Jaipur – Jodhpur : 7 heures de route sans arrêt

CARNET INDIEN

encore quelques images de Jaipur...

Le petit déjeuner se déroule sous l’œil attentif du vieux maître d’hôtel très attentionné et ému quand je lui demande qui est la beauté figurant sur toutes les photographies du restaurant. C’est la dernière Princesse de Jaipur, princesse et golfeuse célèbre. Sur une photographie je l’avais confondue avec Jacqueline Kennedy. En son honneur le restaurant s’appelle « chamber of the Princess ».

Il faut une bonne heure pour sortir de Jaipur et trouver l’autoroute d’Udaipur. Les quartiers semblent juxtaposés sans aucun plan d’urbanisme. Le degré zéro de l’urbanisme est atteint quand un quartier de beaux pavillons entouré de murs et de barbelés fait face à un dépotoir ou deux vaches piétinent les sacs en plastique. On s’est pressé de construire mais il n’y a ni assainissement ni voirie. Et cela, sur des kilomètres.

La campagne est beaucoup plus aride. Dans la plaine desséchée et sableuse, arbres et arbuste épineux sont dispersés. Au loin, les collines ressemblent à des chicots ébréchés. Le blé paraît clairsemé. Je ne reconnais pas les cultures. De temps en temps, un projet immobilier s’annonce sur des panneaux géants : portique d’entrée de l’ »enclave » ou des « luxury village ». L’autoroute est bien roulante. Les camions sont nombreux, même le dimanche. La voiture dépasse un autobus, foulards et saris colorés volent au vent. Des troupeaux de moutons paissent dans les champs desséchés qui alternent avec les champs de blé ;. Parfois les acacias ou sensitives laissent la place à de gros buissons de plantes grasses vertes et charnues. Encore une université sort du néant.

Ajmer: une heure d'emboutillage derrière les camions!

30km avant Ajmer, fin de l’autoroute, le chantier continue. Nous approchons des crêtes pointues de la Chaîne des Aravelli, montagnes arides, rougeâtres, piquetées d’arbres dispersés et de blocs de granite arrondis.

Ajmer est le site d ‘un pèlerinage musulman fameux, place forte disputée entre Rajpoutes et Moghole. Elle est aussi qualifiée de « marble city ». Sur les bas côté de la route, sur des kilomètres des plaques de marbres de toute dimension et de beaux bloc blancs sont à vendre – éclatant comme des morceaux de sucre géants. Nous sommes coincés dans un embouteillage monstrueux entre les camions de chantier. « Blow Horn » et « Please Horn » peints à l’arrière du camion peint en couleurs vives, inciterait à nous manifester bruyamment. Peine perdue. On n’avance plus du tout. Il faudra une bonne heure pour sortir d’Ajmer et franchir une barre rocheuse largement entaillée par de nombreuses carrières de pierre de taille ou de granulats.

emprunté avec l'accord de http://www.moneyticketspassport.com

 

 

 

 

 

 

Quelques cultures irriguées, des poulaillers industriels, se succèdent.  Le paysage devient désertique. Les travaux de l’autoroute ont complètement défoncé la route. Au choix : rouler vitres montées et étouffer ou ouvertes et manger de la poussière. J’ai déjà l’œil droit tout injecté de sang, j’aimerais garder le gauche en bon état ! J’envie les porteuses de sari qui ont enveloppé intégralement leur visage dans la gaze transparente. Des étals proposent aux camionneurs toutes sortes de décorations : guirlandes colorées de fleurs artificielles, pompons noirs ou plumeaux multicolores.

Quittant la direction d’Udaipur au sud, nous obliquons vers l’ouest. La route franchit un  petit col dans un chaos granitique spectaculaire : grosses boules, creux en cupule, flancs de la montagne complètement lisses. De petits villages aux maisons basses en ciment cubiques sont dispersés sur les épaulements. Dans un  village d’épais tapis noirs sont suspendus : tissu grossier ou toisons de moutons ?

A 14h après 6h de route, nous ne savons plus comment rester assises sur la banquette. Il faudrait se dégourdir les jambes. Le petit déjeuner est loin. La révolte couve. Le chauffeur slalome dans la circulation, attentif aux véhicules, mais complètement indifférent à ses passagères pour qui il n’a pas plus de considération que pour de vulgaires sacs de patates. Et si nous avions envie de pipi ? Et si nous avions faim ? Soif ? Je me décide.  Nous voulons acheter quelque chose pour déjeuner. Justement on traverse un marché. 10 roupies pour une livre de bananes, 20 pour une livre de mandarines, 10 pour 2 paquets de chips « le livre de la Jungle » qui sont des céréales soufflées très très épicées.

Blow Horn! (je ne m'en lasse pas ) merci à fabien

photo

Encore deux heure de route. Nouvelles carrières. Des poteaux de granite rose découpés bornent les parcelles agricoles ou font des palissades en ville et bien sûr se vendent par camions entiers.

Dans la montagne, les hommes un peu âgés portent tous d’épais turbans,  le plus souvent rouge mouchetés, parfois blancs ou même jaune fluo. Il semble que le turban peut remplace le casque à moto !

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

4 réflexions sur « Jaipur – Jodhpur : 7 heures de route sans arrêt »

  1. J’ai un couple d’amis qui est allé en Inde et en est revenu atterré par l’ampleur des pollutions en tous genres et le peu de cas fait par les Indiens de l’état de la planète. A te lire, je pense qu’ils n’ont pas exagéré. Cà ne gâche pas trop le voyage ?

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  2. Te lire nous évoque beaucoup de souvenirs de notre voyage. Nous avons préféré le train aux longs trajets sur les routes mais c’était aussi une experience unique en son genre avec freinages intempestifs, retards demmentiels et cafards à bord!!
    J’espère que le développement à la vitesse V améliorera les choses.

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