TOILES NOMADES
J’avais envie de mettre à l’épreuve ma méthode « Le russe tout de suite! » que j’étudie avant de m’envoler pour Tashkent.
Quoi de mieux qu’un film en VO?
Et, en plus, un chef d’oeuvre qui tombe à pic.
A pic: parce que c’est Pâques et qu’en pays orthodoxe cette fête est particulièrement spectaculaire. La Passion d’Andrei qui se constitue un épisode du film est de saison. Aussi parce que je suis en train de lire la biographie de Tamerlan : le film se déroule en 1400, quelques années après que Tamerlan ne poursuive la Horde d’Or jusque dans l’Oural et les plaines de Russie. l‘invasion des Tatars m’a fait penser à ces hordes nomades.
Point n’est besoin de prétexte pour visionner ce film magnifique. Seule précaution : consacrer 3 bonnes heures si on veut voir les bonus du DVD.
Le prologue est un épisode étonnant: l’envol d’un ballon au 18ème siècle préfigure l’ascension de la cloche à la fin du film. La suite du film se déroule au tout début du 15ème siècle. Scène de baladins, plutôt farce. On fait connaissance ensuite avec les 3 peintres d’icônes qui ont vraiment existé : Théophane le Grec, Cyrille et André Roublev. les épisodes se succèdent sans qu’on fasse vraiment le lien entre eux. Étonnante Passion dans la neige, scène païenne où les paysans se baignent nus, invasion des Tatars…Chaque séquence est magnifique, chargée de symboles et de réflexions sur la création, la peinture d’icônes, la transcendance.
L’histoire de la cloche semble coupée des histoires qu’on vient de voir où les peintres et les moines étaient les protagonistes. L’enfant ayant échappé à la peste, semble sorti de nulle part. Encore ici, une réflexion à la création mais cette fois-ci il s’agit d’artisanat, presque d’industrie quand on voit le métal en fusion s’échapper des creusets.
Quand la cloche est finie, Andrei Roublev réapparaît. L’enfant épuisé lui redonne la parole et le désir de peindre à nouveau.
On croit que l’histoire est finie.La couleur éclaire l’écran alors que le film était en noir et blanc, la caméra s’attarde longuement sur les icônes en un final merveilleux.
Film historique, surtout réflexion sur la création de l’artiste, les exigences morales, la foi nécessaire..




il te reste de la place dans tes bagages ? 🙂
je ne connais pas ce film mais tu m’as contaminé et je vais le réserver à la médiathèque illico
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@Dominique : il ne te décevra pas
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Je ne l’ai pas vu ce film ; là, je suis un peu perdue, je te croyais revenue de Russie ?
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@Aifelle : la chronologie est malmenée : j’ai vu le film avant le départ en Ouzbékistan, j’ai rédigé le billet puis il a attendu patiemment dans la file que les Canaries se déroulent.
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