CARNET DJERBA ET SUD TUNISIEN
Matmata : visite mal guidée
Sur le conseil de Patrick, j’entre à l’Office de Tourisme chercher un guide officiel pour et négocie le prix 12DT.
Le jeune homme qui se présente a une vingtaine d’années. Il se mouche bruyamment dans ses doigts, a un téléphone vissé à l’oreille, ne daigne même pas arrêter sa conversation pour nous parler.
Première visite: une habitation troglodyte. La dame offre du thé, du pain chaud, du miel est dans une coupelle avec de l’huile. Aucune explication de la part du guide à part ces trois phrases : « tu m’écoutes ! – tu dois laisser quelque chose à la famille – « quelques minutes plus tard : « on met les voiles ».
Rien de mieux à l’Hôtel où on a tourné Starwars : cour peinte en jaune criard et blanc. Entrée payante pour voir un costume en plastique et visionner une cassette quelques minutes. L’hôtel sert éventuellement d’Auberge de Jeunesse.
3ème visite : le Musée (3DT) bien fait, avec des explications très complètes punaisées au mur, que je n’ai pas le temps de lire, à cause du guide malappris. Pas de synagogue rupestre bien que nous étions convenus de la visiter. Au bout de ¾ d’heures je suis ravie de me débarrasser du malotru.
Le Gite de Patrick : Trait d’Union
Situé à l’entrée de Tijma, l’entrée est très discrète. Dans la cour carrée s’ouvrent cinq chambres au nom de villes. La nôtre est Gabès, à la décoration choisie, sobre : un filet de pêcheur dans un coin, de belles éponges, les lampes de chevet dans des gargoulettes percées de la pêche aux poulpes. Une petite cavité dans la paroi était utilisée pour les ablutions avant et après les rapports sexuels, sorte de cabinet de toilette privé. Étonnée par la taille et la régularité des chambres j’ai demandé à Patrick s’il les avait élargies : « Surtout pas, ces troglodytes ont été creusées depuis des siècles. Toucher à la structure compromettrait l’équilibre dans le loess. » a-t-il répondu. Les autres chambres sont si très belles qu’un magazine de décoration a envoyé un photographe professionnel en reportage.
Les salles d’eau et la cuisine se trouvent dans la maison accolée aux grottes. Chaque chambre a sa salle de bain particulière. Vaste, simple, douche à l’italienne, bel évier de pierre, une échelle en guise de porte-serviette.
Le dîner du 31 décembre
La salle à manger est allongée, voûtée avec deux niches de grande taille : une salle au fond qui fait un petit salon avec des banquettes taillées dans la roche. La grande salle est occupée par une longue table – la table d’hôtes où nous partageons le dîner avec une famille franco-tunisienne avec 3 enfants, Patrick, Habib et son fils mais sa femme qui a cuisiné ne viendra pas. Le tagine est délicieux avec des herbes odorantes. La chorba est très douce et verte (les autres fois elle était plutôt rouge) parfumée, avec de l’orge et des pois chiches. Les petits morceaux d’agneau sont particulièrement tendres. En plat principal : de l’agneau sur un lit de légumes : pommes de terre, poivron vert, tomates grillées. La viande est si tendre qu’on la croirait confite. « Non, m’assure-t-on, c’est l’agneau du coin qui est particulièrement savoureux » Habib apporte un grand plat de fruits, mandarines, oranges et dattes puis des cornes de gazelles avec du thé.
La famille tunisienne a prévu un réveillon privé : champagne et champomy qu’ils dégusteront dans leur chambre.
Nous nous couchons tôt. Il faut se lever demain !
Bon, cela se termine beaucoup mieux que cela n’a commencé… Je me souviens de Matmata, un coin grandiose mais qui a dû souffrir de l’excès de tourisme?
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@keisha : Matmata est un endroit intéressant mais les faux-guides sont une vraie nuisance
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Le guide qui se mouche dans ses doigts, je crois que pour moi la visite se serait arrêtée là, pouah !!!! Il n’empêche que tes photos sont superbes, la simplicité des formes, les couleurs, j’adore.
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heureusement que le gite était à la hauteur!
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salut chère Miriam,
Je ne suis guère plus optimiste sur la situation de la pauvre Hope que sur l’avenir de la politique israélienne ou des violences liées à la montée des inégalités en occident. Je me réjouis simplement de voir un cinéaste filmer une Hope si courageuse et un homme se sacrifier pour elle là où le roman de Marie Ndiaye peut-être plus réaliste l’abandonnait dans le désert, Eran Riklis filmer une jeune juive emboucher le jeune arabe de son lycée… Les artistes ont raison pour l’avenir.
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