TOILES NOMADES

Un an après Fukushima, 25 après Tchernobyl…
Je suis entrée dans le cinéma animée d’une curiosité ressemblant à celle des visiteurs de la Zone touristes de catastrophe dans une excursion organisée, avec Anya pour guide.
Non, ce film n’est pas un documentaire sur l’accident nucléaire, c’est une fiction. Non pas d’images des liquidateurs, ni du sarcophage, pas d’explication scientifique, pas les monstruosité attendues. Pas non plus, ma secrète attente, de nature livrée à elle-même, une fois les hommes évacués.
Pas un film-catastrophe non plus. La catastrophe est à peine visible. Les gens ne la devine même pas.Les lueurs irradiant la centrale semblent une magnifique aurore boréale. La pluie noire dégouline sur le gâteau du mariage, personne ne semble la voir. Non plus que les poissons morts ou les feuilles rougies.
C’est une fiction avec des personnages. 1986 une histoire d’amour, un mariage, une histoire de famille, un enfant plante un pommier, journée de détente, un père et son fils. Image d’un certain bonheur soviétique dans la ville « privilégiée » qu’était Prypiat. Une évacuation vite-faite. 10 ans plus tard. Anya n’a toujours pas fait son deuil de Piotr, son mari parti « éteindre un feu » le jour du mariage. Elle hésite entre l’exil avec son fiancé français et l’attachement à la Zone. Exil impossible.
Double vie. Les radiations imposent des allers-retours de Prypiat contaminée à la ville la plus proche qui ne l’est pas. Aller-retours entre la vie ordinaire et la ville vitrifiée où tous les souvenirs restent comme fossilisés. Ville morte? Voire. Des gens travaillent au sarcophage, d’autres n’ont seulement pas voulu abandonner la terre. Une petite fille erre insouciante.Des survivants offrent un repas aux morts, les liquidateurs. Séquence poignante. Valery, l’enfant qui avait planté le pommier recherche son père. Impossible deuil encore.
Anya, personnifie cette vie impossible dans la Zone et l’exil impossible aussi.

Je pense aller le voir la semaine prochaine, avec un peu d’angoisse.
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Au sujet du Cernobil/Prypiat, je me souviens comment les « party leaders » de chez nous n’ont pas dit aucun mot « officiel » que apres trois jours….
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