Tozeur : 3 oasis Chebika, Tamerza, Midès

CARNET DJERBA ET SUD TUNISIEN

La route dans le désert
La route dans le désert

Pour rejoindre les oasis, la route  traverse une plaine, très plate, encroûtée de sel. Un ruisseau court parmi les roseaux.Le sable est retenu par des clôtures de feuilles de palmiers, parsemé de buissons poussiéreux. La route est toute droite. Vers Chebika, la première oasis, blottie au pied la chaîne de montagne aux niveaux de grès rose, aux ombres violettes dans le petit matin. Un petit banc relevé à la verticale est entaillé faisant des pointes triangulaires comme les épines  de la crête du dos d’un stégosaure.

Chebika
Chebika

Pour Tamerza la route s’élève  en virages à épingle à cheveux . Au col, un marchand de minéraux et fossiles expose de belles roses des sables, des troncs d’arbres fossilisés, des géodes de quartz et de calcite, des fossiles d’huitres….Le vendeur me propose aussi deux petits plans de palmier, un mâle et un femelle. Selon lui, ils résisteraient à -15°C. Dans le creux, se trouve la bifurcation vers la Grande Cascade  puis la route remonte vers le village de Tamerza ou nous suivons une flèche « Petite Cascade ».

Tamerza la Petite Cascade
Tamerza la Petite Cascade

Au parking, un jeune  nous emboîte le pas. La cascade coule abondamment, pas très haute, rebondissant dans une vasque naturelle. A droite, s’ouvre le canyon. Abdul, ne s’engage pas dans le grand canyon mais me conduit dans un étroit passage, passe un gué (je glisse et trempe ma sandale). On progresse sur la roche, heureusement hérissée de silex,31 qui procurent de bons appuis.

le canyon étroit
le canyon étroit

La promenade tourne à l’escalade. Le jeune guide présume-t-il de mes forces ? Il m’indique prises de main et prises de pieds. Finalement je grimpe encore bien. En chemin,  il ramasse des minéraux transparents qui se clivent bien et qu’il nomme « mica » alors que cela ressemble à du gypse. Au sommet il me montre la route de Midès puis nous descendons en traversant ds jardins enclos dans des murs de feuilles de palmiers : fèves, fleurs (zinnias) grenades et petits piments rouges ;

Tamerza petit jardin
Tamerza petit jardin

La promenade a duré une bonne demi-heure, je laisse à Abdul 5DT. A sa tête je comprends qu’il attendait plus. Cela ne l’empêche pas de nous faire un signe amical quand nous le croisons à nouveau dans le village.

Tamerza-Nouvelle est un village de ciment bâti de part et d’autre de la route. Boutiques, gargotes, échoppedes de téléphonie, vivant mais pas pittoresque. La vieille Tamerza fut détruite par des inondations catastrophiques en 1969. Perchée sur un promontoire au dessus de la palmeraie. Un homme en mobylette nous indique le chemin « passez par là, c’est dur, plus loin c’est du sable ». il remarque la couverture  verte du guide Geo « je suis dans Geo, je suis Farouk Azzedine » il propose de nous guider dans le village détruit et de nous montrer la Route Rommel.

Ancienne Tamerza
Ancienne Tamerza

Le village est vraiment très détruit, on marche dans un champ de ruines. Ici et là, on fait une découverte, un petit portique à arcades, une grosse jarre enterrée dans une maison. Elle fut tournée sur place d’après le guide (cuisson ???) Nous terminons la visite par celle de la petite mosquée encore entretenue dont les arches reposent sur des colonnes en fut de palmier. L’intérieur est soigneusement chaulé.  En descendant Farouk insiste. « Vous ne pouvez pas aller seules sur la route de Rommel, c’est mal indiqué, c’est sur la frontière de l’Algérie, c’est dangereux »Pour la visite qui a duré 20 minutes, il réclame 20€ « même pas en rêve ! » il descend à 20dinars, on lui en laisse à regrets 10DT. Il est furieux, nous aussi.

Midès
Midès

La route passe un petit col avant Midès . Au sommet, le poste frontière ressemble à un château fort avec 4 tourelles à chaque angle. Dominant le canyon, sur un promontoire, le vieux village de Midès a été, lui aussi abandonné en 1969. Je trouve très étrange que les inondations aient endommagé ce village perché et construit avec de belles pierres.

Rose des sables
Rose des sables

Au point  de vue, des marchands ont installé leurs roses des sables, arbres fossiles,  géodes. Belle marchandise très tentante. Heureusement que l’idée d’excédent de bagages dans l’avion me dissuade. Un petit ruisseau a entaillé la falaise calcaire, il prend sa source en Algérie. Nous pique-niquons de chips, Vache- qui- rit et mandarines.

dattes
dattes

La palmeraie de Midès est très soignée. On y récolte les dattes, les branches sur lesquelles les fruits sont fixés sont orange vif qui tranche sur le vert et le jaune du tapis d’oxalis. Un homme m’offre une grenade. Je refuse mais je les photographie. La palmeraie a toujours une atmosphère spéciale, miracle de l’eau, calme et sérénité en même temps que vie et animation.

la grenade et le monsieur
la grenade et le monsieur

Le spectacle de la Grand Cascade est gâché par un parking bondé, de nombreux étalages vendant des marchandises diverses et moches. Les chèches multicolores se déployant au vent évoquent un peu un monastère bouddhique. Les panneaux en polonais sont inattendus. La cascade n’est pas aussi grande que cela .

Chibika, l’oasis la plus proche de Tozeur

Impossible de se garer sur le parking occupé par les gros 4×4. Nous n’essayons même pas sûres de retrouver la foule de la cascade. Ce sont les vacances en Tunisie. Tout les gens du nord sont venus chercher le soleil attirés par le Festival de Tozeur et celui de Douz.

poème
poème de Chebbi

Fatima nous recommande d’aller voir le coucher de soleil au Belvédère, Ras el Aïn,  chanté par le poète Abou el Kacem Chebbi. Cela devrait être un endroit très romantique pour terminer cette belle journée. Toute une foule converge vers un rocher sculpté avec une énorme tête et un autre servant de socle à un aigle. Une sorte de parc d’attraction occupe l’espace : ânes coiffés de chapeaux et harnachés de pompons, dromadaires, trampoline géant…A défaut de romantisme c’est l’exotisme d’un lieu d’amusement populaire avec familles, poussettes, selfies. Deux stèles portent les poèmes, l’une en arabe, l’autre en français calligraphie émaillée.

Chez Taieb, il y a de nouveaux arrivants : une dame japonaise solitaire et empruntée (elle s’est enfermée inexplicablement puisque la porte est ouverte), trois « macédoniens ».J’ai hâte de rencontrer des Macédoniens, c’est original. L’un d’eux habite à Skopje mais les autres, Timisoara, et les trois parlent Roumain. Sandra, la motarde italienne, est originaire de Herzegovine et se trouve très à l’aise avec ses « cousins balkaniques ». A table la conversation est polyglotte, français, anglais, italien et roumain chacun comprenant à peu près l’idiome des autres  (sauf le roumain). Taieb a débouché du vin rouge tunisien (d’après lui le blanc ne vaut rien) . En entrée salade mélangée avec du fenouil, des radis, tomates et salade verte. Chorba et tagine aux épinards et ricotta.. Le plat de résistance est du riz mélangé aux légumes et à la viande. Pour finir : oranges, dattes et Limoncello « made in Tozeur ». Tout le monde est très gai. Sandra annonce qu’avec le vin elle est capable de faire parler et chanter en serbe même les Croates et les Bosniaques

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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