Comment visiter le Palais des Doges en une matinée?

Cinq jours à Venise (1er jour)

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Il est midi, le soleil est de plomb. Seule ombre, celle des arcades du Palais des Doges. Difficile d’écrire à propos du Palais Ducal sans recopier bêtement le guide touristique qui, lui-même, renonce à guider pas à pas le visiteur. La façade rose et ses motifs géométriques, pierre d’Istrie et pierre de Vérone, sont archi-connus. La cour est éblouissante de blancheur. Comme tous les touristes, nous suivons les flèches. La visite ressemble à un marathon.

Trois points de vue sont envisageables :

 La visite politique, compréhension des institutions de la République de Venise. Rien n’est laissé au hasard dans ce Palais, ni les appartements ducaux, ni les salles d’apparat immenses, Grand conseil ou Scrutin, ni  les bouches de lion : boîtes aux lettres de dénonciations, ni les prisons. La démocratie patricienne de Venise se révèle ici dans ses fastes, dans les limitations des pouvoirs, savant dosage pour que le Doge ne  prenne pas complètement l’avantage. Il faudrait prendre son temps pour regarder mieux les portraits des doges, des dignitaires, des avocats, des juges sur les tableaux qui ornent chacune des salles, ainsi que la série des doges avec le drapeau noir occultant le portrait de celui qui a cherché à prendre le pouvoir.

On pourrait aussi  s’attacher à l’histoire de Venise racontée sur les tableaux immenses. Les cartes énormes de la Salle du bouclier montrent l’expansion vénitienne dans toute la Méditerranée. L’orientation habituelle avec le nord en haut ne semblait pas encore la norme. Les côtes palestiniennes et syriennes en haut m’ont désarçonnée. La Victoire de Lépante de Véronèse  est connue. Dans la Salle du Grand Conseil, la 4ème Croisade est peinte, du Serment de Venise du Doge Dandolo aux Croisés, à la Prise de Constantinople, en passant par le Siège de Zara. Le roman « Les chevaux de Saint Marc », que j’avais moyennement aimé m’a bien servi ! Il me faudrait réviser le les luttes entre Frédéric Barberousse et le pape Alexandre III, illustrées ici. Je passe l’apothéose de Venise de Véronèse où la ville est représentée par une femme triomphante. Comme partout, les scènes mythologiques ont une signification historique à déchiffrer, j’en suis incapable.

Une troisième visite s’attacherait à la peinture. L’exposition du Louvre Titien, Tintoret et Véronèse a mis l’accent sur les rivalités entre ces maîtres. Au Louvre, Titien l’emportait haut la main. Au Palais Ducal, Tintoret et Véronèse dominent. Le jeu consiste à repérer un tableau sur les murs ou les plafonds. Aller voir les explications et revenir ensuite à la peinture. ». Le Louvre avait aussi consacré une exposition au Paradis de Tintoret, « la plus grande toile du monde »,  il y a quelques temps. Il en faudrait du temps et des connaissances pour profiter du Palais des Doges ! Ma préparation accélérée n’y a pas suffi !

Après avoir traversé les appartements des  doges, les salles officielles, anti-collège (antichambre) collège, Salle des Dix, du Sénat, du Grand Conseil, du Scrutin, nous arrivons dans celles des Inquisiteurs, du tambour (tribunal) et passons par le Pont des  Soupirs pour visiter interminablement les prisons. Le bâtiment de la prison est en belle pierre blanche brute, dans sa cour il y a un puits. Une dame raconte Montecristo. Je pense à la lecture très récente de l’évasion de Casanova.

Dans la cour, nous admirons le magnifique escalier des Géants

Nous sortons abruties du palais..

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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