
Une excellente piste sépare Eresos de Sigri, 13.5 km.
6H30, munie de beaucoup d’eau et de pâtes de fruits, je pars à l’aventure.
La montagne est beaucoup plus peuplée que je ne l’imaginais de la voiture. Les bergeries sont tapies à quelques mètres de la piste – souvent modernes – A cette heure matinale, les bergers s’occupent de leurs brebis. Un homme charge deux bottes de paille sur un âne et part en marchant derrière le baudet dans la montagne. Entre les deux bottes, se trouve un bidon pour le lait. Je n’ose pas les photographier.
Un autre m’interpelle :
– « Où vas-tu ?
– « A Sigri. Combien de temps ?
– « 2 heures en marchant bien »
Le berger est costaud. Il marche sûrement plus vite que moi.
Le soleil se lève vers 7H , les montagnes font encore de l’ombre. Quand mon ombre se confond avec celle de la montagne, j’enlève mon chapeau et je marche au frais.
12 km ne me font pas peur. Les dénivelés ne sont guère redoutables. La montagne culmine à 250 m ! C’est le soleil que je crains. J’allonge le pas pour arriver à Sigri avant la grosse chaleur.
Un troupeau traverse la route. Au même moment arrive le pick-up du berger. Les brebis les plus pressées ont des pis lourds et gonflés. Ont-elles reconnu la voiture du propriétaire ou tout simplement l’heure de la traite ?
Passé un petit col, la piste descend jusqu’au niveau de la mer bleu foncé. Une épaisse végétation couvre le lit d’un cours d’eau asséché en cette saison.
8H15, je m’accorde une courte pause.
8h45, j’ai bien cru devoir rebrousser chemin. Trois chiens me barrent le passage. Un grand braque marron menaçant, un autre qui aboie très fort est planté au milieu et un blanc sur l’autre côté. Comme à mon habitude, je me baisse avec lenteur et ramasse une grosse pierre. Quelques fois cela suffit à les faire fuir. Les chiens de la campagne sont souvent caillassés par les enfants. Aucun effet ne suit cette première stratégie. Ils ne bougent pas. Deuxième tactique : s’annoncer amicalement. Le petit blanc vient se frotter à mes jambes, la queue remuante. Il me fait la fête. Les autres continuent à aboyer. En m’approchant, je comprends, ils sont attachés. Il s’agit de passer bien au milieu, hors de portée de leurs chaînes. Cela marche !
Heureusement je ne me voyais pas marcher 7 ou 8 km vers Eresos !
En plus mon téléphone donne des signes de détresse ? Il cherche un réseau sans le trouver. Impossible de prévenir si j’avais fait demi-tour.
Près de la mer, il y a des maisons, des cultures. Un beau verger de figuiers. Partout où le terrain le permet on plante des oliviers. On voit bien les traces de terrasses abandonnées. Le tissu agricole est encore bien dense.
Pour arriver à Sigri la piste monte en une rampe régulière. Je ne suis pas loin de la forêt pétrifiée. Peut être vais je trouver un arbre ? En effet, il y a un tronc près de la route.
9H 05 Sigri est en vue.
9H 30, je suis aux portes du Parc, je vois même le grand tronc pétrifié dans les galets.
3 heures : une moyenne honorable.