CARNET SICILIEN 1998

Calatabiano
A la sortie de Giardini Naxos un panneau annonce des forteresses, des églises à Calatabiano à l’entrée du « fleuve » Alcantara. Mauvaise pioche ! Impossible de trouver des timbres à la poste. Les deux employés inoccupés refusent de nous servir. Nous poireautons cinq bonnes minutes malgré l’intervention d’une dame outrée. Le château Sarrasin est perché en haut de la colline. On y grimpe par un escalier. J’essaie pour ma part de monter par la via Castello, qui s’avère être une impasse.
Chèvres et bergers

Sur la charmante route qui longe le fleuve deux bergers, l’un en triporteur, l’autre à pied, poussent devant eux un troupeau de chèvres à la robe soyeuse aux longs poils blancs et aux cornes torsadées. Elles sont difficiles à gouverner et volent les citrons dans les vergers. Je troupeau avance à vive allure. J’ai du mal à les suivre pour les photographier.
Gorges d’Alcantara

Sur le parking, 5 cars de scolaires sont garés. Bêtement, je néglige la location de bottes et cuissardes qui montent jusque à la poitrine qui sont indispensables pour atteindre les cascades. Nous nous contentons de suivre le sentier panoramique à la descente –remontée en ascenseur – Le torrent coule entre des orgues basaltiques. Si les ados n’avaient pas été là cela aurait été une promenade agréable. Malheureusement, ils se bousculent, s’éclaboussent et nous ne faisons qu’une visite éclair.
Francavilla di Sicilia : un couvent de Capucin est signalé « visite obligatoire » ! Nous montons donc sur la colline près du cimetière
– « Mi dispiace, e chiuso ! »Nous annonce un « capucin » coiffé d’un curieux bonnet de toile noire.
Tant pis. Nous nous contenterons de la vue sur l’Etna enneigé qui se détache sur un ciel très bleu.
Castiglione di Sicilia

Castiglione di Sicilia, village perché, nous y découvrons des églises charmantes. La première a ses murs revêtus d’une véritable marqueterie de marbres colorés d’un luxe inattendu pour une si petite église. Au sol, une décoration de Pâques, des pavés d’orge ou de blé germé (herbe à chats), autour des grains de riz, des feuilles d’olivier.
Plus haut, des ruelles mènent à la forteresse grecque. De la forteresse elle-même, il ne reste plus rien. L’endroit est imprenable : un roc de grès domine toute la vallée et le village. De ce belvédère, on peut admirer les toits, surtout ceux de l’église en contrebas avec sa coupole et sa croix grecque. Vue d’ici elle paraît toute petite. Sa façade est baroque ouvragée avec des colonnes torses sur un escalier majestueux .L’arrivée d’un groupe de randonneurs, sacs à dos, grosses pompes et shorts, va nous donner l’occasion de visiter l’intérieur. Le contraste avec la simplicité extérieure est saisissant. Les dimensions de la coupole paraissent exagérées. Un lustre de cristal taillé attire le regard. Il serait plus à sa place dans une salle de bal d’un palais. L’intérieur est décoré de moulures baroques peintes en blanc. On ne se croirait vraiment pas dans une église !
Un autre belvédère, encore plus haut, est surmonté d’une étoile – plutôt une comète – électrique posée sur un château sarrasin ou normand – portail gothique -. L’ensemble est bien en ruine. Toujours adossé à un gros bloc de grès. Une curieuse crèche en paille est un souvenir de Noël sans doute.
Le vent qui souffle en tempête soulève des nuages de poussière. A l’heure du déjeuner le ciel est couvert et il fait bien froid. Nous restons dans la voiture pour déguster un menu de choix : crevettes roses achetées au marché et tout juste ébouillantées, un avocat – un peu mou- acheté sur la route, une tomate et des olives délicieuses.
Etna face nord

Nous montons à l’Etna par la face nord en traversant des forêts (vergers ???) de noisetiers et des vignes sur des terrasses. La végétation est très différente de celle de la face sud. Les vergers sont très bien entretenus. Après Linguoglossa la route s’élève en virages (tornante) dans une pinède extraordinaire. Les pins ont des dimensions impressionnantes. On ne voit pas de coulées comme sur l’autre côté. La pinède a tout recouvert. Est-ce la richesse du sous sol volcanique ou le climat sicilien qui explique la taille extraordinaire des arbres ?

Finalement nous aboutissons à une station de ski avec remontées mécaniques, pistes de fond, grand parking. Pas de neige. De téléphérique, point ! Dans un joli restaurant aux allures de chalet de bois, on peut acheter les billets pour des excursions en jeep. Pas d’excursion aujourd’hui non plus ! En raison du vent (et surtout de l’affluence réduite). Le guide explique que de toutes les façons la route n’est praticable qu’en dessous de 2600m. Après c’est enneigé. Pas trop de regrets, donc.

Promenade d’une petite heure sur un sentier balisé dans la pinède, puis ans un bois de hêtres. J’atteins une coulée et marche sur la surface très dure et crevassée pour arriver à un cratère recouvert de scories. Marcher dans les scories est vraiment très pénible. Au retour Dominique m’attend très inquiète, une nappe de brouillard a envahi le parking pendant mon absence. Je ne me suis aperçue de rien.
Isola Bella

Dernière étape : Isola Bella, la plage de Taormine. La route de Messine fait une corniche au dessus d’une eau transparente. Des rochers forment des îles. Très jolies criques avec des barques peintes.
Pas trop le temps de venir dans les blogs ; le festival m’occupe trop, je théâtralise ! mais la curiosité a été la plus forte; je suis venue voir ton carnet sicilien.
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