TerraFerma – film de Emmanuele Crialese

Le film s’ouvre sur le bleu ultramarin des profondeurs, des filets de pêche, qu’on peut aussi imaginer comme des nasses ou des pièges. Aux commandes Ernesto, à la figure de Poséidon. Une procession de veuves siciliennes portant des bouquets blancs et suivant le curé vers la mer, cérémonie au mari de Giuletta, disparu en mer, fils d’Ernesto, et père de Filippo. Images de Linosa, l’île  aux 3 volcans au large de la Sicile. Cartes postales?

On pense à Respiro qui se déroulait sur Lampedusa, la blanche, que Crialese a si bien filmée . Filippo a grandi, il a un autre scooter, mais toujours son air étonné. A Linosa, comme à Lampedusa, la vie est étouffante pour les femmes. Giuletta ne pense qu’à partir pour inventer un avenir.

L’afflux des migrants arrivés en bateau, de Libye ou de Tunisie pose aux pêcheurs un problème de conscience : la loi, millénaire qu’ils ont toujours suivie est celle de la mer où un pêcheur ne laissera jamais se noyer un homme quand il peut le sauver. La loi italienne punit ceux qui prêtent la main aux migrants. mais la pêche est condamnée : Ernesto gagnerait à détruire son bateau plutôt qu’à le réparer. Le poisson se fait rare et les pêcheurs se comptent sur les doigts de la main. La jeune génération compte sur le tourisme et redoute l’arrivée des Africains.

Filippo, hésite entre la morale de son  grand père qui a sauvé des clandestins, et l’attrait du tourisme et le sourire de la blonde Maura. Escapade insouciante, pétard et bain de minuit troublé par l’arrivée de naufragés qui plongent d’un zodiac.

 

Avatar de Inconnu

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

6 réflexions sur « TerraFerma – film de Emmanuele Crialese »

  1. Jérôme Garcin :
    – « Le portrait croisé de ce vieux Neptune sans le sou, qui oppose au devoir bruxellois de délation le droit imprescriptible de la mer (fondé sur le principe d’assistance), et de cette jeune Ondine africaine, élève le film à la hauteur d’une fable et lui confère une grande humanité. Dans Crialese, il y a cri ! »

    J’aime

  2. J’ai aimé ce film, un peu moins que Respiro tout de même (il n’y a qu’une Valeria Golino), toujours cette photographie de toute beauté…
    Les paradis cachent très souvent de grandes misères…
    La dernière image, cette trajectoire en diagonale, nous laisse à penser sur les choix humains en conscience, et leurs conséquences.

    J’aime

Laisser un commentaire