Tinos : Monastère de Kechrouvounourou

A 8km au dessus de Chora.

Il faut entrer « modestement vêtue ». Nos pantalons sont « modestes », personne ne nous court après avec une jupe. D’ailleurs, personne ne se trouve à l’accueil. Nous nous promenons à notre guise dans le monastère comme dans un village un peu spécial avec des courettes toutes identiques alignées  sur des ruelles passées à la chaux légèrement bleuie. Nous sommes à Tinos, les maisons épousent le relief, des escaliers permettent de passer d’un niveau à un autre avec des passages couverts ; Trois églises sont fermées. Par la porte vitrée je peux apercevoir les grandes icônes dorées de l’iconostase. Je visite également la cellule de Sainte Pélagie (celle qui a vu l’apparition de la Vierge). Plutôt qu’une chambre, il faut imaginer une maisonnette avec plusieurs pièces minuscules et une courette.

Tinos : villages autour de l’Exomvourgo

 

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Steni
Steni,est un village traversé  exceptionnellement par la rue.  Dans les jardins, on cultive des pommes de terre.Les églises posséderaient de belles iconostases, l’une en marbre l’autre avec des icônes remarquables – fermées.

Mirsini

Des maisons blanches sont adossées à la colline suivante,tout près.  Le lavoir est abrité sous des arches romanes aux colonnes de marbre. Un grand pigeonnier en angle est accolé aux maisons. Très propre, bien chaulé, ce n’est pas une vaine décoration. Des colombes blanches s’y pressent étourdies par les bourrasques.
Au dessus de la masse des maisons (encore des escaliers et des ruelles), une grande église blanche avec son mince campanile, par chance, ouverte. C’est une église catholique semblable à celles que nos avons visitées précédemment : plafond bleu, murs et colonnes blanches et jaunes et toujours de merveilleux lustres à pendeloques de cristal.

Où sommes nous donc ? Les villages sont si rapprochés, les routes tortueuses. Après un certain nombre de virages, nous avons perdu le nord. Une vieille dame descend avec ses courses dans un sac en plastique Je bafouille en Grec.
–    « Où voulez-vous donc aller ? »
demande-t-elle dans un français sans accent, sans doute appris à Loutra chez les Ursulines.
–    « Nous voudrions seulement savoir le nom du village ! »
–    « Mirsini ! »
Sur la carte Mirsini paraissait beaucoup plus loin..

Il fait beau sur la côte tandis que les nuages s’accumulent sur les sommets. L’Exomvourgo est encapuchonné.

Côte Est

Nous tournons vers l’est chercher le soleil. Les panneaux indiquent le nom de nombreuses chapelles. La mer est toujours aussi agitée, son  bleu profond est strié de blanc. Près de la plage, le turquoise nous fascine. La route asphaltée se transforme en mince ruban e ciment en pente très raide avec des épingles à cheveux. Il faut faire confiance aux freins de la voiture ! L’intersection avec une piste de terre permet le demi-tour. Je continue à pieds et ramasse de bien jolis cailloux : du micaschiste mordoré mais surtout des cailloux verts foncé presque noirs avec des taches vert plus vif. Olivine, serpentine, chlorite…je convoque tous les minéraux verts qui me viennent à l’esprit.

Quelles sont les roches composant le massif du Prophète Elias ?

J’avais cru que le chicot pointu de l’Exomvourgo que l’on remarque de partout était le sommet de l’île. D’après la carte l’altitude de ce dernier ne dépasse pas 640 m tandis que le Prophète Elias atteint presque 800m et le dépasse donc nettement mais dans une région inhabitée.
A sa base je remarque de gros rochers verts à la pâte lisse. Une piste court à la base de la montagne le long du littoral, la carte mentionne des grottes. Si nous disposions de plus de temps sur l’île il faudrait aller à pied à la chapelle du Prophète échantillonner.

