Retour à Delhi – promenade en touktouk à Old Delhi

CARNET INDIEN

vol Udaipur/Delhi : arrivée sur Delhi

6 heures, encore la nuit noire, la voix du muezzin. Son appel sonne étrange. Je ne reconnais pas toutes les paroles. Chante-t-il en arabe, en ourdou ?ce premier appel du matin m’émeut toujours.

7heures : je me perche sur la banquette de la niche cachée par les épais double-rideaux, je me niche dans les coussins pour dessiner. Le soleil perce dans le creux d’une crête puis s’élève lentement ; le spectacle est magnifique mais il perturbe mon dessin ; le crêtes s’embrument et perdent leur netteté ; les immeubles de la ville deviennent très sombres à contre-jour, les reflets brouillent le lac Swaroop.

Le petit déjeuner est à la hauteur du décor : choix de plats indiens, jus de fruit, papayes.

En attendant le départ, je fais les derniers croquis sur la terrasse. En quinze jours, l’été s’est installé. La terrasse est une fournaise à 9h30.

Le petit aéroport d’Udaipur est vide. L’avion d’Air India arrive de Bombay au ¾ plein. 30 minutes de vol et escales à Jodhpur dans le grand aéroport voulu par le maharadja Umaid. 477km et 42 minutes entre Jodhpur et Delhi. Avant Delhi, le paysage reverdit.

A la sortie de l’aéroport, personne ne nous attend. Un homme me prête son téléphone cellulaire pour que j’appelle Kamlesh. Curieusement, lorsque quelque chose ne va pas,  son téléphone est brouillé par de la friture et je ne comprends rien.  Nous poireautons déjà depuis plus d’une heure, découragées, lorsqu’une sorte de diablotin noir saisit nos valises et court jusqu’à un taxi. C’est sa chevelure hérissée qui lui donne cet air diabolique. Il parle bien anglais et il est très vif et jovial. Tout le long du trajet, il nous fait la conversation :

–          « Comment ! vous avez raté Jailsamer, la ville jaune ! ». Jailsamer semble être sa ville préférée.

Il se préoccupe de notre opinion sur l’Inde, les autres villes. Comme nous aurions aimé avoir un tel chauffeur !

le singe géant Hanuman de Karol Bagh photo de Fabien

merci à Fabien

Nous retrouvons avec plaisir l’Aster Inn. Revenir dans un hôtel connu, retrouver le personnel qui se souvient de nous a toujours quelque chose de chaleureux.

le touktouk et son compteur

Trop tard pour le tourisme, mais trop tôt pour s’enfermer dans la chambre ! nous prenons un touktouk pour Old Delhi . Un des garçons nous accompagne à la station des touktouks et négocie pour nous 120 roupies.  Le touktouk emprunte un parcours différent de celui du taxi qui passait toujours par Connaught Circle. Devant les portes de la Vieille ville nous sommes pris dans un embouteillage monstrueux : touktouks vert et jaune, sont carrosserie à carrosserie, on pourrait toucher les clients du touktouk voisin. Des voitures à bras nous dépassent. Un cycliste livrant des piles de tissus a mis pied à terre. De la mosquée toue proche on entend le muezzin. Un cheval trottine. Nous passons devant le Fort rouge, nouvel arrêt devant l’Hôpital des Oiseaux. Le chauffeur du touktouk ne sait pas où nous décharger ; nous non plus ! Il s’arrête devant la gare où il trouvera d’autres clients.

Karol Bagh et la statue géante d'Hanuman

Il fait maintenant nuit noire. La Gare de Delhi est un exemple d’architecture victorienne. L’occident s’arrête là. L’urbanité aussi. On se croirait dans une peinture de l’Enfer ; Une foule compacte se presse chargée souvent de ballots. Les marchands ambulants occupent le trottoir. Sur les charrettes, de gros blocs de dattes séchées agglomérées, des tours à clairevoie de fruits confits, les gros blocs blancs de watermelon sont empilés, montagne de graines. La foule vaque à ses occupations sans se soucier de nous. Mais nous, que venons nous faire nous ici ? Nous cherchons un  autre touktouk pour rentrer à l’hôtel. Je tends la carte d’Aster Inn à plusieurs chauffeurs qui refusent. Le dernier considère le carton avec perplexité. Presbytie ou illettrisme ? Il la regarde de très loin dans le noir. Je lui donne deux indices Karol Bagh, la station de métro et la statue géante d’Hanuman. C’est la statue qui le décide. Ce sera 100 roupies, compteur bloqué. Il part dans le noir dans la foule et fait demi-tour, nous nous retrouvons au point de départ devant la gare. Pourquoi ce détour ? A-t-il compris ? Je commence à douter. Nous nous enfonçons dans le Bazar Azad dans une rue spécialisée dans les couvertures et ls bâches. Pas un touriste. Aucun repère. Il emprunte des ruelles ; A un carrefour, On lit »Karol Bagh », nous voila rassurées et reprenons confiance. Le touktouk cale à chaque feu de circulation et même en plein  carrefour.  Nous ne sommes passés ni au Fort rouge, ni à Connaught circle. En revanche je reconnais bien l’hôtel Alaska tout proche d’Aster Inn. Nous sommes arrivées. Derrière nous, le singe géant. Le chauffeur a pris des raccourcis et a mis deux fois moins de temps que le précédent. J’en suis pour ma frayeur. Devant la réception de l’hôtel, je sors 20 roupies supplémentaires qu’il refuse avant d’accepter.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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