BALADES EN ÎLE DE FRANCE
Nous avons déjà visité le Musée de la Toile de Jouy il y a quelques années et j’avais tant apprécié cette visite que nous avons emmené une amie pour son anniversaire. Je me me souvenais de l’aspect historique et de l’illustration de l’Histoire de France sur les motifs dessinés. Ces dernier ne se bornent pas à être de fades pastorales pour chambres d’enfant roses ou bleus mais sont beaucoup plus élaborés, colorés et variés que cette version populaire.
Depuis cette dernière visite les collections ont été réorganisées en privilégiant l’Histoire de la Manufacture CLIC(1760 -1843) par Christophe Philippe Oberkampf. héritier de teinturiers germanique, il a appris à travailler en Suisse et trouve à Jouy le lieu idéal avec les eaux de la Bièvre, du foncier disponible et la proximité de Versailles. En 1686 un édit interdit l’importation des indiennes, toiles colorées venant d’Orient par les caravanes d’abord, puis par voie maritime. la prohibition n’empêche pas la mode et les indiennes arrivent en contrebande d’Allemagne et d’Angleterre.
En 1759 la liberté d’imprimer les tissus est rétablie.
Les tissus furent imprimés d’abord à l’aide de plaques de cuivres gravées puis dès 1793 avec des cylindres.
En 1793 , on enlève l’adjectif « royale » à la manufacture
En 1803 la Manufacture de Jouy était la 3ème entreprise française après les Charbons d’Anzin et Saint Gobain.
En 1805, 1318 employés y travaillaient, 3 dessinateurs, 5 graveurs sur cuivre, 2740 graveurs sur bois. 47% du personnel étaient des femmes. 72 gamins épingleurs étaient embauchés à 8 ans.
En 1806, Oberkampf reçu la Légion d’Honneur des mains de Napoléon 1er.
Les dessins de Jean-Baptiste Huet étaient très sophistiquées. On parlait de meubles à personnages
Oberkampf meut en 1815, lègue l’entreprise à son fils mais la manufacture ferme en 1843 et elle démantelée. En 1870, l’Ecole des Beaux Arts organise une véritable Renaissance, Oberkampf est panthéonisé par la III République symbolisant les valeurs du Travail.
Les étapes de la Fabrication sont détaillées dans le couloir :
1 Blanchissage : La toile brute est d’abord blanchie au chlore
2. Battage : les toiles sont trempées dans la Bièvre puis frappées avec des fléaux.
3. Le séchage : les bandes de tissus séchaient étalées dans les prés, ou sont accrochées au rebord des toitures
4. Grillage : afin de brûler le duvet et d’obtenir un tissu lisse
5. Lavage
6. Engallage : bain de noix de galles
7. Sèchage à l’étuve et rinçage
8. Calandrage les bandes de tissu passaient entre des rouleaux pour être bien lisses
8; Mordançage : impression des traits de contour
9. Garançage ou Gaudage : la toile est passée dans un bain de garance ou de gaude qui agissent comme révélateur sur les mordants pour faire apparaître les couleurs
10 bousage : la toile est passé dans un bain de bouses de vache pour éliminer l’excès d’épaississants. puis dans un second bain de bouse pour aviver les couleurs
11 pinceautage: les retouches sont ajoutées à la main par les pinceauteuses qui fabriquent leur pinceau avec des mèches de leurs cheveux..
Ces termes techniques précis me ravissent.
On peut visiter l’appartement des Oberkampf utilisant bien sûr les tissus imprimés!
La Toile de Jouy fut utilisée au XXème siècle. Christian Dior en fit la promotion dans la décoration de son magasin de New York . La toile de Jouy symbolisant la France pour les Américains, donnant une touche exotique remarquable.
Enfin, l’Exposition Toiles Tales de Timourous Beasties (Exposition temporaire du 9 février jusqu’au 19 mai 2024) donne un regard très contemporain dans l’impression de papiers peints ou de tissus, rideaux, tentures, objets dérivés. Timourous Beasties est un studio de design écossais fondé à Glasgow en 1990 par Paul Simmons et Alistair Mc Auley.
la toile de New York est subversive avec le mur vertical qui sépare (avec le symbole du Dollar le deux populations avec la poubelle des repus.
j’ai aussi aimé la Toiles de Londres, curieuse celle de Nike, motifs de golf, motifs fantastiques. De la Toile de Jouy bien loin des pastorales roses!
En plus de visite du Musée de la Toile de Jouy on peut visiter la Maison de Léon Blum. Un sentier de randonnée d’environ 2 km relie les deux musées dans la forêt (mais c’est très escarpé) . On peut aussi longer la Bièvres.
Et pour déjeuner, je vous recommande Le Robin des Bois juste en face de la Gare, service très sympathique, cuisine simple mais bien servie.
Jolis tissus. Des procédés de fabrication assez complexes.
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@laboucheaoreille:j’ai énumère ces procédés plus pour le plaisir des mots que par souci technique
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Quand j’étais jeune, la toile de Jouy était encore assez présente partout. Des gamins au travail à 8 ans ! Au passage, je ne savais pas que la maison de Léon Blum se visitait.
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@Aifelle : bergers et bergères roses ou bleus j’en ai eu une indigestion mais les motifs sont beaucoup plus riches. Effets de mode elle se renouvelle
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Belle présentation pour une toile que je trouve un peu datée mais l’exposition pourrait me faire changer d’avis 😉
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@matatoune : « date », passe de mode, tu vas changer d’avis en voyant les toiles tales des écossais Timourous Beasties
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@matatoune : « date », passe de mode, tu vas changer d’avis en voyant les toiles tales des écossais Timourous Beasties mais dépêche toi l’exposition se termine pour eux reste Internet
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J’avais « loupé » le premier article en 2017, je me note Jouy en Josas comme une destination de WE à suggérer cet été si la « titine » (voiture) de dasola accepte de se dégourdir un peu les roues, merci!
Les aspects « technique des métiers » et « Histoire » m’intéresseront certainement (davantage que les côtés purement « esthétiques »)…
(s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola
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@ta d loi du ciné :.autre solution : le train qui dessert Jouy en Josas ou la rando à partir de Versailles
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