Ho Chi Minh ville

CARNET VIETNAMIEN

éléphant de grès chams au musée d’histoire

Musée d’histoire de HCMV

Taxi jusqu’au Musée d’Histoire de HCMV 26000 dongs, rapide, climatisé mais rien de comparable avec la promenade en cyclo. Ce musée se trouve dans un pavillon un peu vieillot avec patios et jardins. Nous passons devant les trois Bouddhas, d’hier, d’aujourd’hui? de l’avenir. Puis, une salle d’apparat avec de beaux meubles laqués et incrustés de nacre d’une très grande richesse. On déambule par ordre chronologique de la Préhistoire au XIXème siècle. On zappe la Préhistoire, 1000ans d’occupation chinoise, la Révolte des Sœurs Trung. Puis les dynasties se succèdent. Dans les vitrines, des batailles mémorables sont reconstituées, batailles avec fortifications, batailles navales, envahisseurs chi ois pris au piège dans un défilé. Je suis toujours incapable de réciter dans l’ordre les Ly, les Lê ou les Tran. Les chronologies indigestes des livres commencent à se préciser. On ne dispose que de peu de repères pour se rapprocher de l’histoire occidentale. Les vitrines sont vieillottes, un peu rébarbatives mais en trois langues. Les plus beaux : les grès Chams, la matière est belle, le travail raffiné. J’y suis bien plus sensible qu’aux autres objets.

Jardin botanique

la taille des bonsaïs au jardin botanique

Le  Musée d’Histoire se trouve dans le jardin botanique qui cumule la fonction de zoo. Le zoo est navrant, les cages sales et exiguës. Les arbres sont d’une taille impressionnante/leur nom est indiqué en latin mais ils appartiennent à des familles que je ne connais pas, sauf les albizzia. Le charme du jardin réside dans les collections de bonsaïs extraordinaires. Je n’en ai jamais vus d’aussi beaux. Nous assistons aux soins : deux jardiniers, avec des ciseaux à bois et des gouges, sculptent le tronc d’un vieil arbre, enlevant les écorces mortes, grattant, évidant le tronc en faisant des trous pour exagérer l’aspect de l’arbre creux. Des fils métalliques courent pour guider les branches. Un arbre complètement défeuillé porte quatre pansements verts. Que cachent ils ? Des greffes ?

 consulat français.

-« aucun intérêt? »

« Si ! Justement, j’ai reçu un SMS cette nuit d’Elisabeth me donnant le numéro de téléphone de la personne qui s’occupe de l’adoption  et qui connaît l’orphelinat de Vung tau ».

Il faut faire vite avant que les bureaux ne ferment. Je marche vite à l’avant-garde. Traverser la rue est une aventure. Il semble que nous y arrivons plus facilement aujourd’hui. Peut être avons-nous perdu l’appréhension d’aborder le flot des motos, peut être y a-t-il moins de circulation dans ce quartier.

A l’entrée du consulat, on demande nos passeports. Ils sont à l’hôtel, heureusement on a les photocopies. Et cela marche, on nous donne un badge. Les bureaux du consulat sont spacieux, climatisés. Une note à motif tricolore annonce que les résidents doivent se munir d’une invitation pour la Garden Party du 14 Juillet. Et oui ! Nous sommes en France ! La dame est très aimable, elle nous encourage à aller à Vung tau et nous conseille d’offrir des jeux aux plus grands . « Tout le monde pense aux petits ! Surtout les adoptants qui veulent un bébé. ».

A la Poste

La Poste de HoChiMinhVille

Nous téléphonerons à la Directrice de l’Orphelinat de la Poste. C’est un plaisir d’utiliser les belles cabines de bois rouge surmontées d’horloges à l’heure de Moscou, Séoul, Londres…D me prend en photo justement dans la cabine « Pretoria », comme fait exprès !

