LIRE POUR L’EGYPTE
Le Colonel, c’est Nasser.
L’enfant-roi : Farouk.
Double -biographie croisée qui retrace le destin de l’Enfant-roi monté sur le trône à 16 ans et contraint à abdiquer en 1952 à la suite de la prise du pouvoir par les officiers en 1952.
Il raconte comment le fils d’un postier du Saïd est devenu le Raïs. Comment il s’est distingué en 1948 en Palestine, comment les officiers libres ont d’abord chassé le roi, porté Néguib à la première place avant de l’évincer.
Un troisième personnage, le narrateur, enfant, assiste à l’avènement d’une nouvelle Egypte, gouvernée par des Égyptiens, après des siècles de domination mamelouke, turque, anglaise…mais aussi l’effondrement de l’Egypte multi-ethnique, multiconfessionnelle, arabe et copte, mais aussi juive, grecque, syrienne, italienne. Fils du directeur d’un club, le Scarabée où Farouk et la bonne société venaient jouer, ce n’est pas ans rappeler le livre d’Alaa El Aswany Automobile Club d’Egypte.
Ce n’est pas un roman historique. C’est un vrai livre d’histoire très détaillé (parfois trop dans les intrigues entre les différents officiers).L’analyse de la décolonisation, départ des Anglais, mais aussi de la montée de l’emprise de l’armée sur l’Egypte, du glissement entre les sympathies pro-américaines à l’alliance avec l’URSS, sont passionnantes;
Un livre d’actualité après les printemps arabes. on comprend mieux les enjeux, déjà alors les forces en présence, Dès 1954, les Frères Musulmans et les officiers s’opposaient.
L’épilogue cite Cavafy : les barbares
