CARNET INDIEN

Nous sommes logées comme des reines dans la maison qu’un Maharadjah de Jaipur a fait construire en 1867. Petit palais au sommet d’une colline, peint en jaune(comme le City palace de Jaipur) , rose bonbon, aux couleurs de la ville. Jaunes les murs, roses les corniches et moulures en pétales de lotus. Le bâtiment principal s’ouvre sur une terrasse par trois arches indiennes. A l’aplomb de chacune de ces arches, trois fenêtres d’une véranda à l’étage, un joli balcon ajouré surmonté de claustras en ciment, de chaque côté, deux tourelles à clochetons, un grand et un petit, rose et jaune, comme le reste.

Passant la maison, je traverse un salon meublé de canapés, guéridons avec des vitrines, une cheminée d’angle. De grandes photos anciennes des Maharadjas de Jaipur, depuis que la photographie existe. Portraits de grande taille parfois colorisés, de barbus aux moustaches impressionnantes, habillés de soieries, portant des rangs de perles en sautoir, des turbans sophistiqués et parfois des aigrettes. Tous ont grande allure. Les Maharanis aussi !

Notre chambre a conservé le charme ancien : rideaux drapés marrons, lit immense, une grande salle de bains en marbre. Elle donne sur une courette jaune. Le terrain n’est que terrasses, recoins fleuris, petits salons en fer forgé laqués de blanc dispersés dans les bosquets et sous les clochetons, pour le plus grand plaisir et l’intimité des invités. Sous des yuccas, une balancelle. Face au lac, en contrebas, un solarium avec deux lits de plage que nous occuperons exclusivement.
Et partout des rangées de plantes en pot alignés pour délimiter des coins cozy. La façade croule sous les couleurs des bougainvillées roses de la Bignone orange, des hibiscus aux grosses fleurs rouges, doubles, triples, des cannas plus discrets se mêlent aux haies vives. Des jardinières cimentées sont remplies de pétunias colorés.
Le restaurant, à l’étage inférieur, est installé dans une véranda. En altitude, il fait trop frais pour manger dehors.

Je suis conquise par le charme du Jaipur House. Aucune envie de chercher un guide pour visiter les curiosités locales. Lézarder au soleil. Dessiner installée sur la petite banquette à clairevoie qui domine le chaos granitique, écrire, ne rien faire ! Ce soir, j’enroulerai ma nouvelle étole en pashmina sur ma jupe longue et je serai princesse !
Au coucher du soleil nous sacrifions à la promenade romantique de Sunset Point. Romantique pour ceux qui ne sont pas trop regardants sur la solitude ; La foule converge à l’heure dite. Les marchands ambulants, les rickshaws, les loueurs de chevaux importunent les passants. La promenade ombragée sous de beaux arbres mène au point de vue sur la vallée. Il y a beaucoup de brume. Le coucher de soleil sera embrumé !
… »Il y a beaucoup de brume. Le coucher de soleil sera embrumé ! »…
Chez nous :brume=bruma ; embrumé = « ambrumat »
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merci pour la leçon de Roumain!
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Tu nous décris la belle vie ce matin, les photos sont magnifiques, je comprends que tu aies eu envie de te poser un peu dans ce lieu.
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Oh, non, c’est pas une lecon, mais c’est la prononciation et signification similaire de ces mots qui m’ont determine a vous ecrire…
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Si ce n’est pas le paradis ça y ressemble non ?
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