D’Est en ouest – de la frontière turque à celle de l’Albanie, 590km sur la via Egnatia

CARNET MACEDONIEN ET THRACE

les tournesols dans le matin

Via Egnatia, par très beau temps. Les tournesols sont ragaillardis, à midi ils sont accablés et pendouillent. L’autoroute traverse les collines boisées où je repère les tronçons de la via romaine encore intacts. La  culture irriguée de coton occupe la plaine. Komotiní est précédée par une zone industrielle avec d’énormes cheminées d’usine. Les villages sont pimpants, beaucoup ont un joli minaret blanc effilé comme un crayon.

Entre Komotiní  et Xanthi, le tabac est en pleine floraison. De grands champs de maïs sont irrigués par des canons à eau. Xanthi, très blanche,  est adossée à la montagne. Sur les hauteurs de vilains nuages noirs s’accrochent. Comme par magie, les nuages se dispersent à l’approche de la mer. Les oliviers recouvrent les collines. J’ai toujours associé l’olivier à la Grèce. Dans la Grèce montagneuse en Macédoine et en Thrace, il est remarquablement absent des zones montagneuses. Aux alentours de Kavala, la Via Egnatia est fleurie de lauriers roses, accompagnés de noirs cyprès. Elle traverse des collines boisées de chênes kermès, de pistachiers et d’épineux. C’est seulement en bordure de mer que croît cette végétation méditerranéenne si odorante. Autour d’Amphipolis, le cortège olivier, amandiers et vigne se trouve sur les collines tandis qu’en plaine le maïs occupe toute la surface.

A l’approche du Mont Athos, le ciel très gris crève en une averse de gouttes énormes. Les meules de paille sont protégées par du plastique. Il doit pleuvoir souvent.

Pour éviter de se perdre sur le périphérique de Thessalonique, je branche le GPS.

Dans le Delta de l’Axos les rizières sont vert fluo.

A l’ouest de Thessalonique, les villages ont des toits de tuiles à 4 pentes, il y a de nombreux vergers. Le paysage devient montagneux vers Veria. La Via Egnatia passe dans une succession  de tunnels presque ininterrompue et sur des ouvrages d’art très impressionnants. Cette autoroute a dû coûter des fortunes et les péages sont modiques 4×2.4€ pour plus de 500km. Elle débouche dans une campagne aride et jaunie – chaumes des blés moissonnés, montagnes pelées. Deux très grosses usines arborent nombreuses cheminées, 5 énormes comme celles de centrales nucléaires, 4 fines rouge et blanches, des cimenteries, peut être ?

La via Egnatia est un chef d’œuvre des Ponts et chaussées, mais on a oublié deux installations essentielles : les stations-service et les aires de repos. Il est donc indispensable de faire le plein avant de les emprunter. S’arrêter est impossible. C’est problématique après 4 ou 5 heures de route sous la chaleur de l’été (heureusement aujourd’hui le temps est couvert et il fait relativement frais). Enfin nous trouvons avant Siatitsa une aire rudimentaire. Les voitures à l’arrêt sont immatriculées en Serbie, les camions bulgares. Nous piqueniquons debout. Un chien abandonné et boiteux se présente. On lui donne les restes. Il nous aurait bien adoptées !

Attention ours!

Après Kastoria, les montagnes sont plus hautes et couvertes de forêts touffues. De curieux panneaux préviennent :

          « Attention ! Lieu d’habitat des ours. Soyez prudents ! »

On installe un double grillage pour empêcher les plantigrades de traverser l’autoroute. Un peu plus loin, on a ajouté la silhouette d’un loup à celle de l’ours.

La Via Egnatia devient une route à deux voies. Elle s’engage dans une vallée humide et verdoyante où les saules bordent un ruisseau. Les flancs de la montagne sont couverts de chênes et de merisiers. A nouveau, changement de paysage. Par une trouée on devine les lacs. Celui de Kastoria, tout d’abord puis les lacs Prespa au creux de la montagne.

le petit lac Prespa
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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

4 réflexions sur « D’Est en ouest – de la frontière turque à celle de l’Albanie, 590km sur la via Egnatia »

  1. en très haute Laponie, j’ai embarqué un homme du coin qui venait de rencontrer un ours, le pauvre avait une tête comme un sac de noix et j’ai roulé une dizaine de km pour arriver à la première maison, question de trouver un téléphone (et de convaincre que je n’étais pas l’auteur de l’agression)…

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