De Khiva à Boukhara

CARNET OUZBEK

: Route de Khiva à Boukhara – 7h  – 450 km dans les sables rouges du Kizyl Koum

Désert ou steppe?  au fond l'Amou Daria
Désert ou steppe? au fond l’Amou Daria

Nous allons emprunter la Route de la Soie ! Pour la rejoindre, il faut d’abord retourner à Ourguentch – route connue, j’aime bien retrouver des repères pour me les approprier. Je n’avais pas remarqué les fils du Trolley-bus, 40km reliant Khiva à l’aéroport. A Ourguentch, d’élégants jardiniers sarclent les massifs fleuris du terre-plein séparant les voies de la route. Ce sont les étudiants du collège qui donnent quelques heurs pour embellir leur ville. Les garçons sont en costume de ville, sombre, la tenue du collège.

Nous traversons l’Amou Darya sur le pont fixe construit en 2012. Le « fleuve fou » ou « fleuve enragé » changeant sans cesse de lit, on n’avait jamais entrepris la construction d’un pont fixe. Jusqu’en 2012 on le passait sur des ponts flottants.

Nous roulons 100km dans la campagne verte, irriguée entre champs de blé, rizières ou champs labourés préparés pour le coton. Pakhtakor – le nom de la station de métro de Tashkent – veut dire champ de coton ce qui explique sa décoration florale. J’essaie d’en savoir plus sur le coton mais Nessim n’est pas très disert. Il me faudra relire Orsenna !

ouzbekistan mp2015 079
halte pour voir un lac,  l’Amou Daria

 

C’est une véritable autoroute qui traverse le désert des sables rouges, autoroute de béton très roulante où il y a très peu de circulation. Elle longe le cours de l’Amou Daria qu’on aperçoit de temps en temps. L’ancienne route le long du fleuve est actuellement au Turkménistan. On construit une autre autoroute de la soie au Kazakhstan.

Le désert des sables rouges ne correspond pas à ce que son nom suggère. Peu de sables, pas de dunes, une étendue plutôt plate couverte d’une végétation de buissons ras. Plutôt steppe que désert. Maintenant, c’est le printemps, il y a même une herbe verte très tendre clairsemée et des fleurs qui font des nappes roses. Arrêt pour le plein de gaz : la voiture est hybride. La route est longue, le désert planté de buissons de saxaoul, monotone. Pour me distraire, j’imagine les caravanes de 1200 dromadaires et chameaux, les cavaliers mongols.

Un village, Nukus, est entouré d’arbres, de champs irrigués, de vergers.

Arrêt déjeuner dans un restaurant de plein air où de longues tablées sont installées pour les groupes en car. Les français se partagent les bouteilles de vodka en plaisantant lourdement et bruyamment. Au fond les brochettes sont cuites sur un barbecue. Je me faisais une fête des brochettes ! en entrée un Samosa, chausson farci de beaucoup d’oignon et un peu de mouton.

L’autoroute s’arrête. Le chantier se déroule sous nos yeux, apportant un peu de distraction dans la monotonie de la steppe (mais ralentissant l’allure). 145 km avant Boukhara, la route traverse une plaine couverte d’arbustes verts étranges :

sur une grosse tige 60cm de haut une touffe ronde je crois reconnaître les ombelles du fenouil mais en boule (Ferula foetida)..Les derniers 150 km dans la lumière lourde du début de l’après midi, sans ombre, sans rien pour accrocher le regard, sont terriblement ennuyeuses. Je lutte contre le sommeil. Non loin les installations gazières se détachent. Je consulte notre carte, le lieu s’appelle Kompressor. L’Ouzbékistan vend du gaz à la Russie et à la Chine. Cela fait diversion avec la construction d’un gazoduc du Turkménistan à la Chine autre client après al Russie  (30 Milliards de m3).

16h, enfin Boukhara ! C’est une grande ville. Les abords font désordre comme partout dans le monde. En Ouzbékistan les esplanades s’étalent tellement que la ville semble déstructurée. On contourne la vieille ville piétonnière où notre hôtel est situé, s’engage dans des ruelles étroites et sordides,

Avatar de Inconnu

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

Une réflexion sur « De Khiva à Boukhara »

Laisser un commentaire