CANARIES 2015

Où aller le dimanche ? En général les plages sont bondées, les locaux s’ajoutent aux touristes. Les musées sont fermés. Objectif : les petites villes du Centre de Fuerventura : Betancuria, Antigua la Oliva.
Casillas del Angel, le village le plsu proche de notre gîte est construit de nombreuses maisons basses. Certaines ont un plan curieux ; deux longères parallèles sont reliées par un troisième perpendiculaire formant un H avec une petite cour abritée du vent. Le vent est le grand élément qui règne à Fuerteventura. Un clocheton plat ouvragé se détache sur une église blanche. La belle porte de bois est fermée. Une place dallée (un grand panneau détaille les travaux de la Mairie et les financements) est entourée de l’école et d’un petit centre culturel. Un mimosa commence à fleurir mais ne sent rien. On a aussi planté des petits caroubiers bien verts et une rangée de hauts palmiers ; le guide Evasion parle d’une palmeraie mais il ne faut rien exagérer ; pas une boutique. Où font-ils leurs courses ? Peut être à la station-service qui vend les journaux et le pain frais ainsi qu’un assortiment de produits de première nécessité.
La FV-30 traverse une campagne assez habitée où l’on voit de nombreux moulins et éoliennes. Encore le vent ! Ces crêtes bordent la plaine, violettes, oranges, beige avec une touche de vert.
Nous traversons Llanos de la Concepcion et Santa Inès verdoyants avec l’habitat dispersé et toujours pas de supermarché. Nous snobons la superette à la fourche de deux routes (et nous aurons bien tort !
La FV-30 s’élève dans la montagne à un col où est construit le Mirador Velosa du nom du petit sommet (676m) – un restaurant et un centre d’interprétation conçu par Manrique, fermé le dimanche. Au col passe le GR 131 descendant à l’’ouest vers Betancuria et au nord vers Santa Inès. Je me promets de faire les deux tronçons.
Un topoguide est accessible par Internet, très intéressant. (en Espagnol)
http://visitfuerteventura.es/wp/wp-content/uploads/topoguia-fv-red-de-senderos-Gr131.pdf
Sous un vent glacial je descends vers Betancuria (2.1km) sur un joli sentier très bien entretenu et facile. La vue est très belle. Les fleurs, les rangées d’agaves aux pointes bleutées, les opuntias égaient le paysage. Rapidement je découvre le village, son clocher, ses maisons blanches, ses jardins fleuris. A l’entrée de la ville : un bâtiment massif au toit de tuile en parfait état de l’ancien couvent, l’église a perdu sa couverture mais ses arches gothiques se croisent encore fièrement, les piliers de pierre, finement travaillés. Je m’attarde à les dessiner avec les agaves au premier plan.

11heures sonnent au clocher de l’église Santa Maria de Betancuria. Nous nous pressons pour assister à la sortie de la Messe. Pas de messe ici, l’église est un Musée. Entrée payante (1.5€), photos interdites. Edifiée sur l’ordre de Jean de Bethencourt, elle fut reconstruite au début du 17ème siècle – retable bien doré baroque – Divers autels sont plus simples, colorés. Le chœur, situé au fond de l’église, possède de belles chaires sculptées. Ma préférence va aux statues de bois.

Les rues du village sont piétonnières et exclusivement dédiée au tourisme : boutiques de souvenirs et restaurants chics.
L’un d’eux s’intitule Centre d’Interprétation . pour 8€ on peut goûter à du fromage et regarder un petit document audiovisuel. D’habitude, je suis bon public mais j’ai trouvé l’attraction bien chère et bien touristique.
Impossible donc de trouver du ravitaillement. Dans une boutique de tourisme tenue par une dame au fort accent allemand, on vend des plats à paella avec une boite de paella précuite ; comme il nous reste des crevettes roses du piquenique d’hier nous l’achetons pour dîner ;
Les autorités ont placé des panneaux touristiques pour guider les visiteurs. Je lis sur l’un d’eux un texte évoquant la plus ancienne pièce de théâtre écrite en Espagne : les Trois Mages – symbolisant les trois races, et les trois âges de la vie (20, 40,60). Cette pièce était encore jouée cic jusque dans les années 80. Sur d’autres panneaux un poème d’Unamuno : « De Fuerteventura à Paris… »

Pour trouver un coin piquenique « avec vue » nous empruntons une route des crêtes conduisant à des fermes et des fromageries. . Les croupes arrondies sont parfois couvertes d’une herbe rouge ressemblant à du pourpier rouge. La première impression est qu’on se trouve dans un désert. La seconde est qu’il y a des fermes partout, au moins quatre avec leurs bergeries et fromageries d’un seul cop d’œil ;
Le déjeuner est succinct puisqu’on n’a rien trouvé pour accompagner le thon et le pain. C’est sec !

Au Mirador Morro Velosa je retrouve le GR131 pour Valle de Santa Ines (3.5km en descente). Le sentier est bordé de pierres. Des rigoles évacuent l’eau de pluie qui ruissellerait. La montagne est très fleurie :fleurs violettes de deux sorte (Limonium tuberculatum) une fleur à pompons roses ressemblant à de l’ail (vu à Lanzarote), des mini-crocus bleus, des asphodèles de taille moyenne (70cm). Le sentier suit la ligne de plus grande pente et arrive à un barranco : l’eau est captée, pompée par plusieurs éoliennes , stockée dans d’énormes citernes, bassins de ciment. Plusieurs fermes se partagent les terrasses de terre arable. En plus des cultures maraîchères, des pommes de terre, chacun a planté un rang d’oliviers de belle taille, un rang de vigne en espalier. De nombreux chiens veillent sur els installations ; heureusement tous sont attachés avec de lourdes chaînes ? Sur mon passage, une maigre chienne jaune se laisse et me laisse voir le chiot qui tétait sous elle. Dans cette vallée cultivée le GR emprunte la route goudronnée sur encore 2km.
A la sortie de Llanos de la Concepcion un panneau Playa nous détourne de la route. Sur 8 km, nous traversons encore des collines arrondies et arides pour arriver à un village de vacances Aguas Verdes : constructions blanches dans des jardins mais à plusieurs centaines de mètres du rivage accessible seulement par u piste de terre. Nous voulions boire un café ou un dessert mais il n’y a même pas de bar. Sur le chemin du retour nous remarquons un élevage de chèvres dans la montagne où les bêtes sont enfermées et nourries de paille, « ferme des 1000 chèvres » ?

FV-207 en direction de Tefia, puis une petite route fléchée d’un énigmatique Las Parcelas, Los Molinos : un moulin se trouve à mi-chemin de la Colonia Garcia Escanez, exploitations agricoles utilisant les ressources en eau d’un barrage. Los Molinos désigne la crique bordée de maisons blanches à l’embouchure du ruisseau (peu d’eau aujourd’hui). Le creux du barranco est un sanctuaire pour les oiseaux : promenade interdite, il faut suivre le sentier aménagé. Dominant le ruisseau, un restaurant de poissons d’allure bien modeste : chaises de plastique rouge, canards divaguant entre les tables. Le poisson est frais et appétissant. On boit un pot en regardant les vagues se fracasser sur un très haut rocher.
