Nous quittons la route de Corfou par l’intérieur 3km aprsè Liapadès pour celle marquée Kanakades – Marmaro – Giannades qui monte dans de molles collines bien cultivées et traverse des villages tranquilles.
Ermonès

La plage de’Ermones a gagné le pavillon bleu et toutes les distinctions possibles en ce qui concerne la propreté de l’eau, l’accessibilité pour les handicapés, la sécurité…. La plage est très encaissée et entourée de rochers intéressants. Une bonne route aboutit à un vaste parking. Mais pour arriver à la plage, il faut traverser le bar de la Taverne George ( 9h du matin,désert, donc pas de problème). On marche ensuite sur des planches (pour ne pas se salir les pieds ? ou ne pas salir le sable ?)De beaux lits bleux attendent le client. L’eau est merveilleuse quoique agitée aujourd’hui. Je me retourne. Toute la colline est bétonnée. Deux établissements se partagent l’amphithéâtre naturel. Des studios beiges, par bloc de 4 s’étagent, le plus discrètement possible dans la verdure. Un ascenseur de verre dessert tous les paliers. En bas l’autre hôtel se distingue par son crépi rose (vaste piscine). L’ensemble est réussi, rien de laid. La plage est réservée aux résidents. Sur les lits de plage, les serviettes ont dû passer la nuit. Faisant le tour de la crique, je découvre un autre accès, un chemin de terre, quelques places de parking. L’entrée du public ?
Tout se paie. Une jolie crique intacte et non saccagée par les voitures ou les installations intempestives, s’achète de trois façons : une marche très longue et périlleuse sur un sentier malaisé sous un soleil de plomb, une course hors de prix en bateau-taxi ou un séjour dans une « résidence de rêve ». Quand je rentrerai à la maison, je comparerai les prix de ces studios de bon goût et les horribles établissements de Sidari. L’écart entre les deux m’intéresse.
Mirtiotissa

Depuis Paleokastritsa la côte est protégée par un massif montagneux érigeant une falaise abrupte sur la mer. Le littoral est très sauvage et les villages sont perchés dans l’intérieur. Mirtiotissa est une toute petite crique sauvage, un bijou fragile. Une fresque dessinée sur le mur en ciment sous le restaurant supplie de la sauvegarder. Après notre expérience d’hier au Cap Drastis, nous avons appris qu’il vaut mieux laisse la voiture à mi-pente que de se retrouver dans une impasse au milieu des autres voitures. Un restaurant propose d’utiliser son parking pour 2€. La descente à pied est un régal : les pins accrochés à un rocher vertical ressemblent à ceux des peintures chinoises, leurs silhouettes tordues se détachent à contre-jour. Leurs aiguilles bien fournies forment un revêtement touffu à la paroi. Les vagues font claquer une eau limpide contre les rochers. Il n’y a personne. J’ai revêtu mon maillot mais l’idée d’être projetée par les vagues m’effraie et il n’y a personne. Dans le creux, une petite « kantina » propose des canettes de bière ou de soda. Le chemin poudreux continue jusqu’au monastère Moni Panaghia Mirtiotissa. La promenade doit être sublime mais c’est dimanche j’ai peur de débouler pendant la messe en tenue légère: ce serait inconvenant.
Pendant la remontée, je croise d’autres touristes. Je suis heureuse de garder l’image de cette crique déserte. Une dizaine de personne l’auraient surpeuplée !
Pelekas
Pelekas est célèbre par son « Trône du Kaiser ». Du haut de la colline, Guillaume II venant admirer le panorama à 360°. En effet Pelekas est situé dans la bande la plus étroite de l’île de Corfou. Vers l’Est on découvre la ville, son port et ses forts, on voit même évoluer les ferries. Vers l’Ouest, la côte sauvage avec ses hautes falaises qui descendent directement dans la mer. Entre les deux, dans la cuvette, de nombreux villages.
Sinarades

Il y aurait des kafenéios sympathiques sur la place pour « boire un café avec les Anciens »dixit le routard. Notre guide doit être périmé. Les « anciens » sont bien au café mais pas sur la place, sur le trottoir étroit. La place ronde est rénovée avec un parking, une gloriette de bois servant de station d’autobus, de l’autre côté un restaurant fait rôtir à la broche un chevreau sur un énorme barbecue.
On fait une belle promenade dans les ruelles qui montent : une maison ancienne a été aménagée en Musée Ethnographique tout à fait intéressant. Des étiquettes trilingues (Grec-Anglais-Allemand) présentent les documents sous-verre. La maison est meublée. Il y a également des outils anciens. Les pièces les plus originales sont les « sella » siège gynécologiques primitifs pour l’accouchement : deux planches et trois pieds pour la plus simple qui a servi jusqu’en 1945 un creux arrondi et du bois laqué pour la plus récente, utilisée jusqu’en 1960.
Agios Gordis
Belle plage mais beaucoup de constructions modernes et de supermarchés. On ira sur la plage si on ne trouve pas mieux. On a trouvé beaucoup mieux.
Pentati
A l’aplomb de la station balnéaire le petit village de Pentati a gardé tout son charme, la fraicheur des tons pastel des maisons à un étage, les oignons qui sèchent, les treilles de vigne, les grosses potées de basilic. Selon le Guide du Routard la descente à la plage serait périlleuse en voiture. Comme à Mitiotissa, je m’apprête à y descendre à pied. Au lieu de me retrouver à la plage je me retrouve dans un hameau sur la route de Paramonas, 4 km dans l’oliveraie(le GdeR propose de les parcourir à pied). C’est effectivement une très belle route dans les terrasses d’oliviers qu’on n’a pas laissé grandir, bien taillés avec des troncs encore plus intéressants. Leur feuillage laisse des trouées de lumière et des jeux d’ombres. De très belles villas avec piscines ont été construites. Actuellement il y en a peu qui jouissent d’un environnement exceptionnel et qui ne défigurent pas encore le paysage. Pourvu que cela dure !
Paramonas

La plage de sable de Paramonas est aménagée mais pas trop. Nous déjeunons dans une jolie taverne avec des nappes en papier blanches directement sur la plage. Je me baigne dans les vagues. Depuis deux jours la mer est agitée, pourtant à l’intérieur des terres il n’y a pas un souffle d’air. Le sable est fin, la plage en pente douce. Des Grecs s’amusent comme moi. Leur présence me sécurise surtout quand ils entraînent avec eux une fillette de cinq ou six ans. Je me laisse alors aller à sauter dans les rouleaux.
Les plats sont bien servis : la brochette de poulet est monstrueuse et accompagnée de frites mais aussi de salade et de tsatziki et le calamar est entier grillé à point et très tendre servi avec des courgettes et une tomate.
Nous rentrons en ¾ d’heures. Le circuit a été réussi du début à la fin. Nous avons eu la sagesse de ne pas le faire trop long.







