Berthe Weill, Galeriste d’avant-garde à l’Orangerie

Exposition temporaire jusqu’au 26 janvier 2026

Georges Kars : Portrait de Berthe Weill (1933)

Deux bonnes raisons d’aller à l’Orangerie voir cette exposition :

  • voir de la belle peinture, : toute une rétrospective des meilleurs artistes de la première moitié du XXème siècle : de Picasso à Chagall, en passant par Dufy, Derain, Modigliani et j’en oublie…
  • Dufy – Trente ans ou la Vie en Rose. A l’occasion des 30 ans de la Galerie B Weill

Faire une très belle rencontre avec une personnalité très originale de l’histoire de l’Art : une femme  juive d’origine modeste qui a eu l’audace d’ouvrir une galerie de peinture sans fortune ni grand nom et dès 1898, d’exposer le tableau Zola aux outrages de De groux. Elle a eu le flair de découvrir Picasso à son arrivée à Paris et être la première à vendre ses tableaux, qui a organisé une rétrospective Modigliani en 1917, la seule avant la mort de l’artiste. Elle  a exposé des styles aussi différents que les Fauves, les Cubistes, les peintres cosmopolites de l’Ecole de Paris. Féministe, elle a défendu des femmes que les critiques hommes faisaient mine d’ignorer, entre autres Suzanne Valadon.

J’achète les trois premiers Picasso

Picasso : La Chambre bleue(1901)

les Picasso sont en très bonne compagnie avec une nature morte de  Matisse et la clownesse de Toulouse-Lautrec. 

Meta Vaux Warrick Fuller
Les Malheurs

Je découvre la sculptrice Meta Vaux Warrick Fuller afro-américaine venue compléter sa formation à Paris qui subit de retour aux Etats Unis de nombreux rejets du fait des préjudices raciaux. Autre découverte pour moi Paco Durrio avec de très beaux bijoux en métal : boucle de ceinture, broche…

Notre Dame des Fauves

La seconde salle montre côte à côte un beau Metzinger – Champ de pavots à côté du paysage aux vaches de Delaunay. Voisinent aussi des Marquet et Dufy, ainsi que le magnifique Pont de Charing Cross de Derain

Delaunay : Le Paysage aux vaches

j’ai aussi bien aimé le cultivateur de De Vlaminck et le Restaurant de la machine à Bougival éclatant de couleurs

De Vlaminck – Le cultivateur

Moins connu Béla Czobel qu’elle expose en 1908

 

Bélà Czobel – L’homme au chapeau de paille.

Deux tableaux spectaculaires de Raoul de Mathan rappellent encore l’Affaire Dreyfus =. le peintre a assisté en 1899 au procès et peint deux toiles en écho : La cour d’Assise et le Cirque

Raoul de Mathan – La cour D’Assise

« Le cubisme soulève les passions » 

André Lhote – Port de Bordeaux.

Sa galerie les expose : Gleizes, Metzinger, Fernand Léger, Lhote. J’ai aimé aussi la tour Eiffel de Diego Rivera (mais je ne peux pas tout montrer). 

« mais qu’ont-ils donc ces nus? »

Modigliani – Nu au collier de corail

Quatre nus de Modigliani font scandale, le commissaire de police demande de les retirer à cause des poils pubiens pour « outrage à la pudeur ».

Groupe plus éclectique

Montre des artistes cosmopolites comme Pascin

Pascin – Portrait de Madame Pascin (Hermine David)

Sans oublier que Madame Pascin était aussi une artiste reconnue, dont quatre dessins sont exposés. Chagall, avec une cage à oiseaux. 

Féministe?

Berthe Weill peinte par Emilie Charmy

Berthe Weill découvre Emilie Charmy en 1905. Leur amitié perdurera à travers les années et c’est cette dernière qui abritera Berthe pendant les persécutions antisémites nazie et prendra la galerie à son nom quand il sera interdit aux juifs de tenir des commerces. 

Portrait d’Emilie Charmy par Pierre Girieud

 

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

7 réflexions sur « Berthe Weill, Galeriste d’avant-garde à l’Orangerie »

  1. Les femmes sortent petit à petit de l’ombre ces derniers temps, enfin .. je ne connais pas celle-ci, il est plus que temps qu’elles soient mises en valeur. Une expo qui m’intéresserait.

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