16ème jour – Mystras

CARNET  PÉLOPONNÈSE ET CRÊTE 1999

 


On nous avait si bien prévenu de la chaleur étouffante à  Mystras que nous partons à l’assaut de la colline tôt le matin, dès l’ouverture.

Le château fort avec ses remparts crénelés est posé sur une petite montagne pointue qui se détache sur le massif violacé du Taygete (2400m) qui domine la plaine de l’Eurotas où les oliviers sont cultivés sur des terrasses de terre rouge. Dans la lumière du matin, toutes ces couleurs sont vives et gaies.

Afendiko

Nous nous  promenons dans la verdure, de monastère en chapelle. Le jardin de la Métropole est planté d’orangers et de jasmin. Dans une première cour, une jolie fontaine de pierre, une galerie couverte décorée de grosses potées de fougères et de plantes vertes  qui donnent une note de fraîcheur. L’église s’ouvre sur un cloître fleuri. L’ensemble est tranquille. C’est un enchantement.

Evangelisteria

Les églises ont des noms qui me ravissent : l’Evanghelistéria, Saint Théodore, l’Hodigitria.

Chacune est décorée de fresques qui ont une valeur décorative et documentaire extraordinaire. Contrairement aux icônes, mosaïques et fresques que nous avons l’habitude de voir, celles-ci sont très expressives et variées. J’étais étonnée des visages stéréotypés et des regards inexpressifs. Ici, c’est le contraire chaque personnage est vivant. Mystras était la capitale du Péloponnèse, on a sans doute fait appel à des artistes de renom tandis que les fresques trahissent plutôt des codes et des conventions dans les églises de campagnes. Il faudrait avoir tout son temps pour étudier une à une chacune des compositions. Il faudrait aussi avoir une meilleure connaissance de l’Histoire Sainte pour apprécier tous les détails. Nous découvrons chaque peinture, admirons et passons à autre chose. Cela donne envie d’approfondir.

Nous montons vers la ville haute par de nombreuses marches, faisons de nombreuses haltes pour     admirer les coupoles et les toits de tuiles.

Au premier plan: palais du Despote, 2ème plan monastère de Pantanassa, sur la crête le château des Villehardouin

  La porte de Monemvasie marque l’entrée de la Ville haute. Le Palais du Despote est en restauration – en reconstruction ? – les tuiles neuves choquent dans le paysage, il faudrait revenir dans quelques années voir le résultat. Nous atteignons Sainte Sophie.

Les premiers cars déversent leur cargaison de touristes qui  font la visite en descendant et sont tout frais sortis de l’hôtel tandis que nous commençons sérieusement à transpirer.Nous continuons vaillamment jusqu’au château.

Grâce à notre entraînement,  nous arrivons sans trop peiner. C’est vraiment un fort imprenable, le versant caché est une falaise. Il y a encore de l’eau dans les citernes. Créneaux et meurtrières gardent le flanc accessible de la montagne.

La descente est plus pénible que la montée. On cherche les WC, il y a urgence. En route on passe par le couvent de Pantanasssa encore occupé par des nonnes. Dans cette ville fantôme, c’est un petit îlot soigné, fleuri où des chats innombrables se prélassent. Je demande les toilettes, une petite bonne sœur me répond dans un excellent français qu’il faut redescendre et sortir du site. Parlons en de la charité chrétienne ! Nous traversons rapidement leur cour avec les portes des cellules soigneusement laquées de beige.

Dominique descend en vitesse tandis que je monte à l’église pour profiter de la visite d’une conférencière, je suis bien déçue : peu d’explication sur les fresques byzantines (ce que je cherche) seulement quelques commentaires sur la religion orthodoxe. J’apprends qu’il existe encore à Istanbul l’équivalent du Vatican où vit le Patriarche, chef de l’Eglise Orthodoxe Grecque. Ensuite la guide se lance dans des diatribes hystériques contre les A

Mystras : fresques et coupoles

lbanais, voleurs, criminels, violeurs qui envahissent la Grèce, je préfère donc m’éclipser.

Je retrouve Dominique en bas, il est près de midi et il fait très chaud. Nous ne voulons pas quitter Mystras sans avoir tout vu. Nous retournons à la Métropole visiter le Musée où les icônes sont très belles. Dernier monastère Périvleptos ? Nous ne regrettons pas le détour les fresques sont très belles.

Retour par Sparti, que nous négligeons pour déjeuner à la Pension Gina : sardines et salade grecque.

Dernière baignade sur une nouvelle plage bien cachée derrière la montagne : une grande baie de sable et gravier. Le sable n’est pas très propre des feuilles d’eucalyptus et les rubans desséchés des posidonies apportées par la mer. Nous sommes presque seules sous de grands eucalyptus, l’eau est agitée, il y a du vent, cela fait du bien après notre expédition du matin.

 

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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