Delta du Pô : Abbaye de Pomposa

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Sur la Romea, on  dépasse Comacchio et ses lidi quelques km plus loin le haut campanile de l’abbaye de Pomposa se voit de la route. L’église fut d’abord construite en 751 jusqu’en 874, et agrandie au 11ème siècle. Le campanile date de 1063. Comme à Ravenne,  les ouvertures sont de plus en plus grandes vers le haut. Il ne s’agit pas d’esthétique mais d’alléger la construction. Le terrain du delta est peu stable, les tours moyenâgeuses ont une fâcheuse tendance à pencher.

L’intérieur est couvert de fresques de Vitale da Bologna sur trois registres : en haut l’Ancien Testament, au milieu la Vie du Christ en bas autour des arches : l’Apocalypse, le plus original avec ses monstres à plusieurs têtes. Les groupes de scolaires se succèdent.

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jugement dernier, l’Enfer

 A la tête de l’un d’entre eux, un conférencier pédant donne un cours d’astronomie médiévale. Les enfants sont sages, je ne sais si cela les intéresse, moi oui. Il rappelle que les églises ne sont pas orientées au hasard, mais selon les points cardinaux. De la fenêtre au dessus de l’autel, au soleil levant, le 21 mars, le rayon doit toucher le Christ du Jugement dernier au dessus du portail. Ce n’est pas évident d’atteindre une telle précision compte tenu que les fresques ont été peintes cinq siècle après la première construction de l’église, et de la précession de l’équinoxe. Les scolaires ont-ils entendu parler de la précession de l’équinoxe ? Ce monsieur est également intéressé par les matériaux constituant les colonnes.  Il montre aux enfants la pierre de Vérone rose, le marbre grec blanc, le granite. L’église est une véritable collection de colonnes romaines, corinthiennes, byzantines ou médiévales. L’utilisation de la feuille d’acanthe témoigne de ces différences

Dans une chapelle, des documents tentent de prouver que l’inventeur de la gamme, Guido Monaco, n’était pas d’Arezzo comme je le croyais mais de Pomposa.

Dans la salle capitulaire  il reste une fresque du style de Giotto. Des panneaux racontent le déclin du monastère : en 1152 le Pô sortit de son lit inondant les terres. Ce changement géographique fut fatal au monastère. Au 11ème siècle il y avait là 100 moines, il n’en restera plus que 10 en 1306. Il fut complètement fermé en 1663. A l’abandon, il devint même un hangar pour le matériel agricole.

Des jardiniers  plantent des bordures originales  qui sentent très bon, mélangeant thym et impatiens, 8 plants de thym et 12 fleurs.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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