Misi
Retour à Steni (encore!) carrefour de la région.  Misi par signalé par une église monumentale jaune . En dessous de la route le village est caché avec ses ruelles dallées en marbre en pente douce (pour une fois!). Un jeune labrador jaune nous saute dessus, pas agressif, affectueux. J’attrape sa chaîne et l’emmène chez son maître.les orangers sont en fleur. Curieusement les abricots sont déjà gros. De grosses grappes d’acacia sont inodores avec le froid. Le vent a dû emporter leur parfum ailleurs !

Falatados

Falatados est un bourg un peu plus important que les précédents avec plusieurs restaurants , de belles maisons, une mairie et un monument aux morts. L’église est précédée d’un parvis de galets. Le ciel est blanc, les maisons sont blanche, les photos seront blanches ! Je ferais mieux de dessiner les portes, les fontaines et les fleurs. Le vent est froid. J’ai superposé deux pulls et un coupe-vent. Je n’ai aucune envie de m’asseoir sur le marbre glacé.

On contourne encore l’Exomvourgo par le nord on passe devant Volax et son chaos, traverse Skalados sans s’y arrêter. C’est à Skalados que nous devions passer la semaine dernière si le volcan islandais n’avait pas fait éruption. J’aurais bien aimé voir la maison. Nous avons peur de nous imposer.

Tinos: Agapi

Comment ne pas aimer un village qui porte un tel nom ?

Juste avant d’y arriver, une pancarte signale un  moulin à eau. Une dizaine de pigeonniers sont regroupés au sein du vallon verdoyant. Près de la route, les cyprès dont on a coupé les branches basses ont des airs de topiaires.

Le village s’adosse plus haut à la colline. Deux trajets au choix : la route des voitures qui fait un long détour jusqu’à une terrasse carrée au large panorama où je m’installe pour dessiner. La promenade piétonnière coupe droit, franchit le ruisseau arrive à un lavoir sous l’ombre d’un magnifique platane puis une rampe avec des marches entre dans Agapi. Maisons blanches fleuries. Dans des pots les hampes florales d’amaryllis foisonnent. Une ruelle passe dans un souterrain sous l’église. Au hasard je grimpe un escalier et me retrouve au dessus de la coupole bleue. Je redescends trop bas. Il faut viser juste dans ce dédale de ruelles.

Kolimbithra

Déjeuner devant la mer déchaînée au creux d’une baie rectangulaire fermée par une île rappelant étonnamment Panormos. Des surfeurs couchés sur leurs planches affrontent l’écume blanche ; inconscience ? Braver de telles vagues avec un vent force 8 ou même 9 !!

Un petit ruisseau débouche là. Sa vallée minuscule est cultivée à l’abri de hautes rangées de roseaux, pommes de terre et artichauts.

Tinos : plage et cybercafé

Il nous semble qu’il fera meilleur sur la côte sud que nous avons toujours vue sous le soleil. Ag.Ioannis et Agi. Kiriaki sont de belles plages jumelles avec du sable fin. D trouve un banc et une table devant une chapelle. J’arpente pieds nus la limite de la vague qui mouille mes pieds et même mon panta-court relevé aux genoux. Jolie lumière d’après 16h.

A la recherche d’un cybercafé: le Symposion

La soirée commence mal ! Impossible de trouver un cybercafé pour retenir l’hôtel d’Athènes vendredi soir (il n’y aura pas de ferries le 1er mai). Personne pour nous renseigner. Les cafés sont WIFI mais si on n’a pas son propre ordinateur impossible de se connecter. La dame de la location de voiture nous assure que Symposion joue le rôle de cybercafé. Mais où est donc Symposion ! Nous sillonnons la route en voiture et ne le trouvons pas. Forcément, il se trouve  dans la rue piétonnière qui monte à la Panagia . En trois minutes, j’ai réservé deux nuits à l’hôtel Economy grâce au site de Booking.com.

Tinos, nuit de tempête

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   Cette nuit, « Monsieur » et « Madame » ont jacassé avec le vent.

