LIRE POUR LA TURQUIE (ET LA GRECE)
Le titre LE SULTAN DE BYZANCE est tout un programme. Turc ou Byzantin?
Istanbul visité par un Grec dans l’Empoisonneuse d’Istanbul de Petros Markaris trouve ici son contrepoint : Byzance revisitée par un turc. Et étudiée sous la loupe des publications érudites!
« Autrefois Byzance était synonyme d’intrigue. mais cette image s’est heureusement améliorée au fil du temps. Selon moi, Byzance, qui associait l’Orient et l’Occident constituait la civilisation la plus importante de son temps, et elle fut du reste à l’origine de la Renaissance ».
Affirme le héros du livre, qui se retrouve pris dans un jeu de piste planétaire et érudit, visitant bibliothèques universitaires et savantes à la recherche des empereurs Byzantins dans un premier temps, puis dans la poursuite de petits carrés magnétiques dispersés dans les sites byzantins.
Il ira donc d’Antioche à Athènes et Mistra, de Trabzon (sur la Mer Noire) en Cappadoce, à Iznik mais aussi à Venise et à Ravenne, nous faisant visiter ces hauts lieux byzantins pour notre plus grand plaisir.
Synthèse de l’Orient et de l’Occident, incroyable métissage : le héros est turc par sa mère mais américain par son père. Nous découvrons ensuite que cela se complique , il a également des origines géorgiennes et grecques. Sa famille vient de Trabzon, mais il habite Galata, quartier cosmopolite d’Istanbul, souvenir des Génois, des Grecs….
Notre héros est expert en poésie : sur le 4ème de couverture figurent 5 vers de Séféris, le livre se clôture par un distique d’un poète turc. Les allusions à la poésie fourmillent – parfois de manière assez incongrue – Asil récite En Attendant les Barbares de Cavafis à l’envers en se promenant dans New York…
Étrange cette connaissance intime des poètes grecs? D’ailleurs le roman est construit en 24 chapitres de l’alphabet grec de l’alpha à l’oméga. Parenté des cultures de chaque côté de la mer Egée :
« j’ai l’impression d’être à Athènes non pas depuis dix heures mais depuis dix ans. Dans cette ville rien ne m’est étranger, y compris les odeurs exhalées par les poubelles. On dirait qu’Athènes tout entière s’est détachée du golfe d’Izmir pour venir se coller au continent européen »….
Tout pour me plaire!
Et pourtant, la mayonnaise n’a pas pris. Dans le rallye mondial qui conduit le héros autour sur les traces de Byzance jusqu’à la Californie, le Brésil ou Stockholm (étrangement turque ou balkanique), j’ai l’impression de me trouver dans un remake du Da Vinci code. Intrigue Byzantine? Trop artificielle à mon goût. L’auteur – Selçuk Altun – se met en scène à plusieurs reprises, ironie ou narcissisme . La prétention à la poésie est gâchée par un style bien trivial. J’ai terminé la lecture avec un intérêt teinté d’agacement.

Un remake du Da Vinci Code ? là, tu fais tout pour nous faire fuir ..
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@Aifelle : je suis peut être sévère, mais j’en attendais beaucoup plus….
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Tu commences par m’appâter et puis.. c’est la douche froide!
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@claudialucia : déception!
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Je suis comme Claudia ! Bon on va dire que la sphère de culture grecque, on va pas chipoter !
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