CARNET BULGARE

6h30, Au petit matin, je m’installe sur la balancelle pour lire Rumiz. La température est délicieuse, les nuages dessinent des écharpes grises au dessus des sommets.
9h ,Zakuska : assiette froide, œuf dur, charcuterie, fromage
9h30 : à l’entrée du Monastère de Rojen. Des petits arbres sont décorés de rubans rouges et blancs. A regarder de plus près, ce ne sont pas de simples rubans mais toutes sortes de décorations : des pompons, une petite chaussette tricotée en Jaccard, de petits personnages…
De l’extérieur, le monastère ne paie pas de mine : ses constructions sont crépies de neuf en ciment blanc, les toitures sont modernes ? Il est précédé par une pelouse avec des thuyas et des arbustes taillés en boule sans imagination.
Le portail blanc est surmonté d’une très belle fresque. On arrive ensuite dans une cour pavée de galets, un peu bizarre, dont l’église occupe une grande partie. Les galeries de bois construites sur deux étages, soutenues par d’épais piliers de bois. Il règne un calme extraordinaire. Le moine assis sous le porche de l’église nous ignore.
Deux panneaux content l’histoire du « Monastère de la Naissance de la Sainte Vierge » je les traduis et les résume ici :
Les objets les plus anciens retrouvés datent du 13ème siècle : des monnaies de Michel VIII Paléologue (1250-1285) ainsi qu’une frise de marbre 13ème 14ème.
Entre 1662 et 1679, un incendie ravagea le monastère, détruisant ls archives et une partie de la bibliothèque contenant des manuscrits enluminés précieux< ;
Au 18ème siècle, on restaura le monastère, ajoutant en 1715 des vitraux fleuris évoquant le Paradis. En 1732, un peintre venu d’Epire peignit l’iconostase.
On signale également les intéressants lavabos (kaplasti) des moines. Les eaux sales étaient récupérées dans le caniveau de la cour.
Histoire de l’Icône miraculeuse de la Vierge : en 1762, le Monastère de Rojen passe sous l’autorité du Monastère Iviron du Mont Athos où se maintenait la tradition de copie d’icônes miraculeuses. 1790, copie de la Vierge portaitissa (gardienne de la porte) peinte par Saint Luc. Au 9ème siècle, l’empereur iconoclaste Theophitos ordonna la destruction des icones. Une veuve de Nicée sauva l’icône et l’apporta à la mer et elle dériva jusqu’au Mont Athos.

L’église est peinte à l’extérieur avec le Jugement Dernier et l’Echelle que gravissent les moines à gauche, les démons tentent de les faire tomber tandis qu’à droite les anges aident les moines. Nous avons vu pour la première fois cette représentation en Bucovine à Sucevitsa. Les visages des saints et des moines sont très expressifs et tous différents. L’église est parfaitement recouverte de peintures du plafond au sol sur 5 registres. Au sol : une frise géométrique rouge et noir sur fond blanc, imitant une grille de ferronnerie. Au dessus, grandeur nature, la rangée des saints debout. De chaque côté de la porte les archanges Michel et Gabriel, à côté Constantin et Hélène. Troisième rangée : une frise avec des médaillons des têtes des saints. Le 4ème et 5ème registres sont formés de vignettes rectangulaires , le 4ème vie de Jésus avec la Crucifixion au dessus de la Porte, au 5ème celle de la Vierge avec la Dormition au dessus de la Crucifixion. Des commentaires écrits en Grec facilitent la compréhension. L’iconostase est très dorée, entre les icônes, grappes et feuilles de vigne et oiseaux. En bas une rangée de bouquets de fleurs d’inspiration très orientale.
Dans le cloître, à l’étage, visite du réfectoire des moines. Très peu de peintures subsistent sauf la Cène. La longue table qui réunissait les moines, n’est pas plate mais creusée.

Le fond de la cour est entièrement couvert par une treille extraordinaire qui a 300ans d’âge et dont les grappes allongées mesurent au moins 30cm de long. De l’autre côté la pelouse a envahi les galets. Je serais bien restée des heures dans la paix du cloitre à écrie et à dessine mais une famille de Français montés à pied de Melnik par le sentier doivent me montrer le départ de la promenade que je n’aurais pas trouvé seule.
« Il règne un calme extraordinaire… »
C’est en de tels endroits que le simple déclic d’un appareil photographique prend des dimensions barbares…
J’aimeJ’aime
@JEA : vous pensez que je n’aurais pas dû?
J’aimeJ’aime
En ce moment je lis sur le Japon et sur un monastère, le calme extraordinaire les rapproche tous les deux par delà la religion qui les sous tend
J’aimeJ’aime
@Dominique : même sans religion on peut ressentir cette sérénité permettant méditation ou prière
J’aimeJ’aime
Des copies de « Portaitissa » on trouve en Roumanie, a la monastere Radaseni-Suceava(au nord); a la monastere St. Nektarios, a Egina, Greece; en Russie(Moscou-1648)-Monastere Novodievitzki; Novgorod(1655) -monastere Iverski Bogoroditzki Siviatoezerski. Les russes ont nome cette icone: « Pravoslavnia Iverskaia »..un autre copie se trouve a Montreal(1980) , Canada… Chez nous on l’appelle: Sfanta Fecioara Portaritza ». L’origine du calme et de la sérénité est aussi a cause des prieres sans cesse qui ont protege certains lieux au cours des siecles. La priere c’est l’energie superieure du ame de chaque personne, le seul chose qui nous protege des maladies et des energies negatif qu’on trouve en permanence autour de nous. « Portaitissa » va quitter le Mont Athos par la mer, au moment de « la fin du monde » ou quand une femme va entrer sur ce Mont sainte.
J’aimeJ’aime