Sur d’énormes jarres ventrues, Aristoteles a posé des pots de fleurs sur lesquels il a peint deux visages. Il a enfilé des gobelets pour faire les bras et les jambes et a fait pousser sur la tête de « Monsieur »des aloès qui font une coiffure en brosse avec les feuilles pointues dressées, tandis que la coiffure de « Madame » consiste en petites rosettes descendant comme des boucles. Avec la tempête, les pots des bras et des jambes tintent.

A l’abri du mur toute une collection de plantes grasses, yuccas, succulentes alternent avec les grosses potées de géraniums roses et blancs. Sur une tonnelle grimpent volubilis et chèvrefeuilles.

Le Musée du marbre de Pyrgos


Un parallélépipède gris très sobre rappelle un hangar industriel sur une plateforme dallée. Une grue de levage soulève éternellement un bloc de marbre blanc.

Plutôt que musée du marbre, c’est le Musée de la Marbrerie.

Musée technologique, moins à la gloire du matériau précieux et noble de l’île qu’à celle des techniques d’extraction, d’équarrissage et de transport. Évidemment toute une partie de l’exposition est consacrée à la sculpture.

le marbre

La définition du « marbre » est celle des marbriers différente de celle des géologues plus restrictive.  Le géologue nomme « marbre » une roche métamorphique calcique ou magnésienne, calcite ou dolomite métamorphisée. Ici, on considère comme du « marbre » n’importe quelle roche qu’on peut polir et travailler comme le marbre – marbre, gneiss ou brèche. Le » marbre vert de Tinos »est du gneiss.

La carte de Tinos et la carte de la Grèce situent les principales carrières avec les variétés et les couleurs. Les échantillons polis de différentes teintes forment une sorte de damier.

A Tinos, on exploite le marbre blanc, le marbre gris, blanc veiné de gris, et le « marbre vert » gneiss à séricite et chlorite. Point de grosses carrières industrielles défigurant l’île. Les exploitations sont de petite taille, familiales pour le marbre blanc ou gris, un peu plus importantes pour le marbre vert du Nord-ouest de l’île.

Représentation d’une carrière :

Une grande photo du front de taille avec les ouvriers au travail couvre tout un mur. Sur une estrade, devant la photo, sont disposés des blocs à diverses étapes de transformation et les outils des carriers, burins, coins métalliques, plaques qui permettent de fendre le bloc, ciseaux crantés… les noms des outils sont en Grec et en Anglais (ce qui ne facilite pas mon compte-rendu). Dans un coin un film montre le travail des carriers, le « fendage », l’équarrissage, le transport. La vidéo est sonore si bien qu’on croit entendre travailler pendant la visite.
Le transport, surtout, est impressionnant ; les carrières sont situées dans des montagnes au relief abrupt. Le poids d’un bloc est considérable. Sur place,  peu d’engins de levage. Tout se fait à la force humaine avec des cordes comme dans l’Antiquité. Le bloc est glissé sur un traineau puis hissé sur un wagonnet sur rail. Une croix, taillée sur place est transportée à dos de mulet. J’avais déjà remarqué dans la campagne un âne portant ubn harnais de cuir dur renforcé avec des anneaux. La mule du film porte le même. Elle est capable de porter une charge de 300kg sur les sentiers de montagne. Un homme la guide, un autre retient avec des cordes le précieux, fragile et dangereux chargement.

Des hommes au travail

La grand force de ce musée est qu’il ne présente pas des techniques abstraite. Il montre des hommes au travail. L’entreprise filmée est celle des Karageorgis. Les ouvriers ont des noms, des visages. On imagine leur caractère, leur personnalité. L’un d’eux a même perdu un bras. Tinos se peuple ainsi d’ouvriers rudes à la tâche, habiles de leurs mains et ingénieux. Je pense à Zorba qui a, lui aussi travaillé dans une mine. Je pense aux affichettes du KKE collées dans la campagne, aux soleils du Pasok (sans aucune preuve, c’est mon imagination). Je pense aussi à Michel ange qui a fait le voyage à Carrare pour choisir lui-même les blocs de marbre qu’il voulait sculpter.

