Pâques à Taormine

CARNET SICILIEN 1998

Taormine
Taormine

 

 

La route dans les orangeraies

Enfin le soleil !

plage sur la route de Taormine
plage sur la route de Taormine

La route longe la mer. Nous nous arrêtons dans les petits ports. Les barques peintes de couleurs vives ont été hissées sur la plage. Le village paraît désert, les bars sont ouverts. On entend la messe à l’église, mais dans la rue, personne. J’entre dans un  bar en quête d’une carte de téléphone. Tout le monde est bien aimable Le barman propose de faire de la monnaie pour le téléphone à pièces.
La route serpente ensuite dans les vergers d’orangers et de citronniers enclos par de hauts grillages installés sur des murs de lave et surmontés de barbelés. Les entrées sont monumentales : imposants portails de fer. On doit craindre ici les voleurs d’oranges ! Les agrumes sont en boutons à peine éclos. Dommage ! J’aime tant le parfum des orangers ! Peut être à la fin du jour, à la chaleur, s’il fait beau…
Au dessus des orangers, l’Etna est coiffé d’un nuage épais qui cache le sommet. De temps en temps, apparaissent des plaques de neige. La présence du volcan est impressionnante et un peu magique. Les villages sont plutôt sales. Le tourisme n’a pas encore fait de ravage. Des campings discrets sont cachés dans les orangeraies. Les volets des maisons sont résolument fermés mais de nombreux balcons sont fleuris.
Après le rivage rocheux et  noir des laves de l’Etna, battu par de belles vagues, où l’eau semble bleu très foncé, une plage de sable fin longe la route bordée d’eucalyptus, de mimosas et de roseaux. Taormine apparaît enfin, perchée sur de curieux pitons rocheux et la côte découpée se profile dans la brume.

Giardini Naxos

Taormine plage2
Giardini Naxos les barques sur la plage

Un beau bateau de croisière mouille devant le port. Sur la plage il y a de nombreuses barques. Autour du port, de nombreux hôtels et restaurants. Giardini Naxos fait très « station balnéaire » d’un tourisme international, friqué et triomphant.

Montée sur Taormine


La montée sur Taormine est impressionnante. Nous avons négligé les conseils des guides qui proposaient de laisser la voiture et de prendre le téléphérique. Arrêts photos pour le panorama sur la côte découpée de criques avec une île rattachée par un cordon de sable. A l’entrée de Taormine, il faut laisser le véhicule au parking. Nous avons de la chance, il reste une place. Pour 2000 LI, on peut rester une heure. C’est bien court pour s’organiser !

Corso Umberto 1er

palazzo Corvaja
palazzo Corvaja


On entre dans la ville par une belle porte carrée : la Porte de Messine. Le Corso Umberto Ier  est bondé. Une foule compacte de touristes bruyants et vulgaires piétine devant le palais Corvaja, crénelé et massif. Il faut bien viser pour photographier les fenêtres élégantes et le portail. En nous frayant un chemin nous jetons un œil sur les belles boutiques du Corso. L’église Santa Catarina est ouverte. Pour Pâque une curieuse décoration représente la Cène. Les personnages sont en carton. Sur la table : de faux fruits, des pains. Au sol une décoration florale très laide. Le tout fait un peu désordre parmi les colonnes baroques blanches.

Santa Catharina : la Cène
Santa Catherina : la Cène

Castel Mola

Castelmola village haut perché
Castelmola village haut perché

Au dessus de Taormine : Castel Mola. Dépassant le Château Sarrazin qui coiffe un piton rocheux, on arrive au village très haut perché. La place est dallée d’un damier noir (lave) et blanc (calcaire) et très animée. Les hommes endimanchés occupent toute la rambarde et les tables d’un café très pittoresque carrelé de faïence bleue. Il y a moins de touristes, surtout, pas de groupes. Beaucoup sont montés à pied par une chaussée très raide, les couples ou les familles  sont beaucoup plus calmes et plus sympathiques que l’espèce grégaire d’en bas. Dans la rue principale, des boutiques de souvenirs moins luxueuses qu’à Taormine présentant surtout de la céramique aux teintes jaune citron et bleu, toute sorte de terre cuite, et de la dentelle. Au sommet de la montagne, les ruines d’un château peu identifiable mais une vue magnifique sur Taormine et la mer.

Pique nique dans les fenouils
La  route étroite descend en vertigineuses épingles à cheveux. Après 150m, on se demande bien comment  faire demi-tour.Après une manœuvre au frein à main, la voiture est garée face à la mer. La végétation me passionne : les fenouils géants sont en pleine floraison; de belles ombelles jaunes arrondies. Je casse une tige, déception : cela ne sent rien. Au creux de l’épingle à cheveu, le coin est aménagé en une petite terrasse ombragée par un mûrier, une tonnelle de vigne. Les fleurs me sont inconnues : de grosses marguerites jaunes et des orange vif. Il y a surtout une sauge à feuilles veloutées et inflorescences jaunes. Les coquelicots sont en fleurs. Au menu, une assiette nordique, avocat et tomate. Il fait si chaud que je me cache à l’ombre.

Taormine
Pour descendre je prends le petit sentier,très raide, mais la promenade est merveilleuse dans les fleurs, les jolies maisons plus ou moins bien  entretenues. Un court de tennis gardé par un énorme chien de berger paraît bien incongru dans un endroit aussi abrupt où même les voitures se garent sur le toit des maisons. En un quart d’heure, j’atteins l’église Santa Catarina. Il est 14H30, la place est déserte, les groupes de touristes au restaurant. La ville est donc très agréable à visiter. Les boutiques sont fermées mais pas toutes.

Duomo XIIIème remanié au XV XVI ET XVII
Duomo XIIIème remanié au XV XVI ET XVII

Je marche, les yeux fixés à la hauteur des balcons pour ne rien perdre des sculptures autour des portes et des fenêtres. Une place est occupée par la Télévision puis une autre place, en face, a une curieuse fontaine : un cheval qui crache de l’eau. La cathédrale est massive et crénelée et ressemble au Palais Corvaja. Dans les jardins d’un bâtiment gothique – la Fondation Mazullo – les sculptures modernes dans la lave sont très réussies. Le jardin est frais, fleuri avec des palmiers et des orangers. Un agave en fleurs, magnifique, se détache. Nous rentrons sans nous presser par les jolies ruelles pour éviter le Corso Umberto 1er qui a commencé à se peupler vers 16H.

Théâtre antique de Taormine
Théâtre antique de Taormine

Visite au Théâtre grec, en très bon état de conservation (ou de restauration, puisque l’été de nombreuses manifestations s’y déroulent). Bâti de brique, ce matériau évoque plutôt les monuments romains que grecs. Le site est extraordinaire. Du haut des gradins, entre les colonnes on voit la mer et l’Etna.

Taormines ruines antiques

 

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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