CARNET DE DJERBA AU SUD TUNISIEN

Petit déjeuner savoureux
Petit déjeuner dans la très belle cuisine de Salma. La table est carrelée de blanc sur laquelle une guirlande de feuilles de lierre court. Sets marron. Dans chaque assiette : un croissant, de la ricotta dans les verrines, une coupelle de confiture d’orange faite maison. Les oranges sont fraîchement pressées. Hafez nous conduit au port. Nous avons tout notre temps pour savourer. En route il traverse des quartiers modernes de Sfax et la zone industrielle qui jouxte le port.
Le ferry

Le ferry est assez grand, il prend à son bord camions et voitures. Si nous avions voulu prendre notre voiture, non seulement il aurait fallu traverser la ville mais il aurait fallu arriver au moins une heure à l’avance. Salma nous a recommandé de prendre un taxi à la journée. Le passage est dérisoire (650 millimes). Nous prenons place à l’avant sur le pont et regardons le port de Sfax s’éloigner. A quia, un porte containers immatriculé à la Valette et un minéralier Akh Phoenicia, Panama. Des voiles blanches curieusement inclinées se balancent sur la mer bleue. Ce ne sont pas des plaisanciers comme je l’ai d’abord cru mais les bateaux de pêche kerkeniens. A l’horizon une ligne horizontale se rapproche : les îles plates peu construites, ce sont les silhouettes des palmiers qui se détachent.
Le parcours du ferry est balisé. De part et d’autres sont installés les pièges à poissons des pêcheurs lignes de feuilles de palmiers qui conduisent les poissons vers des nasses. Les pêcheurs sont propriétaires des fonds marins. Curieuse « propriété foncière » qui n’existe nulle part ailleurs. Le ferry longe un banc de sable. L’eau, profonde de quelques dm seulement est transparente, bleu turquoise ou vert lagon. L’écume frise parallèlement au bateau.
Iliens et touristes se pressent dans les escaliers menant aux voitures ; Une dame française, très obligeante nous propose sa voiture. Elle revient de la Messe de Minuit à Sfax. Malheureusement la jeep de son mari est très haute et Dominique n’arrive pas à s’y hisser. Solution de rechange : Catherine négocie pour nous le prix du taxi :40DT, le chauffeur nous fera visiter l’île et nous conduira au bac de 16h.
Ramla

Au départ, le taxi contient d’autres voyageurs qui vont à Ramla, la ville du centre des îles, pour le souk hebdomadaire. On se tasse un peu jusque là. Sur la place il y a deux pizzerias populaires qui vendent aussi des pâtés et font des sandwiches. Nos sandwiches seront au thon, harissa, piment, olives et frites. Nous n’avons pas choisi la meilleure cantine. Le sandwich est sec les olives sèches et hyper salées.
Dès que Rochdy a laissé les autres passagers il s’improvise guide à travers la belle palmeraie. Certains palmiers ont le tronc noirci : c’est la mer et le sol salé qui les a tués. Il montre aussi les troupeaux de brebis, les maisons basses aux portes bleues arquées.
Pêche au poulpe

Premier arrêt à un port de pêche très actif ayant un petit chantier naval. . Rochdy nous raconte la pêche au poulpe. Les pêcheurs à pied ramassent des bigorneaux ou des murex qui serviront d’appâts. On pêcher à la nasse (drina) en vannerie ou en plastique bleu ou à la gargoulette. Le poulpe, attiré par l’appât se cache dans la gargoulette percée au fond. Pour le faire sortir on injecte par le trou du détergent, liquide à vaisselle qui fait fuir le poulpe. Nous photographions un tas de gargoulettes attachées par des cordelettes.

Barques de pêche
La plupart des bateaux sont à moteur, les mêmes que nous avons vus à la Chebba ou à Sfax mais il existe encore des voiliers aux mâts curieusement penchés.
Un archipel
Roshdy nous conduit à l’extrémité de l’archipel. Les iles Kerkennah très plates sont un archipel relié par des ponts. On passe de l’une à l’autre insensiblement traversant des zones inondables recouvertes de salicornes et de buissons halophytes et on retrouve ensuite les terres cultivables avec les oliviers et les jardins. Seule une bande côtière la « zone hôtelière » est construite de maisons à étages et de petits hôtels.
Histoire

Non loin de là se trouve le Borj al Hsar construit (selon Gallimard) par la Sublime Porte juste au dessus d’une ville romaine. Selon ce guide, Hannibal y serait passé en route vers Antioche ainsi que Marius (88av JC) Bourguiba aussi se réfugia aux îles Kerkennah en 1945, recherché par les Français.
Retour au coucher du soleil

A 16h30, il fait très froid sur le pont, nous nous réfugions dans la cabine et trouvons une place en face d’une femme en qui nous fixe par les deux trous des yeux. Elle nous regarde bien en face alors que nous n’osons pas la regarder. Comment va-t-elle boire le thé qu’elle a rapporté du bar ? Nous ne savons plus où nous mettre et changeons de place.
Sfax by night
Difficile de trouver un taxi. Au port ils sont pris d’assaut. Nous marchons dans la ville moderne. En face de la Mairie nous pensions en trouver facilement. C’est désert la nuit et ils ne s’arrêtent pas. On finit par en trouver un devant les remparts. J’annonce l’adresse, et appelle Salma qui explique le chemin au chauffeur ; il faudra appeler 3 fois ; les embouteillages dans le centre de Sfax sont terribles, la course coûtera seulement 5DT et nous sommes ravies d’avoir laissé la Hyundai.
Dîner servi à la cuisine. Salma a fait des mini-chaussons à la viande, des mini-boulettes et des petits ronds de couscous à la tomate. Soupe aux légumes et gâteau glacé.
Lever demain prévu à 5h : on se couche tôt.