CARNET MACÉDONIEN ET THRACE
Promenade matinale aux alentour de l’Hôtel Thrassa. Les chicorées colorent de bleu les prairies. Sous un bosquet, le troupeau de moutons et ses bergers ont passé la nuit. Trois chiens grondants se lèvent à mon approche. Comme le berger ne fait pas un geste pour les retenir je prends une autre direction. Collines boisées, prairies en traine de jaunir, tournesol et vignes.

Trajanopolis est située juste en face du Centre d’Interprétation du Delta de l’Ebros. Un petit pont sur un bras d’eau à sec conduit aux ruines. Je connais Trajan depuis le lycée avec la colonne qui figurait sur mon livre d’histoire de 5ème , cet empereur a pris un regain d’importance depuis notre voyage en Bulgarie. Ayant vaincu les Daces, il a construit au moins deux villes que nous avons visitées l’an passé. J’ai envie de voir cette troisième ville de Trajan. Sur la carte, aucune ne trace de Trajanopolis, à son emplacement le village de Loutros ou Loutra qui signifie « bains » en grec. Le site archéologique se trouve au milieu de la station thermale de Loutra composée de 2 hôtels Isadora et Plotini et d’installations vieillottes à l’ombre d’une église. Un grand bâtiment hémicylindrique se révèle être un khan – caravansérail bien postérieur à Trajan. A côté des bains ressemblant plus à un hammam qu’à des bains romains. Le site archéologique ne semble pas entièrement fouillé. Peut être la ville est encore là sous mes pieds ?

Les deltas et zones humides offrent une richesse de vie fascinante. Nous ne ratons aucune occasion, aucune promenade en barque, aucune sortie qui se présentent. L’Ebros forme la frontière entre la Turquie et la Grèce(le Delta est intégralement situé en Grèce). C’st un fleuve que nous avons vu en Bulgarie où il s’appelle Maritsa chanté par Sylvie Vartan. Je conserve dans ma mémoire cette photo ancienne des réfugiés turcs de ?quittant leur village sur le pont à Plovdiv. Plovdiv, ici s’appelle Philippopolis. Il serait inconvenant de comparer le delta de l’Ebros à celui du Nil, du Danube ou du fleuve Sénégal mais la promenade me plait bien.

Promenade accompagnée en minibus et en barque à fond plat. Vangelis montre les oiseaux les nommant en anglais. Parfois le nom grec parle plus que l’anglais. Nous sommes accueillies par un petit aigle en maraude, chasseur et pêcheur sédentaire dans le delta. Les autres oiseaux sont plus communs : vol de corbeaux et goélands. Les hérons cendrés sont toujours magnifiques, les aigrettes, élégantes, sont nombreuses. J’ai un peu plus de mal à identifier l’huitrier-pie (oystercatcher prononcé avec l’accent grec). La barque à fond plat s’engage dans le chenal et arrive à la mer. Samothrace est nimbée de brume. La barque longe la plage. Plus loin, la Turquie. Au retour, nous nous intéressons plus aux végétaux. Sur les photos du parc des genres de salicornes arborent des teintes rouges spectaculaires. Cette floraison a lieu au mois de septembre. On se contentera de quelques taches roses. Vangelis explique que nous ne sommes pas venues au bon moment. Le delta est rouge l’automne mais c’est l’hiver après Noël qui est le plus intéressant avec tous les migrateurs, souvent avec de la neige et du gel.

Sofia nous a recommandé la route de la montagne qui part de Loutra, serpente sur les crêtes jusqu’à Dadia . Route sauvage. Pas un village. Pas une maison sur tout le parcours à l’exception de quelques installations militaires. Les points de vue sont spectaculaires. On n’est pas censé photographier en zone militaire. Interdiction absurde depuis que les satellites photographient du ciel avec une précision centimétrique !
Sur ma carte, il existe un chemin passant par Lefkimmi où se trouve une forêt pétrifiée et aboutissant à Tychero.. Le GPS reconnait ce trajet. Au moment de tourner nous découvrons une piste étroite et pas du tout entretenue et n’osons pas nous y engager.
La promenade qui avait si bien commencé avec le spectacle des crêtes continue dans une lande sauvage (malheureusement incendiée). On traverse des forêts de chênes et de feuillus et arrive après d’innombrables tournants dans la foret de Dadia. Nous sommes impatientes d’arriver. Il est et nous avons faim. Les boutiques seront elles encore ouvertes ? Ensuquée de chaleur et de soleil il me tarde de me coucher pour une sieste réparatrice.
Sofia n’a pas de personnel le dimanche et fait la permanence devant la réception. Nous apportons notre salade maïs thon, elle a commandé une salade verte et partage le pain à la feta croustillant et chaud. Nous bavardons en allemand, partageant cette Grèce que nous aimons : Angelopoulos(description hilarante d’un plan fixe ou seule une poule joue et disparaît) , Cavafy Barbares en rap ou rock la fait beaucoup rire. Elle raconte le parler spécial des grecs de Cappadoce qui est celui de ses parents, celui du Pont Euxin….

J’adore ces oiseaux qui sont comme à la parade
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@Dominique: c’est une des habitude des cormorans!
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Les deltas sont fascinants avec leur flore et leur faune si riche.
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@Aifelle : on ne s’en lasse pas
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