LE CHARME DE L’IMPARFAIT
Persépolis était une réussite : aussi bien esthétique que pour le contenu du témoignage. Poulet aux prunes n’a pas de prétention, il oscille entre animation, conte oriental et bluette et avec les gags, caricature. Acteurs sympathiques, chevronnés et pourtant qui jouent un peu faux, Jamel jamelise, Amalric riboule des yeux comme dans un mauvais film indien ou égyptien. en revanche, Golshifteh Farahani est sublime.
C’est l’instant précis où le dessin coïncide avec l’image réelle qui m’a séduite, moment de rêve et de poésie où le spectateur hésite entre le faux et le vrai. Le rôle de la fumée m’a aussi fait jubiler : attaque subtile contre le conformisme actuel qui interdit de fumer partout.
Le rythme est un peu lent. !Certains personnages ne m’ont pas convaincue : le bossu et le professeur de musique. Qui a dit qu’il ne fallait voir que des films parfaits?
Imparfait aussi comme passé révolu, l’Iran des années 50 reconstitué, rêvé…a-til existé? Sans voile mais avec des musiciens, et des communistes, comme le frère qui a été emprisonné .
Est-ce le hasard si la muse de Nasser Ali le violoniste s’appelle Iran?
Imparfait peut être mais tellement poétique!