CARNET INDIEN

Dans la place d’armes, nous sommes à nouveau assaillies par les marchands. L’un d’eux veut absolument me vendre des marionnettes. Je m’en débarrasse « later » (ce qu’on ne doit jamais dire) il me prend au mot. » Vous me reconnaîtrez je suis Johny Halliday » Johny indien, brun aux yeux noirs mais une vague ressemblance tout de même. Il ne manque pas d’humour !
Lalil nous montre où le chauffeur nous attendra et nous plante là. Nous sommes libres et ravies !

Quatre cours se succèdent : la vaste esplanade jaune par laquelle nous sommes arrivées par la porte de la Lune ou celle du Soleil. A côté du temple de Kali (que nous ne visiterons pas) on monte par des marche à la cour où se trouve le Diwan-i-Am, le hall des audiences publiques possédant une belle colonnade où marbre gris et grès rose alternent. Les chapiteaux sont amusants ce sont des têtes d’éléphants mais il y a aussi des motifs floraux et des paons gravés sur des médaillons. Au font de cette cour la Porte de Ganesh permet d’accéder à la troisième cour, au jardin et au Diwan-i-Kast et aux appartements privés. De chaque côté de la porte se trouvent les cuisines et le Hammam. La salle d’audiences privées est somptueuse toute tapissée de miroirs et de mosaïques. Des éclats de miroir figurent des fleurs, d’autres fleurs sont en pietra dura comme au Taj Mahal, on y a ajouté des abeilles, des papillons donnant fantaisie et légèreté. Tout invite à la douceur de vivre. Face à cette salle d’audience, le jardin privé est conçu autour d’un bassin en étoile avec des fontaines rafraîchissantes.

Les appartements privés se répartissent sur plusieurs niveaux accessibles par des escaliers dérobés ou des rampes labyrinthiques. Lorsqu’on s’engage dans un couloir on ne sait pas où on va aboutir. Ayant oublié nos livres dans la voiture, lâchée par notre guide, nous nous perdons avec délice dans les longs couloirs aux murs de marbre du hammam, découvrons des clochetons aux plafonds délicatement décorés. On peut vraiment s’y égaré. J’ai eu un instant de panique, ne retrouvant plus Dominique. D’un belvédère, nous photographions la montagne fortifiée avec sa longue muraille et découvrons une fenêtre qui donne sur une quatrième cour : celle du Zenana, le gynécée. Cour rose sur plusieurs niveaux. Des surprises nous attendent : ici, une fresque fine et charmante, une princesse chevauche un félin accompagnée de ses amies et eunuques, là une frise avec des médaillons de cavaliers. On découvre aussi des citernes, des bassins. Un beau moucharabieh domine les parties publiques. Là on a mis en cage un basilic, plante sacrée, objet de véritables rites.
J’aimerais bien confirmer l’idée que Jodhaa, la princesse du film, était bien la fille du maharadja rajpoute de Jaipur
. Le guide Bleu précise que le jardin à la moghole, Darelam, aurait été installé en l’honneur d’Akbar, son mari, venu en visite à Amber. Les bâtiments plus prestigieux !Diwan-i-Am et Diwan-i-Kast sont postérieurs de près d’un siècle, construits par le prince Rajpoute Jai Singh (1621-1667)
Une inscription en arabe faisant référence à une date après l’Hégire me trouble un peu. Les Rajpoutes, fins politiques, étaient alliés des Mogholes musulmans.
Si nous avions eu notre guide Bleu, nous aurions pu visiter le Jas Mandir, Hall de Gloire, lui aussi couvert de mosaïque et nous aurions cherché les trous permettant d’humecter les tentures ainsi que le chenal traversant le Sikh mandir, salon des plaisirs. La cascade de marbre ciselée allant dans le jardin, nous l’avons vue !
A la fin de notre visite Lalil réapparait comme par magie. Il présente la suite de la journée : visite libre du marché et le soir dîner « culturel ».

































