un dimanche à la plage autour de Sainte Anne

GUADELOUPE

Plage de Bois-Jolan

Un dimanche à la plage, c’est la foule garantie.

Les Guadeloupéens y vont en famille, entre amis, en tribus. Ils occupent les carbets ou installent sous les arbres des tables avec des marmites, des barbecues sans oublier les hamacs et la musique. Les marchands, au bord des routes et des parkings proposent des accras, chips de bananes, bokits, biscuits au caramel ou au coco. J’ai même trouvé, caché dans les feuillages, le vendeur de poulet boucané (barbecue taille bidon) qui a aussi mis sur l’ardoise Ti-punch. D’où sort-il bouteilles et verres ? C’est de la magie.

La N1 aux alentours de Jarry et de Pointe-à-Pitre est bien dégagée tandis que la traversée de Gosier et celle de Sainte Anne s’effectue à très petite vitesse.
Nous sommes à la recherche de l’introuvable : une plage sans sargasses avec un parking ombragé et un restaurant de plage.

Anse Drumont les sargasses ont envahi le port

Premier arrêt à Saint Félix (Le Gosier). Au petit port de l’anse Drumont, il y a des bateaux de pêche, des filets, des abris pour le matériel de pêche. Sur une hauteur, un restaurant coloré, jaune et bleu. Le port est rempli de sargasses, l’eau orange.

Le sentier côtier passe par ici. Espérant trouver une plage, je le suis en direction de la Pointe Carnot. Très belle promenade matinale, à l’ombre de végétaux que je ne connais pas (des panneaux signalent que les fruits sont toxiques). Je croise des joggers. Il passe à côté d’une plage rocheuse, platier corallien, eaux très peu profondes, seules quelques petites « piscines » sont exploitables pour une baignade, surtout occupées par des enfants. Les adultes ont de l’eau à mi-mollet. Sous les arbre un groupe pratique une gymnastique asiatique en cercle autour d’une boîte qui dévide les sons d’une langue exotique. Le sentier sort du petit bois pour traverser une prairie rase où paissent des bœufs accompagnés de leurs hérons-pique-bœuf. Un peu plus loin, je fais le tour d’une mare fleurie de nénuphars et bordée de papyrus. Plus loin, encore une plage coralline. Le sentier arrive à la Pointe Carnot sur une petite falaise blanche.

Coraux et sargasses conjugués, pas de baignade. Aucune importance, la promenade suffisait.

Sainte Anne est embouteillée. Sur la place, un « marché artisanal » destiné aux touristes draine beaucoup de monde. On nous a recommandé la Plage de la Caravelle, plage du Club Méditerranée qui enlève systématiquement les sargasses. Il faut se garer un peu plus loin et rejoindre la plage à pied. La plage est ouverte au public (Loi Littoral oblige). Pas très pratique pour nous. La Plage du Bourg est propre. On y accède par une Croisette, promenade arborée de palmiers. Dès 10h 30,il y a beaucoup de monde et les parkings (payants) sont pleins.

Anse du Belley : les sargasse

Dépassant le village de Sainte Anne, nous obliquons vers l’Anse du Belley. Belle plage déserte à l’arrière d’une pelouse. Les sargasses sont en très grande quantité. J’y rencontre deux jeunes couples étonnés : « hier, il n’y avait rien et on pouvait se baigner ! ». Ils nous recommandent la plage suivante de Bois-Jolan .

 

Le parking de Bois-Jolan est bondé, seule place : à côté des poubelles où l’on a déposé toutes sortes d’encombrants face à l’étal des vendeurs d’accras, chichis,   camion de bokits. Non loin on broie de la canne .

Bois-Jolan le dimanche

Heureuse surprise : pas de sargasses, de l’eau turquoise, du sable blanc. Une très belle et très grande plage. La frange blanche des vagues est arrêtée par la barrière de corail. Leurrée par le sable blanc je laisse mes chaussons. Quelle erreur ! L’eau turquoise clair marque des cuvettes de sable où l’on peut se baigner mais pas vraiment nager : les genoux touchent le sable et parfois une pierre. Là où l’eau est verte, presque noire, les posidonies cachent des rochers, parfois très coupants. Il faut se méfier des coraux : j’en ai fait la douloureuse expérience à Koh Samui et mes pieds ont mis trois semaines à cicatriser. Plutôt que de nager, je me promène de cuvette turquoise en cuvette turquoise. Il faut visualiser le parcours et aussi contourner les familles qui se prélassent. Peu de natation donc mais une promenade dans un cadre magnifique.

Dominique, au parking, vit un enfer : musique tonitruante et surtout conducteurs agressifs qui convoitent sa place (à côté des poubelles). Elle a failli en venir aux mains avec une dame qui lui demandait de reculer, menaçante.

J’avais imaginé que nous déjeunerions d’accras ou de poulet. Impossible de rester une minute de plus. Tant pis ! rentrons au gîte ! Après tout, j’ai fait de belles promenades et je me suis baignée !

 chez Anne, au vieux temps

Nous retraversons Sainte Anne sans conviction. Dernier arrêt au petit port Les Galbas. Pas de plage, un port minuscule avec 5 jet-skis. Sous de grands palmiers, un tout petit restaurant, Chez Anne au vieux temps :  5 ou 6 tables sous un auvent et quelques-unes à l’intérieur. La cabane est peinte de couleurs vives. Au menu : poisson « court-bouillon » ou  « chatrou »(poulpe) . Nous commandons le poisson-court-bouillon pas du tout bouilli comme son nom l’indique mais si délicatement grillé qu’on distingue encore les couleurs. Poisson frais dit la serveuse perroquet rouge pour moi, celui de Dominique a de jolies rayures jaunes formant des vagues. Délicieux. Servi avec du riz aux haricots rouges, des beignets de courgettes et des crudités. Avec un verre de vin, une grande bouteille d’eau et un café l’addition se monte à 38 €. Nous avions refusé le dessert de bananes flambées ignorant qu’elles étaient comprises dans le menu.

Déjeuner sous un palmier

Il fait tellement bon à l’ombre du palmier avec vue sur mer que je sors mon carnet-moleskine. Dessiner permet de s’immerger totalement dans le décor, s’attacher aux détails, aux proportions. Une demi-heure zen !

Avant de quitter Les Galbas, je me promène au bord de la mer, découvrant tout un quartier de cases en bois, celles des pêcheurs, de pontons, la petite guérite où le pêcheur vend son poisson frais pêché. Palmiers et arbres divers>. J’arrive à une construction de bois, bar ou restaurant mais fermé. La promenade s’arrête dans l’anse suivante pleine de sargasses en décomposition avec une odeur horrible.

les Galbas : quartier des pêcheurs

Selon Mireille, notre logeuse, cette arrivée massive de sargasses cette année est tout à fait exceptionnelle en mars. Généralement elle n’arrivent qu’au mois de mai et on ne les observe jamais à Sainte Rose ou sur la Côte Ouest de Basse-Terre. Selon elle cet afflux proviendrait du Brésil, résultat de la déforestation de l’Amazonie et de l’agriculture intensive. Elle met aussi en cause le Mexique.

 

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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