Delhi : Temple D’Akshardham

CARNET INDIEN

c'est une carte postale puisqu'on ne peut pas y faire de photo


On traverse la Yamunâ, large fleuve tranquille et on quitte la ville pour retrouver le métro aérien  sur son piédestal de béton courant très haut au dessus du sol. Le site fut utilisé pour les Jeux du Commonwealth. Un énorme parking permet aux visiteurs d’arriver au temple en voiture.

L’entrée est une épreuve. Un panneau en hindi et en anglais énumère tous les objets interdits : armes – bien- sûr –pictogrammes des différents sabres et épées) téléphones portables, lecteurs de cassettes et DVD, radios, alcool et cigarettes, chewing- gums, sodas… mais plus surprenant : aimants, clés USB, carnets et stylos ! Je ne prendrai donc ni photos, ni notes, ni même croquis !

Des files délimitent les queues où de véritables troupeaux s’alignent. Un système de ficelles et cordelettes barre le chemin non seulement des resquilleurs mais aussi à ceux qui changeraient d’avis et voudraient rebrousser chemin. Pas de touristes étrangers mais le milliards d’Indiens est un réservoir de touristes suffisant pour former une foule compacte et bigarrée – et patiente –Les shorts et jupes au dessus du genou sont interdit ? Burkhas et longhis le sont aussi ! Nous piétinons plus de 20 minutes sous un toit de tôle équipé de ventilateurs pour arriver au pas de course (pour certains au galop) sous un autre auvent. Femmes d’un côté, hommes de l’autre pour subir  une fouille plus poussée que celle de l’aéroport : portiques détecteurs de métaux mais aussi détecteur manuel et palpation (des fois qu’on découvrirait une clé USB cachée !

les sculptures d'Akshardham (carte postale)

Nous avons le loisir d’observer ceux qui font la queue avec nous : population variée aussi bien la couleur de peau, les traits, l’habillement. Ces touristes « locaux » viennent de tout le sous-continent de Calcutta à Madras. C’est aussi la promenade du dimanche des familles de Delhi. Un  groupe d’écoliers en survêtements à parements rouge et blanc pourraient être des écoliers européens si leur chevelure noire n’était pas si drue, noire et brillante. Un autre groupe est en uniforme en vichy à carreaux orange. Certains ont les yeux bridés, chinois ou tibétains ? Beaucoup de familles nombreuses. J’admire les couleurs des étoffes rehaussées d’or et d’argent. Assez peu de saris, seules les femmes âgées en portent et le sari laisse entrevoir les bourrelets. Les plus jeunes lui préfèrent l’ensemble tunique-pantalon de la même étoffe dont il existe deux versions, pantalon très collant ou bouffant, genre de shalwar. Touristes ou pèlerins ? Dans cette masse compacte tranquille et je devine le milliard et plus d’Indiens. Rakesh relativise notre impatience :

–          « c’est partout pareil!  Ici, il n’y a pas spécialement de queue ! »

Passés les portiques, la splendeur : une large allée bordée de piliers et d’arcades de couleur caramel, finement sculptés. J’ai passé mon doigt pour vérifier qu’il s’agissait bien de pierre de taille et non de ciment peint.

Ce temple a été terminé en 2005. Il est donc neuf. Trop neuf. Sans la patine du passé, ni histoire glorieuse de sultans, de maharadjahs, il devra déployer tout son charme pour nous séduire. Lonely Planet (p96) lui reproche un style « ostentatoire » on pense un peu à Disneyland, la débauche de technologie, la fontaine musicale, les éclairages promis la nuit… la boutique de CD, DVD et autres produits dérivés, le restaurant self-service … je suis réticente.

L’axe principal menant au temple perché sur une butte est bordé de massif fleuris. Une escouade de jardiniers assis sur la pelouse « tondent » la pelouse équipés de bassines métalliques et de couteaux. La technologie n ‘a pas encore apporté les tondeuses électriques. Il faut se déchausser pour continuer. Je progresse en chaussettes sur des dalles parfaitement astiquées (la cireuse XXL motorisée est en action permanente).

Le temple est gigantesque et surmonté de multiples coupoles petites et grandes. Grès rose et marbre blanc : des milliers de divinités ont été sculptées à la main, minutieusement, toutes différentes. Je reconnais Rhada et Krishna, Rama et Sita, Shiva et ses bras.  Les figurines de 20 à 30cm  couvrent l’édifice principal tandis qu’à mi-hauteur une corniche porte de plus grands personnages (environ 60 à 80 cm) danseurs et musiciens dans de gracieuses positions. Dans des niches, taille humaine, sont assis des disciples de Swami Narayan, le fondateur de la secte (1 million de fidèles en Indes mais aussi à l’étranger. De grands tableaux en couleur mettent en scène le gourou (1781-1830). Le guide Bleu précise que « l’un des chevaux de bataille de la secte est la lutte contre la discrimination des castes » ce qui me rend plus sympathique. Je suis toujours méfiante avec les gourous.

la frise des éléphants

La frise des éléphants est composée de 146, tous différents. L’anecdote du concombre me fait sourire : un maharadjah aurait organisé une procession à éléphants,  en l’honneur de son invité, Swami Narayan aurait été plus charmé par un concombre offert par un enfant.  En l’absence d’appareil-photo j’achète la carte postale de la frise à la boutique-souvenirs. La Fontaine musicale est un ensemble de bassins où se déroule tous les soirs un spectacle sons et lumières. Évidemment on ressort par la boutique surdimensionnée comme tout dans ce temple : souvenirs, livres pieux mais aussi médicament ayurvédiques, aliments bio.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

2 réflexions sur « Delhi : Temple D’Akshardham »

  1. Mais alors, tu laisses tout tes petits objets interdits à l’entrée ? La première carte postale m’a fait penser à un gros gâteau. Ce gigantisme est impressionnant.

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    1. @Aifelle : on laisse tout dans la voiture sauf les chaussures : il y a une consigne. C’est effectivement géant : piété populaire? secte à l’échelle du sous-continent ? je ne sais pas bien

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