Poetry, film coréen de Lee Chang-Dong

Toiles nomades

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Est-ce l’année de la grand-mère au cinéma?

Mija, comme Lola de Brillante Mendoza, est une grand mère courage confrontée à la violence de la génération de son petit fils.

Ici aussi, le prix de la vie d’une adolescente se monnaie et le silence de la mère s’achète. Grand mère courage, dignité et élégance de ces femmes d’aparence fragiles.Actrices merveilleuses!

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La comparaison s’arrêtera-là :  le scénario du film coréen(primé à Cannes 2010)s’articule autour du suicide de la jeune fille abusée lors d’une tournante par les copains du petit fils de Mija, et autour de la lutte de Mija contre les premières atteintes de la maladie d’Alzheimer et la recherche par Mija de la Poésie. Recherche de la beauté dans un univers banal, banlieusard tellement quotidien. Ecrire au moins un poème avant que les mots ne s’effacent….

Contre Poetry???

Claudialucia de ma Librairie : –http://claudialucia.blog.lemonde.fr/   été déçue par le film. Comme sa critique m’a fait réfléchir je publie ici le mail qu’elle m’a écrit

Tu me demandes pourquoi je n’ai pas aimé Poetry :
Certes, l’actrice est excellente mais j’ai trouvé que le film avait des longueurs dues à un scénario qui n’était pas dominé, qui n’était pas très clair (oui, je sais il a eu le prix du scénario à Cannes mais ce n’est pas un critère absolu)

Que veut démontrer le réalisateur?  Il dénonce une société horrible, ou la femme et les humbles- ce qui n’ont ni l’argent, ni le pouvoir- ne peuvent bénéficier d’aucune justice, un société corrompue ou tout s’achète même la mort d’une enfant. La dénonciation,  c’est le sens que paraît avoir le film, car, au final, je n’ai pas trop compris quel était son but; le scénario est plein de contradictions et de faiblesses au niveau de la psychologie des personnages.

Face à l’horreur, il met une vieille femme, la grand mère d’un des violeurs. Celle-ci  est d’un milieu pauvre, ce qui la place à l’opposé des familles riches et sans morale. Elle aime la poésie et  par conséquent paraît représenter le point de vue moral ou tout au moins critique de cette société, sinon, à quoi servirait d’avoir fait de Poetry le thème central du film?
Or,  il n’en est rien. Ce personnage, de qui l’on attend beaucoup, a une manière d’agir peu cohérente.

C’est une femme qui est dépassée par son petit-fils, qui ne sait ni l’éduquer, ni réagir. Ce que l’on peut comprendre ! Elle est âgée et le garçon est immonde!  Par contre, on pouvait espérer que sa réaction soit assez violente en apprenant ce qu’il a fait pour la faire évoluer; or elle réagit à peine, continue à écrire ses poèmes. Si elle cherche a réveiller la conscience du garçon en lui présentant le portrait de la jeune fille, elle  accepte par contre que, face au portrait, il se mette à regarder la télé comme si cela ne le concernait pas! Une grand mère peut être dépassée mais jusqu’à un certain point! Elle peut adorer le fils de sa fille, de là à ne pas réagir quand celui est un criminel!!
 D’ailleurs le scénario nous la montre agissant comme les riches, décidée à payer comme les autres. Elle va même pour se procurer l’argent faire chanter un handicapé dont elle a la charge. Bref! elle ne peut être représentative d’un autre point de vue. Donc ce personnage prétendument épris de beauté, que l’on veut nous montrer différente, sensible, ne tient pas debout psychologiquement puisqu’elle fait le contraire de ce que ferait toute personne normale!!
Quant à l’Alzheimer dont elle souffre, je ne sais pas trop ce que cela ajoute au propos sinon d’introduire un thème à la mode. Parfois la maladie sert à justifier qu’elle paraisse oublier la mort de la jeune victime et qu’elle puisse se concentrer sur la poésie! Mais cela ne tient pas debout parce qu’elle est alzeihmer quand ça arrange le réalisateur et elle ne l’est pas à d’autres moments. La poésie du coup devient quelque chose de plaqué, de convenu (en plus les cours du poète, quelle horreur!), du pour faire « chic » qui ne me touche absolument pas.

De même le personnage de la mère de la jeune fille n’est pas traitée d’une manière conhérente. Elle apparaît comme une très belle personne quand la vieille dame la rencontre dans son champ, un paysanne qui a du mal à joindre les deux bouts mais courageuse et digne, très affectée par le viol et le suicide de sa fille. Puis d’un seul coup, on la voit accepter l’argent qu’on lui propose, marchander la mort de sa fille.  Là aussi on ne sait où va le scénario, ce qu’il veut dire : c’est quelqu’un de bien d’abord puis d’infect après ! Il faudrait choisir! Rien n’est valable au niveau de l’histoire (le commissaire qui joue au volant avec la grand-mère quand il vient arrêter don petit-fils, ridicule!!) et de la psychologie! 
Décidément, ce  film m’a irritée, alors que j’adore d’autres films coréens, en particulier ceux de Kim Ki Duk,  un de mes  réalisateurs préférés!)

 

 

 

 

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

2 réflexions sur « Poetry, film coréen de Lee Chang-Dong »

  1. Ces échanges par blogs interposés sont enrichissants! d’autres interlocuteurs entrent dans la danse. quel sera leur avis? J’attends les commentaires!
    merci claudialucia

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