2h33, d’une enquête minutieuse avec images d’époque (images de caméras de surveillance auxquelles nous nous sommes malheureusement habitués), reconstitutions avec sang, et sirènes , auditions des témoins, interrogatoires répétitifs….archives de télévisions.
L’enquête ne cherche pas le coupable. Nous le connaissons, Yigal Amir ne nie pas le meurtre, il le revendique. Le faits, non plus, l’assassinat s’est fait devant foule de témoins.
L’enquête de la Commission officielle cherche à établir les défaillances du système de sécurité. Qui a été négligent? La police, les services secrets, la garde rapprochée, le chauffeur. Tous seront interrogés sous nos yeux. Le juge pointilleux lève des contradictions dans leurs discours, met en évidence des failles. Jamais le contexte politique ou religieux ne sera analysé. Ce n’est pas faute d’avoir été questionné par les témoins. La Commission n’enquêtera pas là-dessus. Ce n’est pas sa mission!
Et pourtant alors, comme maintenant, la question importante est celle-ci: qu’est-ce qui a permis et même légitimé aux yeux de certains l ‘assassinat de Rabin?
Comment la violence inouïe qui régnait alors dans la rue, avec appel au meurtre, cercueil promené publiquement, menaces ouvertes, n’avait-elle aucune part dans les causes de l’assassinat.
Violence y compris dans l’enceinte de la Knesset, où l’opposition ne laissait pas le Premier Ministre s’exprimer. Délégitimation du gouvernement démocratiquement élu. Analogie avec Pétain…appels à la résistance.
Violence de la colonisation
Condamnations religieuses, malédictions d’un autre temps. Je n’aurais jamais imaginé qu’au XXème siècle une malédiction proférée par quelques barbus pût aboutir. Quoique au 21ème….Cela rend ce film encore plus nécessaire!
Non ce n’est pas un thriller comme la bande-annonce le suggère. Ce serait plutôt un opéra funèbre.
Amos Gitaï a construit le documentaire, il le dit lui-même, comme un architecte. Ce n’est pas un documentaire-télé mais une oeuvre magistralement construite. En ouverture, une longue interview de Shimon Peres trouve son symétrique avec les mots de la fin de la veuve, Lea Rabin. Habilement entremêlées les images d’archives et la fiction, le sang qu’on ne voit jamais à la télévision, présent comme dans un film, qui heurte et nous choque. Lancinantes les phrases du juge. Les longueurs ne sont-elles pas voulues?
Ma première émotion a été de retrouver a voix de Rabin inoubliable.
J e n’ai pas vu le film mais je me souviens… La violence a fait Israel et ce n’est jamais fini. C’est pourquoi je n’ai pas été d’accord avec l’analyse sur Israel et le communautarisme faite par Marceline Loridan-Ivens dans « Et tu n’es pas revenu ». Au fait si tu veux ce livre, je te l’envoie.
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@claudialucia : merci pour ta proposition! il m’intéresse
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C’est d’accord, je te l’envoie la semaine prochaine. Je sais que je n’aurai pas le temps cette semaine, je vais avoir Léonie plusieurs jours.
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