Swades, nous le peuple – film d’Agutosh Gowariker (DVD)

SAISON INDIENNE- LECTURES ET CINÉMA

Avant de partir à l’aventure il faut savoir que le temps de Bollywood n’est pas tout à fait le nôtre : plus de trois heures avec de nombreux passages chantés et dansés, les danses aux chorégraphies minutieuses s’étirant parfois hors du décor où se déroule l’action. Il faut s’y faire, les conventions de Bollywood exigent ces intermèdes, incongrus pour un regard occidental.

 

Le jeu théâtral du jeune premier, les minauderies de la jeune fille sont également convenus. Ils me rappellent un peu le cinéma égyptien dont j’ai pu suivre l’action sans comprendre l’arabe.

mohan

Tous ces préambules ne sont pas désagréables : ils augmentent l’impression d’exotisme et le dépaysement. Sortant de la lecture de la biographie de Gandhi, je vois enfin comment on revêt le dhoti! Les allusions au Ramayâna très claires pour les Indiens, sont un peu floue pour moi. heureusement sur la Toile je viens de trouver un article les expliquant : Ici. Et j’ai pu visionner à nouveau les scènes où Gita, l’héroïne appelle Ram et rencontre Ravanna. Les fresques khmères de la pagode d’argent de Phnom Penh me sont revenues en mémoire!

http://youtu.be/5re3SKyetps

Au delà de la romance et du folklore Swades est aussi un film affirmant le droit des femmes : Gita, l’institutrice, refuse le mari qu’on lui a choisi parce qu’il ne la laissera pas travailler, elle refuse également de suivre Mohan qu’elle aime en Amérique pour rester à l’école du village.

Swades dénonce aussi le système des castes, l’utilisation du prétexte de la culture et de la tradition pour justifier l’immobilisme politique des notables. Mohan, le jeune ingénieur, brahmane va vers les intouchables.

C’est enfin un hommage au cinéma. La séquence que j’ai préférée est la séance de cinéma en plein  air. Tout y est ! la réunion de tout le village, l’impatience de chacun pour voir un classique du cinéma mais aussi cet écran de drap blanc qui sépare en deux le public, les castes supérieures voyant le film « à l’endroit » tandis que les intouchables doivent se contenter de « l’envers de l’écran », la panne d’électricité réunissant tout le monde quand l’ingénieur de la Nasa montre à tous les étoiles dans une séquence dansée et chantée.

 

 

 

 

 

 

Avatar de Inconnu

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

Laisser un commentaire