Parcs et jardins

Saïgon est une ville très verte, très aérée avec des parcs et des jardins. Nous profitons de l’ombre de ses vieux arbres. A peine assises, le vendeur de cocos arrive avec son balancier. Dans un plateau, des noix de coco taillées en un cylindre terminé par une petite pointe. Dans l’autre, une glacière. Le vendeur décapite la noix et attend que j’aie bu le jus pour découper 4 quartiers. L’erreur était de ne pas demander le prix avant: 40 000 dongs c’est vraiment exagéré !

 

Jus de coco

 

Nous rentrons en passant le long du Parc de la Réunification (fermé pendant la pause de midi). Au marché, je découvre les gargotes. On peut s’asseoir autour d’un comptoir soit emporter une barquette. Je commande des brochettes avec des nouilles, du soja et de la salade, des cacahouètes pilées, du piment et la sauce qui va avec. La dame me poursuit dans tout le marché pour glisser le sachet de sauce qu’elle a oublié de me donner. C’est un geste qui me touche.

 

 

Musée HoChiMinh

Le vent s’est levé très rapidement et a apporté de gros nuages noirs. Il fait déjà beau quand nous repartons en taxi pour le Musée HoChiMinh. La vieille maison coloniale a été si bien rénovée qu’elle paraît toute neuve : grosse maison carrée sur trois niveaux, belles baies s’ouvrant sur des balcons. Mais le site enchanteur vanté par le guide a fait place à un chantier. Le cours d’eau qui se jetait dans la Rivière de Saigon a disparu sous le travail d’engins de nivellement. Un énorme bateau de croisière bouche la vue sur la Rivière.

Une exposition de photos compare le Saigon colonial à HCMV d’aujourd’hui. C’est très intéressant de voir les bâtiments coloniaux dans leur cadre initial : la double rangée d’arbres de la rue Catinat, l’Hôtel de Ville dans son écrin de verdure. Le centre de Saigon était caché sous les arbres.

A l’intérieur : des photos d’HôChiMinh, quelques fac similés de journaux, du courrier, sa machine à écrire. Rien n’est organisé pour les touristes. Heureusement  pour nous HôChiMinh a beaucoup écrit en français !j’ai lu avec beaucoup d’intérêt le courrier adressé aux communistes français et au Kominterm. Toute une page d’histoire. Cela me rappelle le petit musée Che Guevara à la Havane. HôChiMinh, comme Guevara  étaient des figures de mon adolescence. Combien de fois ai-je gueulé « HôHôChiMinh ! » dans les manifestations ! Comme Guevara, disparus avant que le communisme ne sente le roussi – dans leur pureté révolutionnaire. Rien qu’on ne puisse leur reprocher. D n’a pas partagé ces souvenirs soixante-huitards et n’est pas émue comme moi. Mais je contiens mes sentiments, un pincement pour ma jeunesse envolée plutôt que pour la Révolution rêvée !

Je suis sidérée par le spectacle d’une femme en oraison devant la statue du leader, des offrandes, de l’encens comme dans une pagode. La pièce ressemble au sanctuaire d’un temple. Des écriteaux exigent le silence. Le culte de la personnalité apparaît ici dans toute sa déviance ! Sans parler du dernier étage où des enfants ont fait des dessins ou des mosaïques en grains de riz.

HoChiMinh devant l’Hôtel de Ville

 

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

Une réflexion sur « Ho Chi Minh ville »

  1. Pour l’anecdote, c’est à Paris, en 1917, qu’un jeune vietnamien : Nguyen Tat Thanh, recourant aussi au pseudonyme de Nguyen Aï Quoc (le patriote), prend définitivement le nom de Hô Chi Minh. En France, il sera militant de la SFIO. Puis penchera pour la IIIe Internationale, plus radicale dans la dénonciation du colonialisme.
    Ce n’est pas le seul révolutionnaire nourri au lait de la Révolution française qui se retourna ensuite contre une France-phare de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, mais pas à l’intérieur de ses colonies…

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