
La biographie de Sari Nusseibeh est écrite à la première personne( je ne comprends pas bien le rôle d’A David). Sari Nusseibeh est actuellement le président de l’Université El Quds (université arabe de Jérusalem). C’est aussi un acteur politique qui a représenté le Fatah à Jérusalem et qui a tout mis en œuvre pour un dialogue israélo-palestinien quand ce dialogue était possible. Professeur de philosophie, à Bir Zeit mais aussi à Harvard, ancien élève des meilleures écoles britanniques, il est éloigné de toutes les idéologies qui ont enflammé le Moyen Orient faisant aussi bien référence à Locke, Kant qu’aux philosophes arabes médiévaux.
Le personnage est admirable dans sa ténacité de pédagogue avec ses étudiants, de négociateur, choisissant toujours les solutions pacifistes quand celles-ci pouvaient être mise en œuvre, y compris pendant la première Intifada, dans son opposition au mur qui devait passer à travers le campus de son université.
C’est aussi un témoin averti qui raconte l’histoire de Jérusalem (pendant 13 siècles) et celle de la Palestine, pendant le Mandat Britannique où son père jouait un rôle de premier plan, puis sous contrôle jordanien et enfin sous l’occupation israélienne. C’est donc une grande leçon d’une histoire que j’ignorais. Si le livre date de 2008, la narration s’arrête un peu avant. On comprend mieux les prémisses de la situation actuelle : je découvre comment Israël a favorisé l’ascension du Hamas pour embarrasser le Fatah, mais également comment la distribution des fonds du Fatah a fait le lit de la corruption. Fidèle à Arafat, Sari Nusseibeh est néanmoins critique de sa gestion.
Sari NUSSEIBEH Anthony DAVID : Il était un pays – une vie en Palestine Lattès CLIC
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