Kavala : Mohamed Ali, l’homme de Kavala

CARNET MACÉDONIEN

Mohamed Ali, statue équestre

 

La vieille ville de Kavala est construite sur la colline de la Panaghia. La maison de Mohamed Ali – le sultan d’Egypte, le Dernier Pharaon, selon Sinoué – se trouve sur une place carrée ornée de la statue équestre du Pacha. L’entrée de la maison est très discrète, les pièces de service se trouve en rez de chaussée (étable et magasin) . Une exposition propose des éléments de la biographie de Mohamed Ali (1769-1849) fils d’un négociant de tabac de Kavala. Cette ville avait alors, jusqu’en Égypte une réputation de grande prospérité

maison musée de Mohamed Ali

A l’étage, on retrouve le schéma ottoman des demeures – vues en Bulgarie – Haremlik, isolé de l’extérieur. Salamlik ouvert sur la place et aéré. Les éléments du mobiliers sont aussi les mêmes que ce que nous avons vu en Bulgarie quoique plus sophistiqués. Les sofas courent autour des pièces,  recouverts de tissus précieux brillants et damassés, accompagnés d’accessoires luxueux. La menuiserie des placards coulissants et niches découpées en forme de flacon est aussi identique.

Peu de renseignements sur les guerres ou la politique égyptienne du Pacha, il faudra relire Sinoué. La librairie du Musée vend des livres en Anglais et organise des évènements culturels. Le monsieur de l’accueil est très aimable. Je lui promets de mettre un lien sur mon blog.

La maison de Mohamed Ali se trouve dans un jardin en terrasse où on pourrait prendre des rafraîchissements, mais nous avons un autre plan.

Thé à l’Imaret

Imaret

L’Imaret a été fondé par Mohamed Ali en 1821. C’est une institution charitable comportant des salles de prières et d’enseignement et un hospice où 300 indigents pouvaient être hébergés. Le grand mur au dessus du port de pêche est hérissé de cheminées, coupoles de plomb et tourelles. Un hôtel de luxe est installé dans les murs de l’Imaret. On entre de la rue Polidouri par une porte discrète. C’est un peu tôt on ne sert au bar qu’à partir de midi. La serveuse est charmante. Elle débarrasse une table chargée de salières et porcelaine fine du petit déjeuner et apporte un menu sophistiqué. Le moindre café coûte 6€ mais il est servi à l’orientale, les consommations sont présentées par un véritable poème. Nous choisissons des jus de fruits frais (carottes et cerises acides). Je sors mon carnet moleskine, fascinée par les toits et les coupoles. Le service est d’une lenteur étudiée pour que les hôtes profitent des splendeurs des lieux et pour se rapprocher de midi, ouverture du bar. Point de jus frais, la centrifugeuse est en panne. On choisit Thé froid et ouzo. La serveuse fait des chichis : je choisi le thé vert à la menthe, infusé à mon intention. Elle fait humer à Dominique un liquide parfumé au mastic – ce n’est pas de l’Ouzo mais cela y ressemble (mastiha comme en Bulgarie). Le thé arrive dans un  cortège d’ustensiles : un seau en cuivre pour les glaçons, une carafe de thé rafraîchi, un minuscule flacon de cristal contient du sirop de sucre, un bol élégant en verre, de la menthe fraîche. Il s’encastre dans une coupe en argent remplie de glace pilée destinée à refroidir. Des gaufres croustillantes accompagnent mon thé et des petits canapés au concombre-œuf mollet, la boisson anisée.

Cristaux et coupoles

Je m’inquiète un peu pour la carte de parking : à gratter comme un jeu comme à Chios. J’aimerais photographier le patio (je sais qu’il y a une piscine). On me ferme la porte au nez – Réservé aux clients de l’Hôtel ! Les consommateurs du bar son priés de s’y tenir. En plus de la terrasse, entre oliviers et basilic dans des poteries il y a un autre bar arrangé comme une bibliothèque où se trouvent de très beaux livres sur Mohamed Ali, la Turquie, l’Empire Ottoman…Nous avons raté de peu la retransmission d’Aïda au Met (3 juillet) dans ce cadre de parfaite harmonie.

Il fait vraiment très chaud. Nous avons prévu d’aller à la plage. De la vieille ville nous voyons une plage de sable blanc avec des parasols. L’idée de traverser la croisette sous le soleil brûlant ne m’enthousiasme pas.

Dernière curiosité de la Vieille Ville : l’aqueduc de Soliman (1520) haut de 24m sur les fondations d’un aqueduc romain. La ville est déjà ottomane depuis deux siècles et a besoin d’eau pour ses ablutions, ses mosquées, ses bains et pour la population.

Nous retournons chez « notre » épicier d’Amygdaleona pour une nouvelle tranche de feta,une seule tomate, du riz et du jambon. Ne pas perdre du temps à chercher d’hypothétiques supermarchés ! Le petit commerce est bien vivant, les épiciers très serviables. Toujours préférer le rayon « à la coupe » aux produits pré-emballés.

 

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

2 réflexions sur « Kavala : Mohamed Ali, l’homme de Kavala »

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