CARNET DE BUDAPEST – Toussaint 2008

Nous empruntons d’abord le Corso sur la rive du Danube, bordé de jolis de cafés et restaurants grecs ou italiens. La promenade serait très agréable sans le chantier du métro 4 .
L’hôtel Gellert est en ravalement. La fontaine de céramique turquoise est surmontée d’une coupole ajourée en béton, sobre, qui jure un peu avec les décors tarabiscotés de la façade chargée des balcons contournés des ferronnerie- nouille du bâtiment .
Un peu intimidées, nous poussons la porte à tambour . Le hall d’entrée circulaire est assez convenu, pour un 4étoiles, nous avons vu des lobbies plus extravagants ! L’entrée des bains se situe sur le côté dans une rue en pente raide. Tout concourt à une expérience aussi esthétique que délicieuse. Seule la tenue des curistes dépare. On les imaginerait vêtus de peignoirs élégants. Le hall est peuplé de Hongrois et d’Allemands très âgés et très décrépis ainsi que de touristes en goguette. Évidemment tout est écrit en hongrois (sauf le tableau des prix, liste interminable et sibylline). Nous choisissons une entrée avec cabine. La dernière fois nous avions pris seulement la consigne (locker) qui nous avait contraintes à nous déshabiller devant les autres. (3400ft=12€).
Comme tout est écrit en Hongrois, nous dépassons la porte d’entrée et nous engageons dans un long couloir souterrain. Une dame tout de blanc vêtue nous demande notre ticket. Nous ne sommes pas à la bonne adresse. Il faut retourner dans le hall et prendre la première porte juste après les comptoirs. Les cabines sont très spacieuses avec une banquette. L’armoire, en bois.

La piscine est une merveille Art Déco. Les colonnes à motifs compliqués sont toutes différentes. Griffons et lions crachent des jets d’eau. La lumière naturelle traverse la verrière. Le carrelage blanc à motif bleu est élégant. L’eau est assez fraîche par rapport à l’air surchauffé, température est parfaite pour nager. Je me fixe le contrat de 10 tours. Ici, le sens giratoire est respecté sauf par les enfants qui se font siffler par des surveillantes en tenue d’infirmières. Les murs carrelés de bleu marine sont surmontés de mosaïque bleue et décorés de poteries. Mais on a disposé des chaises en plastique rouge du plus mauvais effet. Le solarium se trouve à l’étage avec des chaises longues plus confortables. On le devine derrière des balcons de ferronnerie blanche. Il est complet. Au fond de la salle, derrière une fontaine décorée par une statue,des baigneurs s’entassent dans un bassin en demi-lune d’eau chaude avec des remous.

Beaucoup plus calme que la piscine fraîche et mixte, derrière une porte secrète se trouvent les « bains thermaux réservés aux femmes » (symétriques, ceux des hommes) où règne une ambiance moite, amortie, intime. Les femmes se promènent enroulées dans un drap blanc ou dans leurs serviettes et se douchent nues. Deux bassins demi-circulaires sont installés dans une belle salle toute tapissée de mosaïques colorées. Le plafond en berceau est éclairé par des pavés de verre épais qui éclairent comme dans un hammam turc (en plus moderne) Nous trempons dans une eau à 36° dans la pénombre. Nous aurions pu choisir le bassin à 38° mais il n’est pas conseillé de rester trop longtemps dans l’eau chaude. La première fois que j’étais venue, s’ébattaient des jeunes japonaises nues et joyeuses. Aujourd’hui, pratiquement toutes les femmes portent un maillot. On peut rester longtemps à conditions de ne rien faire, assises sur le banc carrelé à se laisser masser par les remous. Le jour décline, nous attendons la tombée de la nuit : resterons nous dans le noir ou la lumière va-t-elle tout éclairer. Seule zone colorée et éclairée : les douches, ravissantes. Heureusement j’ai apporté mon flacon de savon liquide.
Incontournables ces bains! Ce n’est pas la première fois que j’en entends parler. Je ne savais pas que c’était aussi beau d’après tes photos.
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Ce sont les bains les plus beaux , semble-t-il.
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@claudialucia : très beaux! mais je préfére Szechenyi
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