Le bloc qui glisse le long de la montagne est infiniment précieux pas tant de la pureté de son grain que du travail des hommes. La rampe est vertigineuse jusqu’au port où l’attend la grue qui la montera sur un bateau ou la machine à découper les plaques.
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La sculpture      

La sculpture du marbre est aussi l’affaire de Tinos ; Le savoir-faire se transmet de père en fils. L’arbre généalogique de la famille Philippotis montre sept générations de sculpteurs de 1760 à nos jours .Dans mon ignorance, j’imaginais l’artiste improvisant devant son bloc. La réalité est tout autre.

La réalisation de la tête d’Hygéia montre le moulage, la maquette de plâtre et tout le système de guidage avec des compas articulés permettant de reproduire à l’identique la tête antique.
Ici aussi, une vidéo montre le travail du sculpteur qui cisèle une plaque en demi-lune à poser au dessus d’une fenêtre. Le bruit régulier du marteau et du ciseau résonne dans tout le musée pendant la visite.

L’histoire de l’île de Tinos

L’histoire de la marbrerie raconte aussi toute l’histoire de Tinos de l’Antiquité à nos jours. Le marbre de Tinos a été retrouvé à Délos et à Kionia dans le sanctuaire de Poséidon et d’Amphitrite.

L’occupation vénitienne fut marquée par la construction d’églises, de campaniles…

Après le retrait des Vénitiens en 1715, le rattachement à l’empire ottoman fut plutôt bénéfique aux sculpteurs qui virent leur horizon s’élargir et partir travailler au Mont Athos, à Constantinople, dans les Balkans en Russie et à Alexandrie. Dans une vitrine on voit le Brevet roumain de Karageorgis et ses dessins pour une iconostase à Clucs.
On remarque les dessins pour la façade de l’église de Pyrgos. Le dessin joue un rôle majeur dans le travail du sculpteur : projets montrés au client, mais aussi stencils et patrons reportés sur le marbre.
Attention! Le Musée du Marbre de Pyrgos est  fermé le mardi

Tinos : de Pyrgos à Kiona en passant par les plages

Pyrgos : la jolie place à l’ombre du platane géant


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Pyrgos les deux autres musées, un musée et une maison d’un sculpteur fameux,sont fermés hors saison. Sur la très jolie place sous un énorme platane, les cafés aux chaises bleues sont installés. Un seul sert des consommations. J’ai choisi la table qui convenait à mon dessin, le tronc bosselé à droite, en face un café avec son store ses balcons ouvragés, en perspective une ruelle. La patronne ne sert pas cette table appartenant à un établissement fermé. Tant pis!  On se passera de consommation et je dessinerai gratuitement !

 


 

Tinos: Panormos, Romanos, la mer, la plage!

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Déjeuner sur le port de Panormos, cette fois-ci en extérieur. Le soleil brille, la mer est bleue, les vagues éclaboussent toujours avec violence les rochers de l’île. Tarama et salade russe avec le bon pain de Manelas.

Je n’ai pas trouvé la Tombe Mycénienne annoncée sur la route.

On manque de s’enliser sur la plage de Romanos: de grosses pierres cachées sous le sable et les galets bloquent les roues de la voiture. La plage de sable fin est déserte ;le port est  minuscule, quelques maisons de vacances sont accrochées sur la pente raide ; Mon intention était de rejoindre une autre plage par la piste marquée sur la carte. Elle est en corniche beaucoup trop haut. Je renonce.


Au passage on s’arrête à Kionia devant le sanctuaire de Poséidon et d’Amphitrite  fermé mais on peut voir à travers les grilles.

