Retour à Saigon : La pagode de l’Empereur de Jade

CARNET VIETNAMIEN

rizière


Petit déjeuner tardif.  Des hommes d’affaires de Canthô  déjeunent au restaurant de l’hôtel. La clientèle de 7heures, est différente de celle de 6. A 7 heures, c’est costume, chemise blanche impeccable, cravate pour les hommes, jeans serrés, talons aiguilles pour les femmes. Et même ordinateur, puisque l’hôtel est WIFI.

Riziculture

Retour à Saigon, par un temps magnifique, le paysage est beaucoup plus riant qu’à l’aller  (il pleuvait). Dans les rizières, grande activité. Sur le bord de la route, toute une file de sacs de riz rouges, et une sorte de tapis sont déposés faire sécher la récolte (je n’ai pas compris de quoi). Le riz est mûr, on le récolte à la faucille. De grands tas de paille brûlent. Les cendres serviront d’engrais. D’autres champs sont inondés. On y a repiqué des pousses vert tendre. Dans le delta on fait trois récoltes, c’est peut être ce qui explique que plusieurs stades différents coexistent. Notre guide nous explique la riziculture. Dans le delta où le sol est très fertile, on sème à la volée. Ailleurs, il faut « piquer » pour semer. La récolte est familiale. Après la Réunification, l’Etat a essayé de collectiviser la culture du riz. Mais cela a échoué, on a supprimé les coopératives et rendu les rizières à l’exploitation familiale. Le guide paraît tout à fait critique vis-à-vis du communisme en milieu agricole.

Du pont suspendu sur le bras antérieur (ou principal) du Mékong, on domine la plaine. Partout des arbres : des vergers. Je reconnais les manguiers mais ce n’est pas la saison des mangues.


récolte du riz

jardin

A mi chemin, le chauffeur s’arrête dans un « jardin » aménagé avec des restaurants, des cafés, des boutiques de friandises. Nous visitons un  petit zoo mal fichu et rouillé peuplé d’un  python, de quelques tortues, d’un couple de singes agressifs à qui on a retiré le petit – tout malheureux dans une grande cage – plus loin. Beaucoup plus intéressants : les bonsaïs de grand format – ou arbustes taillés – dans de grosses potiches. Ce qu’on appelle ici jardin est très loin du jardin européen. Le naturel n’a que peu de place. Entre les bassins, des petites îles surmontées de montagnes artificielles peuplées e pagodes en céramiques et de personnages. Les petits ponts arqués enjambent des ruisseaux qui coulent sur le ciment. Les arbres en terre portent des pots criblés de trous où poussent des orchidées. Malgré le ciment, malgré les cages, l’endroit frais, ombragé est charmant. Un cuisinier prépare de grosses boules de riz qui gonflent jusqu’à atteindre la taille d’un petit ballon sous les baguettes du spécialiste.

bonsaïs

Je crève d’envie d’acheter les nems emballés dans les feuilles de bananes en paquets cubiques. Le guide est formel « cela vous rendra malade ». Je craque pour des rouleaux jaunes formant une grappe accrochée au guidon d’un vélo. A l’intérieur : du riz à la banane. Même pour un estomac occidental cela ne doit pas être bien méchant !

petits paquets comestibles

Retour à Liberty3, la nouvelle chambre est plus petite que la précédente mais mieux équipée : il y a un coffre pour notre « trésor ».

Après un  petit déjeuner copieux, on peut se contenter de bricoles à midi .

Pagode de l’Empereur de Jade.

la pagode de l’Empereur de Jade

2h,   nous avons réservé deux cyclos pour aller à la Pagode de l’Empereur de Jade. Les hôtesses de la réception  conseillent plutôt le taxi. Par la vitre, les cyclos nous font signe. Ce serait malhonnête de prendre un taxi sous leur nez. Nous fixons le prix à l’avance 10 000VND chacune. C’est deux fois plus cher que le taxi mais tellement plus agréable ! Nous avons le cyclo le plus neuf de Saigon – tout chromé – tout brillant avec un  large siège. Je pensais qu’on n’en fabriquait plus ! Il faut faire intégralement confiance au cyclo même quand il prend des initiatives étranges comme rouler à contre-sens avec toutes les motos qui nous arrivent en face. Au feu, il se positionne à l’avant de la ligne des motos qui lui laissent courtoisement la priorité. Au carrefour, c’est la folie avec tous ces véhicules qui nous frôlent et nous coupent la route. Sentant mon appréhension, le cycliste me rassure : »je pédale depuis vingt ans et je n’ai jamais eu d’accident ». Si la rue est tranquille, les deux cyclopousses roulent de front. Nous avons tout le loisir de détailler les anciennes maisons coloniales, les buildings en construction, les avions américains exposés. Au retour, on verra le lycée de Marguerite Duras, le palais de la Réunification, le jardin botanique. Et toujours sous un soleil agréable.

les toits de la pagode vernissés

Le Temple de l’Empereur de Jade est un temple taoïste chinois précédé de deux cours. La pagode est un édifice compliqué, rouge sang, surmonté de portiques, de corniches, de personnages de céramique tout à fait charmants, des jeunes femmes portant un vase, des dragons biscornus. Ceux qui gardent l’entrée, juchés sur l’auvent ont leurs yeux exorbités, montés sur ressorts, réellement sortis des orbites !Des balustres surmontent un  autre toit. L’architecture est tellement compliquée que j’ai envie de dessiner. Histoire de l’observer mieux ! De petits édifices hérissent la cours dans un  désordre apparent ou réel ? Un bassin contient des tortues. L’intérieur du sanctuaire est encombré et enfumé. Des pancartes permettent d’identifier les personnages géants de bois peint ou de papier mâché, à mi-chemin entre la statuaire religieuse et celle du Carnaval. Avec ces références, difficile pour moi de prendre au sérieux ces divinités. Pourtant il règne dans le temple une grande ferveur. L’encens dégage une fumée suffocante. On s’active à renouveler l’huile des lampes, à jeter les bâtons d’encens éteints, les fruits trop mûrs des offrandes, les fleurs fanées, briquer les récipients en grattant la cire qui a coulé…Un petit vieux au crâne dégarni parlant un peu français,  nous accueille très gentiment. Dans toute cette agitation, des fidèles sont perdus dans leurs dévotions. Nous nous déplaçons avec perplexité dans les pièces sombres.

L’empereur de Jade, divinité principale du Taoïsme, trône au fond du temple, entouré d’une foule de personnages. Dans une autre pièce, des tablettes magnifiquement sculptées représentent l’enfer. Plus loin, des poupées de céramique habillées portant des bébés. Le vieil homme nous reconnaît et nous montre l’escalier qui mène à l’étage. De là, très belle vue sur les toitures compliquées et le bassin des tortues.

 

 

Fabrique de laque

artisanat : coquilles

Les cyclos ont insisté pour nous conduire à une fabrique de laque. A l’entrée, on nous offre des éventails et des serviettes ? Une jeune fille nous montre les étapes de la fabrication de la laque, l’utilisation de la nacre (mother of pearl – quel joli mot !), plus surprenant des coquilles d’œufs. Nous sommes bien contentes de voir arriver un car de touristes. Noyées dans la foule nous ne serons pas obligées d’acheter ! Erreur ! Les touristes sont Chinois, très bruyants et mal polis. De plus la jeune fille ne nous lâche pas d’une semelle jusque nous achetions une petite boîte carrée.

Avatar de Inconnu

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

4 réflexions sur « Retour à Saigon : La pagode de l’Empereur de Jade »

Laisser un commentaire