CARNET SICILIEN 1998

Les oiseaux nous ont réveillées. Je téléphone à la funivia : « bel tempo » !
Petit déjeuner sur notre terrasse avec la brioche de Pâques, soldée au supermarché.
En route
8h Nicolosi – Mauvais plan ! Nous nous trouvons avec tous les gens qui partent au travail à Catane et tournicotons dans la banlieue. Nous avons mis autant de temps qu’hier ! La voiture grimpe allègrement sous un ciel magnifique
Téléphérique
A 9H37 nous embarquons dans les petits téléphériques à 6 places en compagnie d’autres français. En dessous de nous, la piste de ski – sans neige – mais surtout la coulée de 1983, bien noire, labourée de noirs sillons. La montée dure un bon quart d’heure. La « jeep » est un petit car de 18 personnes où nous sommes bien secoués. Il fonce comme un bolide soulevant la poussière jusqu’à 2900m.

2900m
J’ai deux pulls, mon anorak fluo, un bonnet et des gants. Le soleil cogne mais je n’ai pas trop chaud. Nous suivons les autres sur un sentier, tels des chenilles processionnaires, à la queue leu leu. Le chemin traverse des névés très sales de neige recouverte de cendres noires. Le cratère est tout proche, mais inaccessible, dans un nuage blanc.
Il y a deux cratères, un grand plus lointain et un autre, plus proche, plus petit, plus noir. Au sol, des vapeurs sortent de petites grottes de lave. Il me vient une idée : le nuage blanc qui cache en partie le cratère de droite n’est peut être pas un nuage, c’est alors le panache du volcan ? J’ai bientôt la confirmation de cette hypothèse. Nous arrivons à un fil interdisant le passage : altitude 3000 m. Interdit d’aller plus loin. Je suis déçue. Je pensais voir le bord du cratère. J’attendais une véritable expédition, avec le guide – que nous avons payé ! – mes grosses chaussures de montagnes sont bien inutiles !

L’Etna est en éruption
Le guide – anorak rouge rutilant, lunettes d’alpiniste et bonnet noir – est planté devant une petite caverne d’où s’échappent des fumerolles. Il explique que l’Etna est en éruption. C’est la raison de l’interdiction de monter plus haut. Il montre le panache. Blanc, c’est de la vapeur d’eau. De temps en temps des activités explosives font jaillir es fumées noires – des cendres – et même des blocs. Il faut écouter et guetter ces explosions. Avec le bavardage des touristes, on n’entend rien. Chacun veut se faire tirer le portrait devant un pilier de lave. Les projections sont pourtant fréquentes. Quelquefois on voit jaillir des bombes très haut au dessus du cratère et on entend crépiter l’explosion. En observant mieux, on voit qu’une petite pyramide s’est construite à l’aplomb des jets par accumulation de ces projections. Les fumerolles qui s’échappent du petit cratère forme des petits ronds comme les signes de fumée des Indiens, les bouffées sortent irrégulièrement.

Au retour, D s’éloigne à une dizaine de mètres du sentier fréquenté. Nous nous asseyons sur un rocher. Le sol est chaud. Nous avons l’impression d’être seules. Par endroit, des petits tas de sable noir tout chaud : les cendres. Nous restons assiste un bon quart d’heures à guetter les activités explosives. Nous sommes surprises de découvrir une grande fissure au flanc, une autre coulée et des petits cratères : La vallée del Bove.
Nous achetons une pizza au refuge.
