CARNET DU MONT SAINT MICHEL A SAINT MALO

9h30, les cloches appellent à la messe. Au café de la place Chateaubriand, résonne la Marseillaise pour la finale de rugby, les remparts sont à nous !
Le guide Gallimard, comme toujours, est précieux. Passant la Porte Saint Vincent,il nous raconte l’anecdote de la salle située dans l’épaisseur de la porte, où l’on consignait les retardataires qui arrivaient en ville après le couvre-feu sonné par la cloche la Noguette.

En bonnes enseignantes, nous réagissons : « la permanence ! » . L’histoire est plus cruelle puisqu’on lâchait des dogues sur la plage contre les intrus Ces dogues sont sur la plaque d’égout devant la porte.
La place Chateaubriand est bordée par deux beaux hôtels, l’un d’eux, blanc au nom de l’auteur, en face, l’Hôtel de ville et le Musée sont logés dans le Château.De l’autre côté de la porte,se trouve le célèbre restaurant, La Duchesse Anne (menu à 79€ quand même, champagne et foie gras).
Après avoir photographié le portrait de Chateaubriand, nous montons pour le tour de remparts. De là, la vue sur les maisons est idéale, les hautes fenêtres aristocratiques des étages nobles, les deux étages de mansardes avec de confortables fenêtre aux chiens assis comme les petites fenêtres carrées. Les toits d’ardoises sont parfois tachés de lichens jaunes, granite et ardoise, l’unité de style est respectée même s’il y a des différences dans les hauteurs de cheminées.
La ville a été reconstruite après les destructions de la deuxième guerre mondiale, modèle de restauration. Tout en marchant je me demande quelle ville sera Saint Malo pour moi. La ville des corsaires ?avec Surcouf dont nous voyons le grand hôtel particulier et Duguet Trouin dont la statue en pied se trouve en majesté à un angle des remparts. Ou la ville de Chateaubriand ? Celle des écrivains-voyageurs ? A moins que ce soit celle des bars à marin avec les enseignes peintes ?
Je m’amuse à regarder les belles demeures, les rideaux encadrant des salons luxueux.
Le guide Gallimard raconte que les évêques de Saint Malo entraient par la porte de Dinan, venant de Saint Servan. de La grande maison de Surcouf est situé en face.
Quelques marches nous mènent au terre-plein du Bastion de Hollande où se trouve la statue de Jacques Cartier. Des canons sont disposés face à la mer, les enfants les chevauchent et j’ai bien du mal à faire une photo sans un de ces figurants.

Sur la plage, des théories rejoignent les îlots du grand Bé et du Petit Bé découverts, à marée basse. Je descends des escaliers très raides pour me joindre aux pèlerins qui vont défiler devant la tombe de Chateaubriand avant que la marée ne remonte. Des écriteaux mettent en garde les imprudents à qui on recommande de rester dans l’îlot si ce dernier est entouré d’eau. La chaussée est glissante, on monte ensuite une rampe. Le tombeau est signalé par une croix de granite. Grande simplicité, un bouquet de fleurs séchées, des coquillages alignés sur la pierre tombale.
UN GRAND ECRIVAIN FRANÇAIS
A VOULU REPOSER ICI
POUR N’Y ENTENDRE
QUE LA MER ET LE VENT
PASSANT
RESPECTE SA DERNIERE VOLONTE

La situation, en face de la ville, battue par les vents, est exceptionnelle. Les touristes posent devant la tombe. Je médite sur mon ignorance. Comme cet été, devant la maison de Thomas Mann à Nida, je me rends compte que je ne connais rien du célèbre écrivain. Les Mémoires d’Outre-Tombe était un titre qui ne m’avait rien dit étant adolescente, depuis j’ai lu des extraits au cours de mes voyages et justement je me prépare à lire le Voyage d’Orient.

