CARNET MACEDONIEN

Agios Achilleos
Le Petit Lac Prespa est séparé du Grand par un cordon sableux à l’arrière duquel se trouvent des roselières et des chenaux. Une petite île est reliée par une digue flottante sous laquelle les barques peuvent passer.sur cette île se trouvent 4églises et un monastère, une taverne et quelques chambres d’hôtes ainsi que quelques fermes avec des vaches.
Le monument le plus fameux est la Basilique Aghios Achilleos construite au 10ème siècle par des bâtisseurs de Larissa sous la commande du Tsar Samuel de Bulgarie. Basilique à trois nefs avec un narthex, encore dallée de marbre de taille impressionnante. Les fresques rouges ont été datée 1020, il y a aussi des fresques 12ème s. L’écran de marbre séparant la nef du chœur a été déposée au Musée de Florina. Quelques pans de mur, trois fenêtre verticales allongées dans le chœur, ouvertes sur le lac et les montagnes font une ruine très romantique.

Je renonce à la visite du monastère. L’église Aghios Giorghios entourée du cimetière moderne est fermée. Au sommet de la butte, une petite église crépie de blanc se détache. La vue panoramique mérite une grimpette.
Je retrouve Dominique sur le pont flottant occupée à regarder cormorans, pélicans, grèbes qui plongent d’un côté et surgisse de l’autre et les pêcheurs qui s’aplatissent pour glisser sous les planches.

On vend les haricots du Lac Prespa : les géants blancs, les petits blancs pour la soupe (fasuolada) les grands noirs pour les salades.
La panne
Nous n’atteindrons pas Aghios Germanos, ne verrons pas l’église à coupole dédiée à Saint Germain du 7ème siècle. Devant la Mairie de Laimos, la Fabia Skoda s’immobilise, le volant bloqué avec un voyant orange allumé. Impossible de repartir. Une autre Skoda est garée. Peut être son propriétaire connait le sens du voyant orange ? A la Mairie, tout le monde est très gentil. La jeune femme très élégante aux talons vertigineux assortis à une robe de maille turquise et aux ongles peints en jaune est la conductrice de la Skoda mais elle ne connaît pas le voyant. Un homme parlant français vient à notre secours. Il n’y a pas de garage au Lac Prespa les plus proches sont à Kastoria et à Florina 65(km). Grâce à nos anges gardiens nous entrons en contact avec AVIS

– « Où serez-vous dans trois heures ? « demande mon interlocuteur d’Avis Thessalonique.
– « Ici puisque la voiture est immobilisée ! »
Il est 13h30, la Mairie va bientôt fermer. On nous conseille de nous installer au kafénéio. Nous préférons l’ombre d’un noyer juste en face du parking pour faire une sieste sur un muret cimenté. Moins de trois heures d’attente (et d’énervement), une Toyota Auris venue de Thessalonique remplace la Fabia en panne. Le chauffeur d’Avis a dû dépasser les limites de vitesse !
3heures perdues (et un plein d’essence), finalement, moindre mal. On se félicite de l’efficacité d’Avis et de la gentillesse des gens de Laimos. Nous avons eu de la chance ! Si la panne avait eu lieu hier sur la route des crêtes qu’aurions-nous fait ?
17h, retour à l’hôtel Philippos pour une courte sieste.
18h, je pars pour une petite balade sur la « route française » qui part de l’hôtel désaffecte en face du village. Un kilomètre plus loin, un écriteau jaune bien visible indique le sentier piétonnier. Pas de balisage mais le sentier est bien entretenu. Je marche en direction de la pointe qui marque le petit golfe de Psarades. Végétation de garrigue ou dominent les buis et les genévriers avec quelques cyprès et de rares lentisques, de temps en temps un sous-bois de petits chênes. J’aurais pu descendre à la plage. Seule je ne m’y risque pas.
Deux jeunes français, Elsa et Constantin, sont assis sous nos fenêtres. Nous les invitons à la terrasse de Germanos. Constantin réclame des mezzés avec l’ouzo. Germanos apporte trois petites bouteilles d’ouzo, beaucoup d’eau et une assiette avec un mélange : féta tsatsiki, olives violette, tomates vertes confites, anchois et salade de chou.
Germanos part poser ses filets ; un seul d’entre nous peut l’accompagne
– « Pas plus à cause des voisins » dit-il
Constantin s’excuse de « prendre ma place ». Pour le pêcheur, que le seul homme l’accompagne? est une évidence.
Le dîner est tarde, nous avons commandé 3 portions de petite friture, mais il faut attendre le retour de Germanos puis qu’il range ses bidon, son moteur… C’est à la nuit tombée qu’on nous sert dans le noir les petits poissons. Je pensais que la terrasse avait un éclairage ! Heureusement qu’on mange tout de la tête à la queue avec les mains. Attaque des moustiques. L’appareil photo tombe en panne. Le festin tourne court. J’en oublie même la clé de la voiture sur la table, qu’Elsa viendra apporter.
Je trouve les ruines de cette cathédrale particulièrement impressionnantes et belles
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