L’amie prodigieuse – Elena Ferrante

LIRE POUR L’ITALIE (NAPLES)

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C’est l’histoire d’une amitié entre deux fillettes, scellée dramatiquement en jetant mutuellement la poupée chérie dans le soupirail de la cave.

« Ce fut même cette occasion qui me convainquit que rien ne pouvait l’arrêter, et que chancune de ses désobéissances débouchait sur des prodiges à couper le souffle. « 

Fillettes terribles et même méchantes! Dans un quartier pauvre de Naples des années 50 où règne la violence. Fillette qui se battent avec les garçons.

« Bien sûr, j’aurais aimé avoir les manières courtoises que prêchaient la maîtresse et le curé, mais je sentais qu’elles n’étaient pas adaptées à notre quartier, même pour les filles. »

« Les violences de père n’étaient que peu de chose par rapport à la violence diffuse dans notre quartier. Au bar Solara, quand il faisait chaud entre les pertes au jeu et les ivresses mauvaises, on arrivait souvent au des espoir(un mot qui, en dialecte, voulait dire avoir perdu tout espoir, amis aussi être sans le sou). »

Amitié de deux gamines qui lisent ensemble les Quatre filles du Docteur March et rêvent d’écrire un roman qui les rendra riches! Bonnes élèves à l’école, malgré l’insistance de leur institutrice, seule Elena ira au collège. Lila ne renonce pas pour autant au Latin et au Grec. Leur amitié est aussi la conquête de la réussite scolaire d’Elena.

Elena Ferrante fait surgir du passé un monde d’avant la voiture, d’avant la télé, d’avant la consommation. L’histoire des deux amies est aussi celle de la transformation de ce monde qui va de pair avec leur transformation à l’adolescence. Pour aller au collège puis au lycée, Elena découvrira la ville, puis plus tard les vacances à la mer tandis que Lila sera courtisée par tous les garçons du quartier.

Pasquale, l’ouvrier communiste  expliquera le monde d’avant et Lila enrichira ce savoir avec des livres empruntés à la bibliothèque

« ainsi donna-t-elle des motivations concrètes et des visages familiers au climat de tension abstraite que, depuis notre enfance, nous avions respiré dans notre quartier. Le fascisme, le nazisme, la guerre, les Alliés, la monarchie et la république, elle transforma tout en rues, immeubles et visages, don Achille et le marché noir, Peluso et le communisme, le grand-père Solara qui était camorriste, le père Silvio qui était un fasciste…. »

Les jeunes filles fréquentent. Le premier livre de la série se termine par le mariage de Lila…

Et je suis impatiente de lire la suite qui vient tout juste de sortir en français.

 

 

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

6 réflexions sur « L’amie prodigieuse – Elena Ferrante »

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