PREMIER VOYHAGE EN EGYPTE 2002
Edfou Kom Ombo

Voyage en convoi
Le convoi pour Assouan part à7h. Il est formé d’une voiture militaire, de trois microbus, d’une voiture particulière et de trois cars. Il est tout sauf discret. Il brûle les feux rouges en ville, roule sans se soucier des bandes blanches … Avantage : on roule vite. Ce n’est guère plaisant de payer un taxi sans pouvoir lui demander de ralentir pour prendre une photo. Nous passons plusieurs barrages, le dispositif policier est impressionnant. Un convoi à heures fixes ne me paraît pas être la meilleure garantie contre les embuscades. Nous sommes annoncés par une sirène.
Nous traversons donc la campagne, le Nil est le plus souvent caché par une digue de remblais. Les écoliers vont à l’école en uniforme soit bleu marine pour les plus grands, beige pour les petits souvent en tabliers. Ils sont très soignés. Les écoles sont construites sur le même modèle : un grand immeuble de brique rouge d’environ quatre étages avec une grande cour, un peu genre caserne, sur les vitres on voit des dessins d’enfants.
Les luzernes sont vert très vif presque fluo. On récolte en ce moment la canne à sucre. On en fait de grands tas un peu desséchés que l’on charge sur des wagonnets qui circulent sur une voie à rails peu écartés. En passant à la sucrerie de Kom Ombo, on verra des hommes qui se jettent sur les chargements des camions entrant à l’usine, pour arracher des tiges à pleines mains. Personne n’intervient pour empêcher ces larcins.
Les villages sont construits en bordure du désert pour ne rien perdre de la très mince bande cultivée verte. Certains villages sont tellement pauvres qu’ils ressemblent aux villages antiques, murs bas, courettes et toits plats encombrés de sortes de branchages de palmes et saletés diverses. Sur le bord de la route on voit des cafés de plein air ombragés par des bâches.
Il y a très peu de circulation, pratiquement pas de voitures particulières, surtout des ânes tirant de petites charrettes, portant de la luzerne ou des cavaliers.
Edfou

Nous passons à côté d’Esna sans nous arrêter. A Edfou, nous traversons le Nil. Edfou est une grande ville ; il y a des embouteillages de calèches et de véhicules divers traversant le marché. Le temple d’Edfou est rempli de groupes de touristes et nous n’avons qu’une heure pour le visiter.
C’est dommage qu’on soit si pressé, il est énorme et bien préservé. D’énormes faucons en granite en gardent les entrées du temple d’Horus. Pour la photo il faut prendre son élan. Chacun veut se faire photographier en compagnie du faucon,
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Sur le pylône d’immenses Horus, le Pharaon et d’autres divinités sont gravés. Nous n’avons pas le temps de sortir le Guide Bleu, pas non plus la possibilité de suivre un groupe. Nous arpentons donc les cours et la salle hypostyle au pas de charge. Les chapiteaux hellénistiques me plaisent beaucoup, les bas reliefs moins. Le style des bas reliefs est plus « baroque », plus surchargé, moins lisible que dans les temples du Nouvel Empire. Les pharaons me sont inconnus, les corps sont plus gras les chairs plus molles.
Achats
C’est l’occasion de faire des achats. Ici tout se marchande en Euros. Une belle galabieh bleue me tente ainsi qu’une chemise blanche toute simple.
Je cherchais des nappes damassées. Dans la queue des tickets, j’entends une guide conseiller des touristes : 3 m, 12 serviettes doivent se négocier autour de 100 livres. Les coloris ne me plaisent pas. Celles qui sont imprimées sont jolies. Le vendeur prétend les vendre 50 Euros, il veut bien baisser à 40 Euros. Je sors de l’échoppe, à 40 LE je prends. Le vendeur nous poursuit jusqu’au taxi. En route, je me suis exercée à compter avec le chauffeur (jeu que j’ai déjà pratiqué au Maroc avec les femmes) je prends donc à témoin le chauffeur en comptant en arabe, 40 livres lui paraît un bon prix, le vendeur cède. Je suis ravie. Je commence à bien me débrouiller : deux règles, ne marchander qu’un objet qu’on est décidé à acheter et ne tenir aucun compte du prix initial puis éconduire fermement mais avec le sourire toutes les propositions pour des objets qui ne conviennent pas. D’un geste de la main ou d’un claquement de langue cela suffit.
Kom Ombo

Le convoi s’ébranle à nouveau. La plaine du Nil a pratiquement disparu, nous roulons dans le désert. La ville de Kom Ombo est précédée par une grande sucrerie. A l’écart dans une boucle du Nil, le petit temple dédié au dieu-crocodile Sobek et à Horus est beaucoup plus tranquille, plus petit et plus charmant que l’énorme temple d’Edfou. Nous n’avons que trente minutes.
Je cherche des crocodiles et les instruments de médecine, un jeune militaire nous les montre, ainsi que le cartouche de Cléopâtre ; il demande discrètement son dû dans un couloir tranquille.
Avant d’atteindre Assouan les villages changent complètement, ils sont tout blancs avec un curieux toit en demi-cylindre: voûte nubienne.