Monestiès – La Mise au Tombeau

CARNET OCCITAN

Mise au Tombeau

Suivant les conseils du Guide Vert nous grimpons au-dessus d’Albi sur la N88 que nous quittons à Blaye-les-Mines pour rejoindre Monestiés.

 La Mise au Tombeau est le chef d’œuvre de Monestiés. Logé dans la modeste Chapelle Saint Jacques un peu à l’écart du village, sur le Chemin de Compostelle. Je suis stupéfaite de découvrir ce groupe de statues. Sous la Crucifixion, une pietà avec 7 personnages, le Christ sur les genoux de la Vierge Marie a sa tête qui repose sur les genoux de Jean représenté avec une belle chevelure dorée, sont accompagnée de 5 femmes. Je reconnais Marie Madeleine avec le voile sur ses longs cheveux.

Louis d’Amboise

Au pied, de part et d’autre du groupe, dix personnages sont debout. Soulevant le Saint Suaire : le commanditaire de la Mise au Tombeau : Louis d’Amboise. Louis d’Amboise fut évêque d’Albi à la fin du XVème siècle. C’est aussi le commanditaire du Jugement Dernier de la Cathédrale Sainte Cécile.  Cette commande de Louis d’Amboise était destinée à sa chapelle au château de Combefa – En 1774, les habitants de Monestiés ont emmené les statues sur quatorze charrettes à bœufs, des hauteurs du château de Combefa vers la chapelle de Saint-Jacques, à Monestiés. Louis D’Amboise est suivi de Joseph d’Arimathie, de Jacques et de Jean qui tient la couronne d’épines (très féminin je l’avais pris pour une femme). Le second groupe est mené par Nicodème et cinq femmes. Ces statues de pierre sont très expressives, d’une très grande finesse. Elles sont rehaussées par de la couleur.

Piéta :

Il ne faut pas oublier d’admirer les stalles de bois avec leurs accoudoirs très amusants.

Francisco Bajen : Femme au mortier

Le petit village de Monestiés possède aussi un musée de Peinture : Le Musée Bajen-Vega. Installé dans une demeure XV (avec l’Office de Tourisme).
Francisco Bajen (2012 – 2014) est né en Espagne. Il se marie avec Libertad Granje : Martine Vega (1915 – 1974). Ils s’exilent en France en 1939 à Saint Juery (à côté d’Albi) et travaille dans le textile. Francisco Bajen commence à peindre ne 1944-1946. Le musée présente les œuvres des deux artistes. Elles sont très différentes. Les tableaux de Bajen, d’abord cubiste, puis adopte la ligne claire entourant le motif. Sa palette adopte des coloris d’un camaïeu  beige -brun – ocre. Les sujets sont des travailleurs, des paysans : Bûcheron, Femme au pain, Femme à la Gerbe, femme au pilon….la plupart du temps les personnages ont les yeux fermés.

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Les œuvres de Martine Vega sont au contraire très colorées avec des personnages animés, souvent en groupe. J’ai beaucoup aimé les moissons, la cueillette et la Pastorale.

C’est tout à fait étonnant que ces deux artiste, époux, aient commis des tableaux si différents. J’ai préféré ceux de Vega à cause des couleurs et surtout els yeux fermés de Bajen m’on gênée.

Le village de Monestiés mérite une visite. Nous avons garé la voiture sur la Foirail planté de grands arbres, à l’extérieur de la ville médiévale. Devant la fontaine le Griffoul, belle vasque de pierre, j’emprunte une rue étroite très tranquille qui me conduit à la Place de la Mairie où se trouve le musée je musarde dans les ruelles, parviens à un porche « le château » belle demeure avec une tourelle. Nous faisons ensuite un arrêt-photo sur le pont de pierre au-dessus du Cérou.

La suite de la journée est calamiteuse. Nous faisons les courses à Carmaux , ville ouvrière sans charme : barres d’immeubles grisâtes en ciment, routes bordées de magasins sans intérêt.

Je tiens à visiter le Musée du Verre qui se trouve à la Verrerie, château de la famille De Solages (qui possédait aussi les mines) j’avais entendu parler de cette verrerie à Cagnac-les-Mines et au Musée Jean Jaurès à Castres. Jaurès était intervenu sur grève à la verrerie.

Malheureusement la Verrerie est fermée.

L’attraction suivante est le Viaduc du Viaur : un viaduc ferroviaire construit par Bodin en 1902. De la route N88 on peut l’apercevoir en roulant.  Il existe une « aire de vision » que nous n’avons jamais trouvée, le GPS, les panneaux et la carte se contredisant tout le temps. Le Viaur est un affluent de l’Aveyron, il prend sa source dans le Lévézou.

Encore une attraction ratée !

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

9 réflexions sur « Monestiès – La Mise au Tombeau »

    1. @Aifelle : pour la suite ce n’est pas grave nous avons fait une tellement belle découverte le matin! Et puis c’est le charme des voyages inorganisé : on ne trouve pas toujours ce qu’on cherche, on découvre autre chose.

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      1. Souvent les couleurs disparaissent au fil du temps, là c’est exceptionnel.
        Que signifie ce vert? Allo, Michel Pastoureau? Ou nathalie, plus simplement?

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  1. Que de belles oeuvres, la mise au tombeau mais j’aime bien aussi Francisco Bajen. Finalement il y a eu pas mal d’espagnols exilés fuyant la guerre civile qui ont travaillé dans le textile dans cette région. A Septfonds où Aurélia a eu une résidence, il y a quelques années, ils étaient embauchés dans une chapellerie. Il y avait aussi un réfugié qui était peintre.
    Saint Jean était très jeune , ce qui explique qu’il est souvent représenté avec des cheveux longs et un visage de fille. Dans la Cène de Vinci, Jean a des trait très féminins. Dan Brown dans son roman suggère qu’il s’agit de Marie Madeline.

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