Tinos- ville Eglise de la Panaghia et Musée Archéologique

Tinos : Eglise de la Panagia

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Ciel bleu éclatant sur Chora, la ville de Tinos, que nous traversons par les hauts quartiers pour éviter de descendre au port et remonter la rue en pente qui mène à l’Eglise de la Panagia. Quartiers très tranquilles, maisons modernes sans grand intérêt. Bien difficile de suivre les courbes de niveau sur cette île escarpée.

L’Église de la Vierge domine la ville. Un Pèlerinage très fameux s’y déroule au 15 Aout. Toute l’année, un tapis rouge est déroulé sur les marches de l’escalier de marbre. La   façade imposante ressemble plutôt à celle d’un palais vénitien que à une église.
La  crypte a des arches romanes et des plafonds bas. Des gens y remplissent les bouteilles vendues par les marchands de souvenirs. Des icônes ornent les murs, modernes avec un air plutôt russe que grec.
Le cloitre est planté de cyprès spectaculaires encadrant une vasque de marbre surmontée d’une colombe. Des bureaux occupent une partie du cloitre, au fond il y a un petit musée de sculpture et de peinture. Photos interdites, dommages certaines sculptures sont saisissantes. L’église est remplie de lustres en argent, d’ex-votos occupent toute la voute. En les  examinant uns à uns on voit un navire, un wagon, une voiture (sans doute un accident qui aurait pu être mortel sans l’intervention mariale). Sous un voilier figure un énorme poisson. Le donateur était il parti à la pêche au thon ? Le poisson l’a-t-il entraîné par-dessus bord ? A moins qu’une tempête ne soit survenue pendant la pêche ?Je laisse mon imagination vagabonder et imaginer des histoires.
L’architecture de l’église, son fin campanile, les peinture jaunes et or, bleues au plafonds ressemblent à celles des églises catholiques. Pourtant celle-ci est bien orthodoxe. Il faudrait des explications supplémentaires !
Sur le parvis, un  halètement nous surprend. Un chien dans l’église parait fort peu probable. Il y a bien des chats au Saint Sépulcre à Jérusalem ! Le souffle court est celui de pèlerins montés à genoux à quatre pattes. En redescendant la rue jusqu’au Musée Archéologique, nous comprenons mieux pourquoi on a mis un tapis le long du trottoir et des cônes orange et blancs pour protéger les pénitents qui gravissent ainsi la côte.

 

 

Tinos : musée archéologique

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 présente les objets provenant de deux sites : de l’Exemvourgo et de Kionia.
Dans les  deux premières salles, des céramiques variées, des sculptures funéraires, rien de remarquable.
En revanche, la salle 3 contient des pithoïs du 7ème siècle de taille extraordinaire et surtout d’une grande finesse de décoration. La scène la plus spectaculaire est la naissance d’Athéna sortant du crane de Zeus. Des chars et des combats figurent sur la panse rebondie de l’amphore. On voit aussi un combat avec un fauve. La brochure mentionne la Guerre de Troie et la danse de Thésée à Délos.

Dans le jardin un péristyle sert d’écrin aux sculptures hellénistiques et romaines de Kionia, site actif du 2ème /3ème siècle av JC jusqu’à la fin de l’Antiquité : monstres marins, empereurs romains…
Midi, il est temps de prendre congé de notre camping. Maroula apporte encore des sucreries. Nous échangeons les adresses électroniques. Elle nous souhaite un bon été. Je lui explique que pour nous l’été est encore loin et que nous retournons au collège. Elle et son mari ont été instituteurs de campagne. Nous regrettons d’avoir si peu parlé avec eux. Les six jours ont passé trop vite.

Tinos, Rafina, Athènes

En ferry, la croisière

Penelope A de la compagnie Agoudimos est un magnifique bateau blanc qui s’était annoncé au port  par un coup de trompe.  Il arrive en compagnie du Seajet II que nous avons pris samedi pour arriver à Tinos et pour aller à Mykonos. Le catamaran double le navire, plus rapide mais tout petit.

