Jaipur : promenade dans les rues de la ville rose

CARNET INDIEN

les rues roses de Jaipur

Suite de la journée : visite libre du marché et le soir dîner « culturel ».

Dans la ville rose, nous nous apercevons qu’à la place de tourner vers le City Palace, le chauffeur prend la direction de l’hôtel. Il faut insister pour l’arrêter et lui expliquer que ce n’est pas pour prendre une photo mais pour une heure au moins de promenade. Demi-tour dans les embouteillages.

Passer la Porte du City Palace est particulièrement difficile : une seule voiture passe à la fois, et, s’agglutinent les motos, piétons et cyclopousses pied à terre à cause de la pente.  Mais nous la tenons enfin, notre promenade en liberté dans la ville rose!

Comme nous ne souhaitons rien acheter, nous tournons le dos aux boutiques de textiles et de bijoux pour touristes et marchons le long de la chaussée, évitant les dépôts d’ordure trop importants et les endroits boueux. Pour éviter la poussière, la municipalité arrose les artères fréquentées et les commerçants les abords de leurs boutiques. Les voitures ne sont pas trop à craindre mais les motos sont redoutables.

la vache au parking du City Palace de Jaipur

Arrivées aux portes de la ville, nous bifurquons dans les ruelles. Des surprises nous y attendent : de l’eau court dans des caniveaux ; un cantonnier les débouche, il ramasse à la main les détritus. L’eau se teinte en bleu. Y-a-t-il des teinturiers dans le quartier ? On ne le trouvera pas. Nous passons devant de véritables merveilles. Ces masures furent il y a 2 siècles des palais somptueux peints à fresque et aux façades ouvragées. Il ne faut pas stationner trop longtemps, des habitants balancent   leurs ordures par la fenêtre. Les habitants sont un peu étonnés de nous voir ici « où allez- vous ? C’est une impasse ! » . Les rues se rétrécissent en couloir comme dans les médinas marocaines. Le plan orthogonal de la ville rose n’a cours que dans les artères principales.

porteur de pain et charrette à bras des beignets

A midi, nous retrouvons le chauffeur au City Palace. Il faut ¾ d’heures pour atteindre l’hôtel. Ce sera une après-midi de repos au Khandwa Haveli puisque nous sortons ce soir. Je déjeune dans les jardins du même curry de légumes que j’ai testé la veille, les naans sont chauds et craquants, on les a fait cuire exprès pour moi. Comme dessert je prends deux tasses de Masala tea comme à chaque repas depuis que nous sommes en Inde.

Le chauffeur nous a donné rendez vous à 17h30 pour une nouvelle traversée de Jaipur. Il a découvert un itinéraire agréable passant par les beaux quartiers. Les balcons de très hauts immeubles neufs sont surchargés de plantes vertes. Les centres commerciaux de verre sont tout neufs.  Sur une place je remarque une boutique de joaillers « since 1775 », moins originales les enseignes internationales, Reebook, Bata, Levi’s, Lee Cooper…Samsung, LG. Toutes ces marques que nous connaissons et qui ne nous dépaysent pas. Quelle catégorie d’Indiens les achètent ? Même si la fraction est faible, rapporté à la population totale cela représente une clientèle énorme.

Nous arrivons à la sortie de Jaipur. La voiture se gare le long d’un long mur. Le chauffeur paie le droit d’entrée 400Rs.  Pas de prix foreigner et pour cause. Deux jeunes filles nous accueillent : elles nous jettent des pétales de fleur orange (œillets d’Inde) qu’elles puisent dans une corbeille et peignent un point orange sur notre front.  Puis, files – comme d’hab – fouille des sacs. L’hôtesse est particulièrement pointilleuse.

L’ espace est éclairé par de petites loupiotes. Déception : ce n’est pas un village comme annoncé par le programme de l’Agence ! C’est un parc d’attraction et même pas un grand: jardin d’acclimatation en petit ! Trois restaurants – plutôt cantine – trois kiosques avec des musiciens costumés et une piste de danse sous la paillote. Un malheureux dromadaire. Un stand avec des tissus pour se déguiser ou enrouler un turban, un autre stand pour se faire peindre les mains au henné, un massage du cuir chevelu, une rivière enchantée, quelques bicoques imitant la terre battue…Des torches fument et empestent. On entend des feulements et grognements inquiétants sortant d’une grotte où sont cachés dinosaure et animaux en ciment. Le magicien est la seule attraction qui a retenu mon attention .  Il présente exactement les mêmes tours que ceux de l’enfant du waterpalace, mêmes yeux, même chevelures, plus de décorum, de belles mains fines. Nous faisons un tour des attractions, étonnées et déçues, puis un deuxième pour passer le temps. On s’embête mais polies, vis-à-vis du chauffeur qui a traversé toute la ville, on attend.

Les familles indiennes arrivent et le parc s’anime. Père, mère enfants et même la grand-mère. Pépé et Mémé font d dromadaire aussi ravis que les petits. Les tout petits ont noué des turbans, ils font les fiers. Les restaurants sont encore vides. Vers 8h, le parc se remplit de jeunes adultes, vingt-trente ans habillés à l’européenne. Ceux-là sont venus pour danser. Filles et garçons mélangés, ils dansent comme dans les films de Bollywood. Il y a beaucoup plus de garçons que de filles. Le spectacle devient plus amusant pour nous. Ces gens ont payé 400Roupies pour danser et manger assis par terre avec les doigts les mêmes plats que dans la rue dans de petites coupelles qui ressemblent à des feuilles d’arbre moulées. Méfiantes, nous zappons le dîner.

20h30, on peut décemment rejoindre la voiture. Je me console  en terminant la soirée sur Internet (100Roupies).

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

2 réflexions sur « Jaipur : promenade dans les rues de la ville rose »

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