CARNET BULGARE

Notre première visite est la Cathédrale Alexandre Nevski, emblématique de Sofia.
Tout un enchevêtrement de dômes et coupoles verts ou dorés qui ondulent, surmonte un édifice de pierre blanche ciselée, avec des bandeaux en frise comme certaines églises de Roumanie.
Le narthex est revêtu de mosaïques Art Nouveau aux couleurs pastel qui me rappellent celles de la cathédrale de Liepaja (Lettonie) construite à la même époque 1904 de dimensions analogues.

L’intérieur de l’édifice est très sombre. Un grand lustre est entouré de 4 moyens et d’autres plus petits, seuls deux d’entre eux sont allumés. Les vitres translucides des ouvertures verticales ne dispensent que peu de lumière. L’iconostase, la chaire, les baldaquins sont très richement ornés et faits de marbres précieux. Le marbre blanc de l’iconostase est rythmé de colonnettes de marbre vert et de porphyre. Il est ciselé de motifs variés de pampre de vigne, d’oiseaux de paons. De nombreux animaux sont sculptés : taureau, aigle, lion (pour les évangélistes). Toute la hauteur des tambours des dômes sont peints de grandes fresques – entre pompier et symbolistes – qui ne me disent rien. Il règne dans cette église une curieuse ambiance : peu de fidèles, plutôt des touristes mal fringués, un groupe d’Israéliens avec une palestinienne voilée, une famille va embrasser les icônes mais laisse le petit garçon au volant de sa voiture électrique. Cette église plutôt russe au nom d’un guerrier russe du 13ème siècle est un peu étrange.

L’église de brique Sveta Sofia est l’antithèse de la grande cathédrale. D’abord, elle est très, très ancienne. C’est elle qui aurait donné son nom à Sofia. Fondée au 4ème siècle d’après des panneaux, de Justinien selon le Petit Futé. Bâtie en brique rouge aux lignes très simples contrairement aux dômes et coupoles. Aussi lumineuse que sa voisine est sombre. Impression d’espace, de respiration mais aussi de recueillement. Son plan en croix s’apparente à celui d’une église latine. La nef est très haute, très lumineuse, d’une grande sobriété. Une belle animation règne dans les parages. Des femmes habillées de belles robes brandissent des bouquets. Un taxi livre des boites de gâteaux. Un baptême vient de se terminer. Une vieille dame en long manteau et en fichu toute courbée vide les fons baptismaux en étain dans un seau en plastique blanc. Le pope vient chercher une nouvelle bouteille de vin et une d’huile de tournesol (ordinaire). Une nouvelle famille se présente avec une jolie petite fille en robe rose imprimée. A la tribune, une chorale de femmes chante. Les gens allument de fins cierges les uns aux autres.
Un guide raconte à des touristes italiens que cette église est préférée des Bulgares: elle a toujours été un lieu chrétien et c’est là qu’ils préfèrent effectuer leurs cérémonies familiales. Ce n’est pas tout à fait vrai. Sveta Sofia fut transformée en mosquée au 16ème siècle. La basilique byzantine fut détruite et reconstruite à plusieurs reprises (1818 – 1859), la dernière restauration est très récente.
Devant l’église Sveta Sofia une inscription en Latin et un texte en Grec attirent mon attention : ce sont les Edits de Lactance (311), premier acte de reconnaissance du christianisme par l’empereur Galerius à Serdica (nom romain de Sofia) où il était en cure. Cet édit a été proclamé dans la capitale Nicomédie devant les 4 Augustes Galerius, Maximus Daia, Lucinus et Constantin, deux ans plus tard en 313 fut proclamé d’Edit de Milan.
Décidément Alexandre Nevski a porté la bonne parole loin de sa Russie natale
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je préfère le film d’Eisenstein et surtout la musique de Prokoviev à cet édifice que j’ai trouvé ennuyeux!
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Grandiose ! dommage que l’homme ne soit pas capable d’aussi belles choses pour… l’homme…
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Quelle belle promenade! Un pays que je ne connais qu’à travers lectures et reportages, mais qui fait partie des « un jour »
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Je suis toujours intéressée par les lectures: as-tu des pistes à me donner?
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Dans l’image de l’interieur on voit le trone qui etait (d’habitude) occupe par le patriarche orthodoxe ou par le roi de Bulgarie pendant le service religieux , a l’occasion des grandes fetes orthodoxes. (En Roumanie, chaque eglise orthodoxe a deux trones/deux places qui sont seulement pour le roi et la reine de Roumanie. Quand/si ils sont present dans l’eglise, le patriarche est celui qui est implique et participe directement au service religieux).
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