Au niveau 5, le pont est occupé par un bar, il est à moitié couvert et meublé de tables et de chaises de café. Au niveau 6, le pont découvert est occupé par des rangées de bancs blancs.

Au départ de Tinos, le vent et les embruns nous repoussent à l’intérieur à côté du bar qui  sent la peinture fraîche et la fumée de cigarettes.

Tinos défile pendant une bonne heure,j’essaye de me remémorer le nom des villages et des plages:le site de Kionia,  Kardiani, Ormos Istiernia. Plus à l’ouest l’île devient  déserte, plus de terrasses, des pentes abruptes. Il me semble bien reconnaître la carrière de Vathy présentée au Musée de Pyrgos, son rail très en pente, l’usine de découpe et le port.

Le bateau navigue très près de la côte, haute falaise qui nous protège du vent du nord. L’eau est complètement lisse. Il fait une température très agréable.

Nous la tenons notre croisière ! Soleil et spectacle !

Surmontant le gneiss vert entrelardé de lits blancs plissés et replissés, se trouve maintenant une épaisse couche foncée, noire pâteuse sur laquelle rien ne pousse, sauf une chapelle blanche. A la suite de Tinos, une île portant un phare. Nous longeons les côtes d’Andros avec des falaises en continuité avec celles de Tinos. Le relief s’adoucit ensuite, la végétation s’installe. Nous faisons une escale et de nombreuses voitures entrent dans la cave de Penelope. Quand on se retrouve ne pleine mer la surface de l’au est à nouveau agitée. Le bateau tangue un peu, mais rien de bien désagréable. Penelope est vraiment un navire stable. Nous croisons de nombreux navires de commerce.

De Rafina à Athènes par le bus orange d’Atiki

 Raffina,  les cars oranges d’Attiki vont à Athènes (2.20€). Nous courrons pour arriver juste au moment où le chauffeur ferme la soute. Nos bagages installés,nous montons dans le car  complet. Il faudra faire le voyage debout.
Dans les banlieues, des grandes surfaces, Carrefour, Leroy Merlin…  des concessionnaires automobiles. La traversée d’Athènes est interminable. Nous dirigeons-nous vers Omonia ? Je ne reconnais rien. La grand avenue Alexandras  aboutit bien au-delà du Musée. Avec les valises le trajet parait interminable.

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Nous reconnaissons de loin la terrasse de l’Hôtel Economy de l’autre côté de la grande place  de l’Hôtel de Ville.Nous déposons les valises dans la chambre et montons sur la terrasse au coucher du soleil. L’Acropole s’illumine: orgie de photos et de films.
Quand on se préoccupe du dîner, c’est la catastrophe : le porte-monnaie a disparu. On l’a vu la dernière fois dans l’autobus. A-t-il glissé ? Est-il tombé ? Nous l’a-t-on fauché ? On défait frénétiquement sacs et valises.
Il faut faire opposition pour la Carte Bleue. Le centre d’appel est efficace, en trois minutes, la carte est bloquée. Sans le code, elle ne sert à rien dans les distributeurs automatiques, En Grèce les commerçants ne l’accepte que très rarement, prétendant que leur appareil est en panne. Reste Internet !

Athènes, 1ermai 2010 de colère

 

La grève des ferries nous a volé un jour à Tinos. Qu’allons nous donc faire à Athènes puisque tout sera fermé ?

On traîne, grasse matinée obligée. Je consulte mon courrier électronique. Notre entrain touristique est très modéré. Le réceptionniste de l’hôtel nous conseille de prendre le tram n°5 à Syntagma pour aller à la mer. La mer ? Nous en venons !

