Exposition temporaire jusqu’au 9 mars 2026

Je suis toujours bluffée par la richesse et la sophistication de l’art japonais. Bluffée mais toujours un peu perdue « lost in translation ». Il me manque les codes, les mythes, la manière de lire, et bien sûr les textes.
Pour moi, jusqu’à hier les mangas c’était cela :

Mes élèves étaient fous du Japon, fans de mangas et j’avais assimilé cet engouement à une culture adolescente d’âge collège qui ne me concernait pas. Petits albums à la couverture souple bon marché, dessins animés de Goldorak, je n’avais guère de curiosité pour les suivre. J’aurais dû!

Au dernier pique-nique de Babélio, début septembre, au parc de Bercy, tout un défilé de jeunes gens et jeunes filles costumés en personnages de manga, m’avait interpellée. Perruques roses (ou cheveux teints), tenues militaires, débordements de dentelle ou attitudes stéréotypées, ils m’avaient fait flipper. J’ignorais l’existence d’une mode manga – décidemment j’ignore tout!

Plusieurs origines aux mangas actuels : la rencontre avec l’Occident vers 1850 quand le Japon s’ouvre et l’introduction de la presse satirique avec un Japan Punch, des caricatures et plus tard des bandes dessinées.

Une autre source des dessins animés actuels peut être attribuée au kamishibai : des histoires illustrées sur des cartons étaient présentées par des castelets dans des boites de carton pour les gamins des quartiers populaires.
Dans les années 30, norakoru, officier de l’armée des chiens était inspiré de Félix le chat américain et traduisait le militarisme japonais.

Tezuka Osamu avec la Nouvelle Ile au Trésor, Phenix et Astro Boy (1952) révolutionne la bande dessinée et plus tard le dessin animé en faisant entrer une mise en scène cinématographique dans les cases de la BD avec des plongées, zoom et gros plan

Le dynamisme du dessin, sa sophistication me surprend malgré que je n’y comprenne rien.

de Mizuki Shigaru j’admire la finesse des dessins. En regard l’exposition présente des estampes et dessins anciens de l’époque Edo.

On devine une belle continuité entre les manga, les estampes et œuvres anciennes

Il me manque aussi les clés des légendes et mythes anciens que les Japonais identifient d’emblée.

Les mangas sont très diversifiés, mangas pour les filles qui me laissent perplexes. La violence est moins fréquente mais sont-ils féministes? Une série met en scène Marie Antoinette à Versailles.
Admirative de la finesse des tracés, de l’inventivité des cadrages, il me reste encore beaucoup à voir avant de tenter de comprendre!






































Le spécialiste verrait les techniques évoluer, pourrait analyser les différentes scènes de cour. Je me suis contentée d’être émerveillée par la finesse du tracé, la variété des thèmes, les nuances de couleurs, le raffinement.
On entre dans un 





Le Japon est fermé-théoriquement – au commerce, les échanges uniquement par l’intermédiaire des Néerlandais, pourtant certains tissus ont parcouru une longue distance de Coromandel (Indes), par la Thaïlande et même parfois d’Angleterre. Les kimonos sont présentés avec un luxe d’accessoires en laque ou écaille ou métaux travaillés : peignes, boites pour maquillage, peignes, aiguilles à chignon. Des estampes illustrent la toilette



















