CARNET INDIEN

Le guide n’arrive toujours pas. Nous l’attendons depuis plus d’une heure. Le chauffeur nous dépose dans le lobby de l’Holiday Inn : un guide sympathique, canadien nous rejoint. Son téléphone sonne, il nous fausse compagnie. Un autre guide attend sur le parking du City Palace. Nous commençons à nous impatienter. Le chauffeur tourne dans les mêmes rues de la ville historique : ville rose aux maisons basses et aux nombreuses boutiques. Dans Lonely Planet un itinéraire nous plait. Nous nous passerions volontiers du guide, ce que traduit (peut être ?) le kiosquier à qui nous demandons d’expliquer au chauffeur. Sur ces entrefaites arrive Lalil « bien décidé à remplir son devoir »

Jantar Mantar est un observatoire astronomique construit en 1734 par le Maharadjah Jai Singh II : observatoire monumental permettant aussi bien de calculer l’heure avec précision que d’étudier les planètes et les astres. Son cadran solaire, 27m de haut avec un gnomon incliné à 27°, la latitude de Jaipur, est capable de donner l’heure avec une incertitude de 2 secondes seulement. Des astrolabes de marbre permettent de calculer la position d’un astre repéré dans un cadre métallique suspendu. Un plan incliné donne l’étoile polaire. D’autres dispositifs incurvés disposés en cercle représentent le zodiaque hindou.

Nous arpentons les ruelles et arrivons à une belle avenue bordée de maisons roses décorée de motifs blancs, très commerçante. Les libraires voisinent avec les ferronniers dinandiers et commerces de textiles. Des ustensiles de laiton, fer blanc ou aluminium sont entassés ou suspendus. Il y a même de grosses cantines brillantes en fer blanc travaillées artisanalement. Pour serrer quels trésors ? Quels bagages pour quel hypothétique voyage ?par hasard, nous découvrons sous un porche un petit temple – fermé – en revanche une annexe de la poste est cachée là. J’achète donc des timbres pour l’Europe dans cette enceinte sacrée. Au dessus du rez de chaussée occupé par les commerces, le premier étage a de très beaux claustras. Le temple de Krishna ressemble à un palais.

Le palais des Vents – Hawa Mahal – a été construit en 1799 par le maharadjah Pradap Singh. Dans une première cour danseurs et musiciens se produisaient les spectateurs aux balcons pouvaient assister aux spectacles ; La cour suivante est creusée d’un bassin carré avec des fontaines, destiné à rafraîchir l’air. La température de Jaipur peut atteindre 48° à 50° en saison chaude. Le bâtiment du fond comporte 5 étages ; il ressemble à une l’intérieur d’une ruche ou à des nids de guêpe avec des milliers d’alvéoles : les moucharabiehs permettant aux femmes d’assister à la vie de la ville et aux sans être vues. Aussi bien aux spectacles se déroulant dans la cour qu’au commerce de la rue Tripolia où s’ouvrent de minuscules volets par lesquels elles pouvaient découvrir la marchandise vendue au bazar. Pour faciliter la montée une rampe remplace les escaliers.
Le maharadjah est toujours à Jaipur. Il réside au City Palace où une entrée privée lui est réservée. Il possède de nombreuses boutiques.

Nous nous attarderions volontiers dans la ville close rose mais Lalil veut nous montre Water Place, pavillon au milieu d’une pièce d’eau accessible en barque mais qui ne se visite pas ; Le lac artificiel date de 1561 mais le barrage de 1944.
Un petit gamin propose un spectacle de magie. Une pièce d’une roupie se dédouble, disparaît pour se retrouver dans les plis de ma jupe. Deux coupelles métalliques font une sorte de bonneteau où il n’y a rien à gagner. Il fait disparaître et apparaître des boules d’argile en bonimentant en anglais « la boule va à Agra, l’autre à Delhi… » Cette magie est amusante et sympathique.

Lalil nous entraîne dans une boutique d’épices – épice bio, de luxe – On nous fait humer cardamome, vanille, badiane et différents parfums. On nous offre ensuite un délicieux « thé au safran » sans sucre ni thé mais très savoureux. J’ai émis le désir d’acheter les ingrédients pour faire du Masala Tea. trois sachets sont nécessaires : le mélange d’épices broyées et deux variétés de thé qu’il faut mélanger ; l’ensemble s’élève à 2400 roupies qui représentent une somme folle. Le marchand refuse de séparer le lot . « Ce serait dommage, vous seriez déçue ! ». J’essaie de marchander. Finalement il en vend 2 au prix de 3, ce qui est encore très cher !
Lalil nous fait monter au Fort d’Amber pour voir les éléphants (nous préfèrerions visiter les musées de City Palace). La colline est fortifiée avec un mur qui ressemble à la muraille de Chine. Les éléphants ne sont pas rentrés du travail. Il ne reste qu’un bébé aux pattes entravées, énorme bébé calin qui me tend sa trompe. Pour la photo il la redresse : bakchich.
On rentre, crevées, au coucher du soleil. La grosse boule rougeoie dans la pollution et se couche à 18h14.
Diner : Navratan Curry (160 Rs) légumes mélangés, haricots verts, chou-fleur, fruits dans une sauce à la noix de cajou, à peine épicé. Et Dali baigan Lazzatdar aubergines dans une sauce au cumin et au yaourt.
Jaipur est très bruyante, ce soir de nombreux mariages de déroulent dans les environs ; Nous avons vu passer en ville la cavalcade du marié sur un cheval paré de manteau brodé ainsi que des fanfares costumes blancs et turbans colorés. La nuit résonne de chants et de feux d’artifice. Arriverons-nous à dormir ?
Et alors tu l’as acheté le thé ? Tes photos sont magnifiques, et je vois que tous les maharadjahs ne sont pas ruinés ..
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Et oui! On se fait piéger? Des Indiens nous ont dit qu’il existe des sachets pas plus chers que les Lipton et se sont bien moqués de nous
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