Par Athinas aux boutiques fermées et Monasteraki nous montons vers l’Acropole. Les kiosques et les bureaux de change sont ouverts ainsi que les restaurants autour de Monasteraki. L’€uro s’échange à 1.31$ . La crise économique grecque l’a fait dégringoler. Toute la semaine la télévision grecque a délivré des cours d’économie (on n’a rien compris). Aujourd’hui, 1er mai est le jour de protestation des travailleurs. Deux rassemblements sont signalés par des affiches : celui du KKE et celui des anarchistes à 11 heures. L’un au Musée(l’ancien) l’autre à Syntagma.
A défaut de tourisme, irons-nous voir les Grecs manifester ?

Autour des Aérides, les murs des belles maisons ont été tagués. Curieuses épidémies de graffitis ! En 1999, elles étaient maculées d’inscriptions. En 2005, après les jeux Olympiques, tout avait été nettoyé. Maintenant c’est pire que tout. Peut-être les récentes manifestations y sont pour quelque chose ?

Faute de site archéologique, nous divaguons dans Anafiotika. dont j’ai toujours apprécié le calme des ruelles, les jardins fleuris, le parfum des orangers. Revenant des Cyclades,  le quartier parait moins exotique ! Ce qui ne retire rien à son charme.

Athènes murmure, Athènes bruisse de rumeurs diverses. En stéréo. A gauche, les liturgiesdiffusées par une église proche. A droite et en face, les sonos des meetings du 1er Mai. 11heures, la sono s’amplifie, du coup le pope augmente le volume ! D’un cortège parviennent des slogans, d’un meeting, de la musique. Pas d’Internationale plutôt Theodorakis ou de la musique traditionnelle. C’est le 1er mai le plus « révolutionnaire » que j’ai connu. Depuis notre arrivée en Grèce (et sans doute bien avant) il se prépare. Athènes devrait être une ville morte. Les Athéniens, ulcérés par les mesures d’austérité qu’on leur inflige protestent. La police est équipée. Je suis partagée entre le désir de m’approcher des manifestants pour sentir l’évènement et la crainte que cela ne dégénère. La prudence nous conseille de rester au loin.

Courageuse mais pas téméraire, je me contenterai du son. J’aimerais bien capter cette ambiance sonore d’autant plus que maintenant se surajoutent les cloches et le bourdonnement de l’hélicoptère qui survole la ville. Faire une carte postale sonore. Nous n’avons pas le matériel. on fait des vidéos avec les appareils photos.

Athènes sans l’Acropole ni musées

 

Assise sur un parapet, je dessine le panorama : les montagnes bleutées, les collines, la mosaïque des immeubles, des terrasses et les coupoles. Je dessine la cathédrale,  affreuse, et oublie la mignonne petite église byzantine avec ses coupoles de tuiles qui se superposent.

La petite église Metamorfis (Transfiguration) se trouve à la croisée de Theorias et de Klepsydra, entre la mesure du temps et les théories. Cette coïncidence m’enchante. Peut-être n’a-t-elle pas le même sens en Grec ? Les Théories n’étaient-elles pas plutôt les cortèges des processions aboutissant aux Propylées, fermées pour cause de grève et autres processions?

En face de l’entrée du site archéologique se trouve un gros rocher poli sur lequel habituellement les touristes affalés comme des phoques contemplent le coucher du soleil ou prennent des photos du Parthénon. Les marches polies (et très glissantes) ont été récemment doublées  par un escalier métallique. Ce rocher que je méprisais n’est autre que l’Aréopage – première cours de justice- où Saint Paul a prêché aux Athéniens. Éclipsé par l’Acropole, je ne lui avais prêté aucune attention lors de mes précédentes visites.
Faute de Parthénon, un conférencier germanophone improvise, il raconte la construction de l’Athènes du 19ème siècle par les architectes allemands, et  la construction des bâtiments néoclassiques.

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Peut être les théâtres d’Herode Atticus et de Dyonisos sont-ils visibles ?  Je longe les grilles, la promenade ombragée sous les pins me conduit à une grande avenue dallée et piétonnière bordée de beaux hôtels particuliers et d’immeubles luxueux avec marbres et statues jusqu’au nouveau musée de l’Acropole que je ne connaissais pas.