Agra – Sikandra mausolée d’Akbar

CARNET INDIEN

 

entrée du mausolée d'Akbar à Sikandra


Le décalage horaire doit encore se faire sentir. Je lis 8h à ma montre,nous nous préparons alors qu’il n’est que 7h. Le petit déjeuner de Crystal Inn a plus d’allure que celui d’Aster Inn. J’évite le jus trop clair (noyé d’eau ?), deux œufs durs glissent dans mon sac pour plus tard. Je me sers abondamment de cubes de papayes et prends deux parathas épaisses aux légumes ;

Le mausolée d’Akbar,à Sikandrasur la route de Delhi, est à 18km d’Agra. Le trajet dure une heure en traversant la ville. La rivière Yamuna,enjambée par deux ponts métalliques destinés aux trains et aux piétons, ponts de l’époque coloniale analogues à celui d’Hanoi sur le Mekong,ses eaux sont basses dans un lit très large, elle fait un coude à Agra. Les maisons sur sa rive, sont anciennes,de vieux balcons de bois dépassent, balcons fermés par des barreaux et des moucharabiehs. Au niveau de la rue sont installés toutes sortes d’ateliers, garages, entrepôts, entretenant un désordre moins pittoresque ou tout au moins plus contemporain. Sur le bord des auvents, en haut des murs, des familles de singes sautent de maison en maison ; d’autres sont assis sur des tas d’ordures et mangent des mangues. Personne ne semble se soucier d’eux. Ni des chiens qui se perchent sur toits et terrasses. En pleine ville d’Agra comptant un million d’habitants, les vaches et les buffles divaguent.  Ces derniers vont boire au fleuve. Sur l’autre rive de la Yamuna sont étendus les rectangles colorés de la lessive qui sèche.

L’anarchie règne dans la circulation, dans la construction aussi. « En Inde tout est possible ! » s’amuse à répéter sentencieusement le guide. Slogan qui couvre le développement comme les incohérences et les abus.

A la sortie d’Agra, en face de Sikandra, la route est complètement bloquée. La voiture reste vingt minutes à l’arrêt. Pourquoi ? Aucune raison spéciale ! Je me livre à des statistiques personnelles : dans la circulation il y a surtout des camions peints de motifs géométriques colorés. Beaucoup de touktouks aussi bourrés à bloc : 9 ou 10 s’entassent, des motos, très peu de véhicules privés. Le contraire de ce que j’ai constaté à New Delhi.

Image d’un temps disparu : un cycliste enturbanné transporte une très haute pile de coupons chatoyants. Nous stationnons depuis un bon quart d’heure en face du mausolée d’Akbar, un vendeur traverse la route pour nous proposer des petits éléphants 1 pour 100 roupies, puis 2, puis 4

–  « ils forment maintenant une famille ! ». Les vendeurs ne sont jamais à court d’arguments

mausolée d'Akbar - détail

Mausolée d’Akbar à Sikandra

Sikandar Lodi (1488-1516), 2ème sultan de la dynastie afghane des Lodi, fonda la ville. Akbar entreprit lui-même la construction de son mausolée, continuée par son fils Jahangir après la mort d’Akbar en 1605. Le mausolée fut terminé en 1613.

La prote principale encadrée de 4 tours, en grès rouge, est  incrustée de motifs de toute beauté. Des versets du Coran sont gravés sur une bande de marbre qui court autour de l’ouverture entourée de motifs floraux ou géométriques. Grès rouge, grès jaune, marbre blanc, marbre noir en entrelacs ou en damiers.

On entre dans un quadrilatère. Le mausolée ressemble à un palais : soubassement rouge à larges arcades, au dessus un étage de grès rouge à clochetons ouvragés et à balcons en dentelle de pierre. Rein ne laisse deviner une coupole ou un tombeau. On imagine l’animation de la vie de palais plutôt que le calme d’un tombeau. Pendant toute la visite, une idée me turlupine : est-il possible d’accéder à l’étage ? les fenêtre s’ouvrent-elles sur des vraies pièces ou sont elles seulement des trompe-l’œil ?

Une rangée de palmiers très hauts et de nombreux arbres feuillus touffus et vénérables bordent des pelouses très vertes ou broute un troupeau d’antilopes aux cornes torsadées. La présence de ces animaux et une véritable surprise. Les petits écureuils vont de –ci et de-là. Les bruyantes perruches forment des escadres fournies. Sur un banc de grès rouge ou su l’herbe verte se détachent des aigrettes blanches et des oiseaux noirs et gris au bec rouge.

Le décor agreste, la verdure, la présence des animaux, l’éloignement relatif de la ville, la rareté des visiteurs contribuent à rendre ce site enchanteur.

J’ai rencontré Akbar dans le film Jodaa Akbar. Cet empereur tolérant me plait bien. Pour visiter son tombeau il faut descendre  un couloir très étroit très haut de plafond, complètement nu, jusqu’à une salle très simple au plafond endôme. Un vieil homme chante « Allah hou akbar ! » sa prière résonne  sous la coupole. Dans le creux de la tombe j’ai oublié le riant palais qui la surmonte.

Nous flânons  encore une demi-heure dans la verdure sur l’esplanade de grès creusé de rigoles. Une antilope solitaire aux cornes torsadées vient poser pour la photo.

Le retour vers la ville bruyante est facile, le trafic est fluide. Un troupeau de buffles passe…

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

3 réflexions sur « Agra – Sikandra mausolée d’Akbar »

  1. Magique! Dépaysement assuré!
    Et quelles sont les coulisses de ces billets? Où sont-ils écrits? Dans des cybers?
    La température est-elle supportable? Les étapes du voyage sont-elles prévues ou sont-elles improvisées?
    Comme on le voit, ma curiosité est infinie!

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    1. je suis rentrée à Créteil!
      je n’emporte par d’ordi en voyage et ne fréquente pas les cybers. en revanche j’ai des cahiers d’écolier 96p (il m’en faut au moins 1 par semaine). quand je rentre à la maison je recopie mes cahiers puis je les saisis sur l’ordi.
      La température (du 18 février au 4 mars) fut délicieuse sauf la première nuit carrément froide à Delhi.
      Les étapes furent proposées par une agence indienne qui s’est chargée de la réservation des hôtels et de nous procurer une voiture avec chauffeur. Le hic c’est que le chauffeur ne parlait pas anglais. Incompréhension totale « lost in translation »….

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