FEUILLES ALLEMANDES

Etzel Andergast est le second volume d’une trilogie commencée avec L’Affaire Maurizius que j’ai dévoré lors des Feuilles Allemandes 2024. J’avais téléchargé avec enthousiasme Etzel Andergast pour l’édition 2025. 680 pages promettaient un bon moment de lecture. Cela a été en effet un très long moment.
Première déception. J’avais hâte de retrouver Etzel Andergast, le héros de l’Affaire Maurizius adolescent rebelle et très fûté qui a réussi a démonter l’erreur judiciaire. Il est absent de la première partie du livre. J’ai dû attendre 270 pages avant de le retrouver plus âgé de 10 ans.
Mon rôle est d’écrire l’histoire, de retracer des destinées, de jeter un regard sur la trame dont est ourdie notre époque. Considéré sous cet angle, le reste n’est plus que prétexte. Ce que signifient ces personnages ou ces ombres de personnages, où ils vont, à quoi tendent leurs actes et leur vie, je ne puis moi-même le savoir qu’en ne perdant pas leur trace et en les suivant patiemment dans les mille et un détours de leur
route.
La première partie LE MONDE ANTERIEUR met en scène de nouveaux personnages autour de Joseph Kerkhoven, un médecin aux méthodes originales appelé pour soigner Jean Irlen, de retour d’Afrique avec des fièvres tropicales. Une relation très forte lie le patient et son thérapeute. Vient aussi se greffer une histoire d’amour entre Kerkhoven et la nièce d’Irlen. Alors que dans l’Affaire Maurizius il y avait une histoire, une erreur judiciaire, une tension qui met le lecteur en haleine, dans cette première partie tout tourne en rond, beaucoup de verbiage scientifique, de théories fumeuses, d’intuitions géniales fort peu suivies de résultats. L’histoire se situe en 1913, je devine l’apport des théories freudiennes mais jamais l’inconscient n’est nommé et la psychanalyse est récusée. Les mille et un détours me semblent interminables. Puis survient la Guerre. Et quelques années plus tard :
LE MONDE ACTUEL
et réapparait Etzel Andergast
Une des lois fondamentales auxquelles sont assujetties les existences est celle des rencontres. En elle se
manifeste à proprement parler la volonté secrète des puissances supérieures que nous nommons le
destin. Nous avons vu comment il avait fallu que Joseph Kerkhoven rencontrât cet Irlen voué à la mort
pour se découvrir lui-même, pour que sa destinée lui fût révélée, et qu’il trouvât la compagne sans qui il
est probable que son âme serait malgré tout restée engourdie.
.Nous allons voir Etzel Andergast, jeune homme de vingt ans, non sans valeur propre, portant le poids d’un passé dont il ne s’est jamais libéré, fils d’un monde et de son époque…
Le jeune homme est bien différent de l’adolescent du volume précédent. Il paraît plutôt inconsistant mais il gravite dans des milieux marginaux du Berlin d’après guerre, où les jeunes gens se politisent, révolutionnaires ou nationalistes, antisémites ou pas, mais souvent violents. Il vit dans une sorte de communauté « la colonie » où règne une bienfaitrice. Tout cela m’intéresserait bien si ce n’était pas si fumeux. Certains personnages resteront mystérieux comme ce Lorriner, séducteur ou manipulateur? révolutionnaire ou nazi? une jeune actrice paraît aussi jouer sur tous les tableaux.
Un peu plus de clarté et d’analyse ne nuirait pas. Etzel Andergast est fasciné par le médecin qu’il appelle « le Maître » et semble perdre toute volonté face au Maître prestigieux dont il devient le secrétaire logeant même chez lui. La femme de Kerkhoven devient sa maîtresse. C’était prévisible. peu de suspens non plus. A mi-lecture, vers 350 pages, j’ai abandonné, d’ennui. Puis repris, curieuse de voir où on arriverait.
j’attendais plus de ce gros livre, plus d’Histoire, dans cette période troublée mais féconde en expériences réelles comme la révolution, le Bauhaus, la vie culturelle intense dont il y a à peine des échos lointains. J’attendais aussi que l’auteur me raconte une histoire avec des rebondissements, un peu d’action. Et là, calme plat. Une galerie de personnages qui défilent sans que ne se trame vraiment rien d’abouti. C’est finalement bien décevant!
j’ai lu cet auteur dans ma jeunesse , j’avais aimé mais je n’ai pas maintenant envie de le relire.
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Je connais l’auteur de nom, sans l’avoir lu je crois. Bon, j’avoue que j’ai du mal avec ces auteurs classiques de langue allemande, c’est rare que j’en lise…
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Je retiens que le premier volet vaut le coup ! Dommage pour cette suite car l’époque m’aurait énormément intéressée moi aussi.
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Autrement dit il faut s’en tenir au premier volet. J’ai l’impression d’un gâchis pour la suite.
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Il faut lire le premier mais j’ai l’impression qu’on peut se passer de la suite !
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J’avais été ravi de découvrir l’auteur via Gaspard Hauser, quand les Editions Archipoche avaient republié ses livres, et je m’étais bien sûr noté L’affaire Maurizius comme second livre à livre – ton avis était très positif. Je comprends ta déception et c’est un peu le ressenti que j’ai eu cet été en lisant le 2nd tome de Tammsaare, après avoir beaucoup aimé le 1er. Tu comptes tenter le troisième quand même?
En tout cas, merci beaucoup pour cette nouvelle participation !
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@Patrice : le 3ème? je ne sais pas encore, je crois que je vais laisser passer pour découvrir d’autres auteurs germanophones
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